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PRESIDENTIELLE 2010 : Pourquoi ils n’ont pas voté

Publié le mardi 23 novembre 2010 à 04h13min

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L’élection présidentielle a eu lieu au Burkina le 21 novembre 2010. Certains Burkinabè ont voté, d’autres pas. C’est pour connaître les raisons qui ont motivé ces derniers à ne pas aller aux urnes que notre micro a trotté dans quelques rues de Ouagadougou au lendemain du scrutin. L’indisponibilité des documents de vote (carte nationale d’identité burkinabè et carte d’électeur) règne en maître parmi les causes que ceux qui ont accepté de parler ont citées. A cela, il faut ajouter l’air désabusé de certains qui, soit n’ont plus confiance aux hommes politiques, soit estiment que le scrutin était plié d’avance.

- Palenfo, étudiant en philosophie : "C’est du Blaise contre Compaoré"

"Personnellement je n’ai pas voté parce que je me suis dit que les résultats sont connus d’avance. C’est une coutume ici de tricher dans les élections. Et pour moi particulièrement ces élections c’est du Blaise contre Compaoré. C’est pourquoi je n’ai pas voté. Parce que ma voix ne changera rien à leur système de la triche. Les gens n’ont plus honte de ce qu’ils font. Tout ce qu’il y a c’est tricher-tricher-voler-ramasser-poser !"

- Joseph Kaboré, menuisier : "Nous n’avons pas eu la pièce d’identité"

"Ils ont dit que si tu n’as pas la nouvelle pièce (d’identité), tu ne peux pas voter. Alors que nous nous sommes inscrits avec les actes de naissance. Nous avons fait la pièce d’identité mais nous ne l’avons pas eue. On nous a dit que c’est grillé ou je ne sais plus quoi encore. Moi et ma femme n’avons pas pu voter. Nous avons eu le même problème".

- Eugénie Kanyala, étudiante : "Je vais attendre"

"Je n’ai pas voté parce qu’il n’y a pas de démocratie au Burkina. C’est la royauté. C’est toujours le même président, donc cela ne sert pas que je vote. Je ne veux pas le faire tout le temps pour la même personne. Il n’y a presque pas de changement. Les opposants sont aussi avec le président. Je vais attendre. Jusqu’à quand ? Je ne sais pas. Je ne sais pas (rires)".

- Pierre Arnaud Bonkoungou, étudiant : "Je me suis inscrit à Bobo"

"Je me suis inscrit à Bobo. Malheureusement, on dit que tu ne peux voter que là où tu t’es inscrit. Je le savais mais ce n’était pas prévu que je sois à cette heure-là à Ouaga. Il fallait qu’on prévoit quand même ce genre de situations. De sorte que si tu as ta carte d’électeur tu sois libre de voter là où tu veux. Parce qu’on ne sait pas là où on peut se trouver au moment du vote."

- Aminata Zoungrana, étudiante : "J’allais voter"

"Je me suis inscrite à Bobo, donc je ne pouvais pas voter (à Ouagadougou). Sinon, j’allais voter. J’ai même retiré ma carte d’électeur. C’était seulement cela le problème".

- Souleymane Sawadogo, commerçant : "Le seul problème, la carte d’identité"

"Je n’ai pas pu avoir la nouvelle carte d’identité. N’est-ce pas eux qui ont dit qu’on ne peut pas voter avec l’ancienne pièce ? Pourtant je me suis inscrit pour la nouvelle pièce, mais je ne l’ai pas eue. C’est le seul problème".

- Sandrine Ouédraogo, étudiante : "Je n’ai pas eu le temps"

"Je n’ai pas pu m’inscrire. Je disais toujours après, après et voilà (rires). Sinon, j’aurais bien voulu aller voter pour mon président. C’est juste cela".

- Omar Sawadogo, commerçant : "Que nous votions ou pas…

"Le vote ne nous intéresse pas trop. Que nous votons ou pas, c’est la même chose. Le président est déjà là, c’est bon ainsi. Nous avons toutes nos pièces pour voter mais nous ne l’avons pas fait. Nous bénissons celui qui a gagné. Mais nos adversaires, ce sont Tertius Zongo et le maire Simon Compaoré. Ce sont ceux-là qui nous fatiguent. S’ils peuvent revoir cela, ce serait bien. Il n’est pas certain qu’un commerçant puisse dire que ce que Simon et Tertius lui font lui convient. C’est ce que j’avais à dire".

- Moumouni Yoda : "Ils ont refusé mon extrait de naissance"

"Je suis allé avec mon extrait d’acte de naissance pour voter mais ils ont refusé. Et moi, je me suis retourné chez moi. J’ai déposé pour la carte d’identité, mais je ne l’ai pas encore eue".

- Issouf Ramdé, étudiant : "Ça ne m’intéresse pas"

"Ça ne m’intéresse pas. La politique en général. Comme ça. Ça ne m’est pas venu à la tête".

- Moussa Tapsoba, mécanicien : "J’ai perdu ma pièce"

"J’ai perdu ma pièce il y a plus de deux mois, donc je n’ai pas pu voter. C’est l’ancienne pièce. Si j’avais mes documents, j’irai voter".

- Edith, couturière : "Je n’ai pas eu le temps"

"Je n’ai pas voté. Mais en fait, je n’ai pas eu le temps. Le temps d’avoir une carte (d’électeur) et d’aller voter. Je suis seule avec un bébé. Je dois me lever tôt chaque matin pour venir à l’atelier. C’est la seule raison".

- Anonyme : "Mon problème, c’était le retrait de la carte"

"Moi j’ai voté. Mais je suis celle qui n’aurait pas dû voter. Mon principal problème c’était de retirer ma carte d’électeur. On nous a dit que c’est là où tu t’es inscris que tu dois voter. Or je suis allée par deux fois là où je me suis inscrite sans retrouver ma carte. On m’a dit d’aller ailleurs. J’y suis allée. On a fouillé, sans retrouver ma carte. On me dit encore d’aller ailleurs. Et c’est là, après encore des fouilles, qu’on a retrouvé ma carte. Si je n’avais pas la volonté, je n’allais pas pouvoir voter. Si tu ne te sentais pas bien et si tu devais marcher ou encore le carburant qu’il fallait mettre… Ils n’ont donc qu’à bien revoir. Là où j’ai voté, il y avait plein de cartes qui n’avaient pas été retirées tout simplement parce que les gens étaient découragés. Si on continue comme ça, cela ne va jamais marcher. Il faut encourager les gens à choisir leur président".

- Solange Kanyala, couturière : "Je n’ai pas pu m’inscrire"

"Je n’ai pas voté hier. Parce que je n’ai pas eu ma carte d’identité. Chaque fois que je pars pour la retirer, on me dit de revenir le lendemain. C’est difficile. Je n’ai donc pas pu m’inscrire sur la liste électorale".

- Yacouba, "ferrailleur" : "Le prix de riz ne baisse pas"

"Je n’ai pas voté parce que je ne comprends rien à notre situation (son voisin acquiesce de la tête mais refusera de parler, NDLR). Le prix du riz ne baisse pas. Le prix de la nourriture non plus. On ne comprends plus rien. La vie coûte de plus en plus chère gratuitement comme ça. C’est à cause de cela que je n’ai pas voté. Si le prix du riz baissait, alors nous irions voter. Moi, par exemple, je n’ai pas de travail".

- Rasmané Soulga, mécanicien : "Il faut délaisser ton travail pour avoir la carte"

"Je n’ai pas pu voter parce que je n’ai pas pu avoir la nouvelle pièce d’identité. C’est cela seulement. Cela pose une question de temps. Pour avoir la carte, il faut délaisser ton travail pour aller la chercher. Il y a aussi les longues files d’attente. C’est compliqué".

Propos recueillis par Abdou ZOURE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 novembre 2010 à 06:30 En réponse à : PRESIDENTIELLE 2010 : Pourquoi ils n’ont pas voté

    Vos réactions dans leur majorité se justifient. Dans l’incertitude, s’abstenir est le meilleur comportement à observer. Cependant, voter un bulletin blanc considéré comme "Nul" est aussi une expression. La Loi vous en donne droit.

    A l’avenir, manifestez-vous autrement. Ce sera plus citoyen.

  • Le 23 novembre 2010 à 13:42, par kira En réponse à : PRESIDENTIELLE 2010 : Pourquoi ils n’ont pas voté

    ah les elections au Burkina Faso j crois que nous ne devrons plus parler de campagne ou de vote au faso comme l’a di eugenie kanyala c’est devenu une histoire d royaute j crois qu’il est mieux que l’on n dise plus le president du faso mais plutot le naaba du burkina faso j’esper d tout coeur que tout ca va changer un jour c’est malheureux

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