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Que le meilleur gagne !

Publié le vendredi 19 novembre 2010 à 02h16min

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C’est donc ce soir à minuit que la campagne présidentielle s’achève. Pendant 21 jours, les 7 prétendants pour le fauteuil de Kosyam auront parcouru de fond en comble le Burkina Faso, de meeting en meeting, de promesses en promesses électorales, pour dévoiler leur programme de gouvernement. Caravane, « corps à corps », campagne de proximité , grands rassemblements, chaque challenger n’y est pas allé du dos de la cuillère pour séduire les électeurs. Même Internet a fait son entrée dans les stratégies de campagne quoique de façon marginale.

Les états-majors de partis, les candidats n’ont cessé de vanter les mérites de leur projet de société qu’ils comptent mettre en œuvre pour le bonheur et la prospérité du Faso. Dans les 4 coins du pays, l’électorat était ainsi courtisé par chaque candidat à porter son choix sur lui parce qu’il incarne l’image d’un Burkina Faso qui prospère toujours. Toute la classe politique, qu’elle soit de gauche ou de droite, de la majorité ou de l’opposition s’est mobilisée à la conquête des voix. Contrairement à l’élection présidentielle de 2005 et à aux législatives de 2007, les gadgets ont été des oiseaux rares.

Ce qui n’est pas mauvais en soi d’autant plus que c’était une des principales revendications de l’opposition qui accusait à tort ou à raison le camp présidentiel "d’achat de conscience" en période électorale à travers le lot de gadgets qu’il déversait sur la place publique. Qu’à cela ne tienne ! La présente campagne aura brillé au moins par son élégance. Finies les invectives inutiles, place était plutôt à la force des idées, de l’argumentation. En effet, chaque candidat a essayé tant bien que mal de convaincre par sa force des mots, les burkinabè qu’il représente le meilleur choix, qu’il est le candidat de l’avenir. De la continuité ou de l’alternance, c’est selon...

On peut donc dire que les candidats ont fait leur part de boulot. Le dernier mot revient maintenant aux électeurs qui doivent sanctionner par leur vote massif les candidats et leur projet de société. Ils ont le devoir de sortir massivement ce dimanche 21 novembre 2010 pour désigner leur nouveau président. Aux candidats , ces derniers doivent être de bons perdants et bons gagnants. L’esprit fair-play qui a prévalu durant la campagne doit continuer au-délà du jour-j jusqu’à la proclamation des résultats définitifs. Ailleurs, entre la fin du scrutin et la proclamation, tout peut basculer. Les récents événement en Guinée constituent un exemple palpable de ce que toute démocratie, tous démocrates se doivent de rejeter au nom du droit. Il existe des voies de recours constitutionnels pour régler les litiges et autres contentieux électoraux.

D’autant que ce n’est certainement pas sur les cendres d’un pays en flamme, qu’aucun des candidats voudrait bâtir son régime. D’où l’importance et l ’urgence pour eux de faire preuve de retenue et surtout de maturité politique. Ils doivent se fier aux institutions républicaines chargées d’organiser, de superviser les scrutins. Ils doivent surtout sensibiliser leurs militants à accueillir et à accepter les résultats des urnes. Car le président élu, réélu ou nouveau ne sera pas celui de telle ou telle obédience politique mais de tous les burkinabè, d’en haut et d’en bas, militants ou non...

C’est pourquoi, l’esprit de tolérance mérite donc d’être propagé partout comme une traînée de poudre car le Burkina Faso a besoin de tout sauf des allumettes. On n’a pas de comportements initiés, bien au contraire, l’élection du 21 novembre 2010 constitue une épreuve pour tout le Burkina Faso et que nous devons ensemble, nous engager à réussir au-délà des candidats. Alors que le meilleur gagne !

S. N COULIBALY (cou_nad@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 novembre 2010 à 11:06, par Paris Rawa En réponse à : Que le meilleur gagne !

    " Que le meilleur gagne ! " c’est peut-être vite dit !

    - Est-ce un slogan, un rêve, une exigence, une condition de paix, une boutade ou une plaisanterie ?

    - Est-ce que le fait de gagner signifie qu’on est le meilleur ?
    Et si le meilleur ne gagne pas et surtout s’il ne peut pas gagner, se devra-t-on ou serait-il préférable de d’accepter ou de contester ce résultat ? Voilà le plus gros problème de l’Afrique : où se trouve ses intérêts ? Dans la rigueur ou dans le laxisme, dans la justice ou dans la compromission ?

  • Le 19 novembre 2010 à 13:24, par filou En réponse à : Que le meilleur gagne !

    l’éternelle langue de bois ! On en a assez ! ces élections sont les plus moches depuis 1960. Démission de Tapsoba, du patron de l’ONI, du ministre du MATD

  • Le 19 novembre 2010 à 14:52, par Yam nê yam En réponse à : Que le meilleur gagne !

    "Finies les invectives inutiles, place était plutôt à la force des idées, de l’argumentation".

    Ah oui !? Si cela est vrai, pourquoi il n’y a pas de débats entre les candidats à la radio et à la télé pour permettre aux électeur de comparer les programmes politiques des uns et des autres, et permettre aussi à la force des idées et des arguments de se déployer vraiment ? Est-ce les candidats qui n’en veulent pas ? Pourquoi ? Ou est-ce les médias qui n’en proposent pas bien que cela ne soit pas trop difficile à réaliser ?!

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