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Trafic des enfants : Un plan d’action national pour faire face au phénomène

Publié le jeudi 16 septembre 2004 à 07h11min

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Le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a organisé les 14 et 15 septembre, un atelier de validation du Plan d’action national de lutte contre le trafic interne et transfrontalier des enfants au Burkina Faso. La rencontre doit déboucher sur un document de référence pour tous les acteurs de la lutte contre ce trafic.

Le trafic des enfants est un phénomène nouveau et complexe qui n’épargne aucun pays. Le Burkina Faso qui s’est résolument engagé dans la lutte contre le fléau depuis 1998, se présente non seulement comme fournisseur et récepteur, mais également comme un pays de transit. Les chiffres disponibles qui sont loin de la réalité, montrent qu’en 2000, 211 enfants burkinabè victimes ont été rapatriés de la Côte d’Ivoire. De septembre 2001 à mai 2002, 440 enfants ont été accueillis ou interceptés. Au total, ce sont 1710 enfants qui ont été pris en charge dans les structures de 2000 à 2003.

Le Dr Marie-Berthe Ouédraogo, la chargée de programme protection à l’UNICEF, qui représentait son institution à la cérémonie d’ouverture s’est félicitée de la tenue de l’atelier au regard de l’ampleur du phénomène. Elle a souligné que l’ensemble des 13 régions du Burkina étaient touchées. Les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Banfora restant les zones d’accueil privilégiées des enfants.

Le Dr Marie-Berthe Ouédraogo a rappelé qu’avec l’appui de l’UNICEF, le Burkina s’est engagé dans la lutte à travers un projet expérimental. Le projet qui était accompagné d’une recherche-action, a fourni d’énormes informations sur le phénomène. Ce qui avait permis de valider la stratégie nationale de lutte multidisciplinaire contre le trafic des enfants.

Dans son discours d’ouverture de l’atelier, le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mariam Lamizana est revenue sur l’engagement du Burkina dans la lutte. En 2001, un projet expérimental de lutte voyait le jour avec l’appui de l’UNICEF. Les cinq régions les plus touchées (Centre, Centre-Ouest, Nord, Sahel et Hauts-Bassins) avaient été concernées dans un premier temps. L’expérience s’était étendue à cinq autres régions, à savoir le Plateau central, les Cascades, la Boucle du Mouhoun, l’Est et le Centre-Nord. Un autre projet de lutte avait suivi en 2003 avec l’appui financier du BIT/IPEC/LUTRENA dans cinq provinces de l’Est.

Le ministère de l’Action sociale avait aussi réussi à mettre en place 47 comités de vigilance et de surveillance, dont 11 au niveau régional, 34 au niveau provincial et 2 au niveau départemental. Plusieurs autres actes ont été posés comme l’adoption par l’Assemblée nationale en mai 2003, d’une loi sur la définition et la répression du trafic d’enfants et la signature en juin 2004, d’un accord de coopération entre le Burkina et le Mali en matière de lutte contre le trafic transfrontalier des enfants.

Le ministre de l’Action sociale a, cependant, reconnu que face à l’ampleur grandissante du phénomène, "nous nous devions d’élaborer des stratégies concertées d’intervention pour éradiquer le trafic des enfants au Burkina Faso".

Elle a, par contre, invité tous les participants à s’investir pleinement pour proposer un document de base qui serve de référence à tous les acteurs de la lutte.

Hamado NANA
Sidwaya

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