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COUVERTURE MEDIATIQUE DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2010 : Pas de manquements graves, selon le CSC

Publié le jeudi 18 novembre 2010 à 01h46min

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La présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Béatrice Damiba, a animé un point de presse le 17 novembre 2010, dans la salle de conférences de son institution. Il a porté sur le second bilan du déroulement de la couverture médiatique du scrutin présidentiel du 21 novembre 2010. Au cours de ce point de presse, Béatrice Damiba, entourée du secrétaire général du CSC, Jean Paul Konseibo et du conseiller Joseph Kahoun, coordonnateur des équipes chargées du contrôle du contenu des messages des candidats, a dressé un bilan satisfaisant.

Dans l’ensemble, les médias ont abattu un travail considérable dans la couverture des activités des 7 candidats à l’élection présidentielle 2010. C’est ce qu’a relevé le CSC, à moins de 72 heures de la clôture de la campagne. Selon la présidente de cette institution, Béatrice Damiba, la 2e semaine n’a pas enregistré de manquements significatifs, de la part des médias, aux dispositifs mis en place par le CSC pour la couverture médiatique du scrutin. Les candidats ont aussi fait preuve de fair-play par rapport au pacte de bonne conduite qu’ils ont cosigné avec les médias a-t-elle dit. Elle a fait savoir que les émissions parrainées par l’instance de régulation et qui étaient quotidiennement diffusées sur les antennes de la radiodiffusion du Burkina, de la télévision nationale et de la radio rurale, étaient reprises ou synchronisées par beaucoup de médias audiovisuels privés. De Même, certains messages ou interviews parus dans le quotidien Sidwaya ont eu des échos dans certains autres médias privés.

Des initiatives louables

Dans le souci de contribuer au strict respect des dispositions réglementaires et du pacte de bonne conduite, des organes, a-t-elle confié, ont pris des initiatives qu’il convient de saluer. C’est le cas du journal "Le Pays" qui a suspendu, pour la durée de la campagne, la version papier de la tribune des internautes. Il en est de même pour "Ouaga FM", qui a suspendu son émission "Afférage". Mme Béatrice Damiba a félicité l’ensemble des organes qui ont pris de telles initiatives. Pour la mise en oeuvre des principes d’égal accès, d’équilibre et de pluralisme de l’information, le CSC, a-t-elle rappelé, a programmé un certain nombre d’émissions pour les 7 candidats. A la date du 14 novembre 2010, le CSC a observé que d’une manière générale, les candidats ou leurs représentants, a-t-elle indiqué, ont répondu aux différents rendez-vous prévus dans les médias publics.

En ce qui concerne l’émission "tranche spéciale", le taux de participation est de 100%, à la télé et de 93,87% à la radio du Burkina. S’agissant de l’émission " dix minutes pour convaincre", le taux d’occupation est de 100% aussi bien à la télévision qu’à la radio. En ce qui concerne les publications spéciales dans le quotidien Sidwaya, sur 21 textes attendus, 20 ont été reçus, ce qui donne un taux d’utilisation de 95,23%. La publication des interviews dans le quotidien a débuté le jeudi 11 novembre et tous les candidats ont utilisé l’espace qui leur a été accordé. Pour ce qui est de l’émission "au coeur de l’élection présidentielle", le taux de participation ainsi que la qualité du discours politique sont satisfaisants, a déclaré la présidente du CSC. Elle a affirmé que le contrôle du respect du pluralisme et de l’équilibre de l’information effectué par le CSC aussi bien sur les médias publics que privés, permet de conclure pour les deux semaines de campagne, à un traitement pluriel de l’information.

Selon Béatrice Damiba, les médias audiovisuels ont rendu compte des activités de campagne sous diverses formes. Chaque candidat a bénéficié d’au moins deux heures de temps d’antenne (TA). Sur la RTB, un volume horaire global de 25h 34’16’’ de TA et 11h 13’ 22’’ de temps de parole (TP) ont été consacrés aux candidats. Le taux d’occupation du temps va de 9% à 24% du TA global. Le déséquilibre constaté la 1re semaine a été sensiblement amorti par les efforts de correction fournis, notamment par la RNB pour le combler. Les médias audiovisuels privés de Ouagadougou ont consacré 41h40’31’’ de TA et 26h09’09’’ de TP aux candidats à la présidentielle. Les médias privés du Sud- Ouest, de l’Ouest, des Cascades et des Hauts-Bassins y ont consacré 09h07’30’’ de TA et 07h01’36’’ de TP. Dans les médias audiovisuels privés desdites régions, Boukary Kaboré avec 19, 95% de TA vient en tête suivi de Bénéwendé Stanislas Sankara avec 18,20% de TA puis de Blaise Compaoré avec 15,79% du TA, a précisé Béatrice Damiba.

Elle a souligné qu’il est ressorti de la supervision assurée sur le terrain par son institution que beaucoup de radios de proximité, y compris celles spécialement conventionnées, se sont contentées au mieux, de simples synchronisations, ce qui n’est qu’un service minimum au regard de ce qu’elles auraient pu ou dû faire. En ce qui concerne la presse écrite, Sidwaya a maintenu un équilibre quasi mathématique entre les candidats en lice. Avec 83 pages et 203 illustrations, le quotidien d’Etat, a soutenu la présidente du CSC, a fait un traitement pluriel de l’information électorale. Au niveau de la presse écrite privée, les quotidiens tout comme les périodiques ont, à des exceptions près, a-t-elle laissé entendre, couvert de manière plurielle et équilibrée les deux semaines de campagne. Elle a relevé qu’aucun candidat n’a pour le moment, épuisé les 70 reportages autorisés à la radiodiffusion et à la télé. Certains candidats ont réalisé plus d’activités que d’autres et ont, par conséquent, occupé plus les colonnes des journaux.

C’est le cas du candidat Blaise Compaoré qui a réalisé 56 activités soit un taux de 80% contrairement au candidat François Kaboré qui n’a réalisé que 25 activités soit 35, 71%. Pour Béatrice Damiba, cela dénote la difficulté que rencontrent les médias publics pour mettre les candidats sur le même pied d’égalité en dehors des émissions parrainées par le CSC. Elle a révélé que durant les deux semaines, le CSC a reçu divers courriers de candidats ou non, portant réclamations ou protestations et y a systématiquement répondu avec calme et courtoisie. Répondant aux questions des journalistes, la présidente du CSC, a confié qu’au regard du service minimum effectué par certaines radios de proximité, l’aide aux médias pour la couverture des prochaines élections sera accompagnée de dispositions telles qu’un cahier des charges.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2010 à 12:56, par Kôrô Yamyélé En réponse à : COUVERTURE MEDIATIQUE DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2010 : Pas de manquements graves, selon le CSC

    Un milliard de quoi ? (Texte du 26/04/2010 tiré du site : www.venancekona.com)

    De nombreux internautes ayant réagi à ma dernière chronique sur le choix de s’exiler ou de rester dans nos pays, je me permets de revenir encore une fois sur ce sujet. L’Afrique, nous dit-on, vient d’avoir un milliard d’habitants. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? Je ne sais pas. Nous serons un milliard de quoi ? Un milliard de personnes dignes ou un milliard de mendiants ? Pour le moment, ceux que ce chiffre chiffonne, si je peux me permettre, ce sont les Européens. Car c’est sur leurs côtes que chaque année des milliers d’Africains viennent s’échouer. Ce sont eux qui ne savent plus quel dispositif prendre pour se protéger de tous ces gueux en quête de pitance ou de liberté qui viennent à l’assaut de leurs pays. Chaque fois qu’un Africain meurt dans le désert ou dans la Méditerranée, il témoigne mieux que tous les discours de l’échec de son pays. Et chaque année, ce sont des centaines de jeunes gens qui meurent dans le désert ou dans la mer, parce qu’ils ont préféré prendre ce risque plutôt que de vivre dans leurs pays qui n’ont plus aucun rêve à leur proposer. Il y a deux ans, je me suis rendu à Kidal, dans le désert malien, sur les traces de ces jeunes gens qui sont refoulés par les pays du nord du continent. Un jeune Togolais rencontré là m’avait dit qu’il n’avait qu’un seul rêve, trouver assez d’argent pour recommencer l’aventure. Et pourtant il venait de me raconter l’enfer que cela avait été pour lui d’arriver jusqu’en Algérie et de traverser à nouveau le désert en sens inverse. Et il avait dit cette phrase terrible : « je préfère mourir ici plutôt que de retourner dans mon pays. » Connaissant le Togo, pouvais-je le blâmer ? Il ne faut pas se voiler la face : nos pays africains ont dans leur ensemble lamentablement échoué. Et tous les bras valides cherchent à les fuir. L’Afrique du sud qui semblait s’en sortir mieux que les autres a été envahie par les pauvres des autres pays africains, réveillant ainsi les sentiments xénophobes des habitants de ce pays dont plusieurs vivent dans une misère encore plus grande. Les Noirs africains qui vivent dans les pays du nord du continent, qui semblent eux aussi mieux s’en sortir, vivent un racisme des plus cruels, que nos intellectuels ne dénoncent curieusement pas avec autant de vigueur que celui qui sévit en France. On se souvient tous des pogroms organisés en Libye, au moment justement où le dirigeant de ce pays se voulait le chantre le l’Union africaine. Non, on ne peut pas en vouloir à ces jeunes gens d’aller chercher, au péril de leurs vies, un lendemain moins cruel que leur présent. Même si le plus souvent, à destination, le rêve se transforme en cauchemar. Que font-ils ici ? Quelles opportunités leur sont-elles données de participer à la construction de leurs pays ? Qu’offrons-nous comme avenir aux milliers de jeunes gens qui sortent chaque année de nos universités ? Et pourtant, l’Afrique est entièrement à construire. En principe, avec une population d’un milliards de personnes, l’Afrique devrait avoir davantage de bras pour cette oeuvre. Alors ? Le problème est que les élites africaines ont failli. Les élites politiques, les élites intellectuelles. Les politiques qui accèdent au pouvoir n’ont que deux soucis, s’enrichir autant que possible et s’accrocher au pouvoir par tous les moyens. Qu’est ce qui explique que dans un pays comme la Côte d’Ivoire, on forme chaque année des milliers de policiers et gendarmes mais aucun médecin ? S’étonnera-t-on qu’un jeune docteur en médecine, las d’attendre un hypothétique emploi, cherche à tenter l’aventure européenne ? Israël a réussi à faire pousser des tomates en plein désert. Mais qu’est-ce qui intéresse les pays africains dans leur coopération avec Israël ? Les systèmes d’écoutes téléphoniques, les armes, les drones, la sécurité des présidents. Les élites intellectuelles qui devaient être les aiguillons des pouvoirs, elles qui devraient sans cesse rappeler ces pouvoirs à leurs obligations ont failli de leur côté lorsqu’elles ont choisi de les accompagner dans leurs œuvres de prédation. Qu’avons-nous à offrir aujourd’hui au reste du monde ? Notre capacité de nuisance. Et nous avons décidé d’en faire un moyen de chantage. J’ai entendu une fois Jean Ping, le président de l’inutile commission de l’Union africaine dire dans une interview que si l’Occident n’aide pas l’Afrique, il aura à faire face aux hordes d’immigrants illégaux. Très bien. En cinquante ans d’indépendance, qu’avons-nous fait de toute l’aide qui nous a été apportée ? Une bonne partie est retournée en Europe, dans des comptes bancaires numérotés. Que font nos dirigeants pour leurs pays ? Qu’a fait Bongo des milliards générés par le pétrole, le bois, le manganèse, l’uranium, pour son pays ? Que fait Sassou des milliards que génèrent les ressources de son pays ? On vient de découvrir le scandale de la Banque des Etats d’Afrique Centrale. Des milliards que des dirigeants qui, j’en suis sûr, fustigent à longueur de discours l’égoïsme de l’Occident, ont volé. Que fait Laurent Gbagbo des 60 milliards qu’il s’octroie chaque année sur le budget de l’Etat ? De quel droit parlons-nous de l’égoïsme des pays riches lorsque nos dirigeants sont les premiers prédateurs de leurs propres pays ? L’Afrique est à construire. Nous sommes un milliard désormais à le faire. L’Afrique a tout à nous offrir. En réalité, avec notre milliard d’habitants, notre continent reste encore largement sous-peuplé. Un pays comme la Hollande compte autant d’habitants que la Côte d’Ivoire, pour un territoire dix fois plus petit. Et ils arrivent à se nourrir et même à exporter de la nourriture. Nous ne pouvons pas blâmer nos jeunes frères qui s’en vont. Mais les élites doivent, elles rester, et se battre pour que les choses changent. Afin que nos jeunes frères n’ailent plus se tuer dans le désert ou dans la mer. Et pour que nous ne soyons pas un milliard de mendiants.

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 19 novembre 2010 à 02:05, par Inoussa Verite En réponse à : COUVERTURE MEDIATIQUE DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2010 : Pas de manquements graves, selon le CSC

      Je suis entierement d’accord avec vous Yamyele, n’en deplaise aux populistes incensés qui cherchent à faire une demonstration contraire.L’Afrique est dirrigée par des chefs d’Etat sans vision, et qui se plaisent à tendre la sebile à l’occident. Leur projet c’est tjrs negocier l’aide au developpement en veritables mandiants. aucun avenir pour la jeunesse. Toute leur intelligence est canalisée vers les strategies pour rester au pouvoir à vie. Moi-meme, j’ai migré aux USA et je serai pret à le recommencer 1000 fois. Je recois des coups de fil à longueur de journée de la part des parents, amis, anciens collegues, voisins de quartier, etc. pour demander de l’aide. Quand je rentre au pays, la misere se lit sur tous les visages....La pauvreté de l’Afrique n’est pas une fatalité mais c’est le manque de vision et de strategie pour la combattre qui est desolante. Au temps de Sankara, on sentait le pays en mouvement, aujourd’hui, le pays navigue à vue. Mais l’espoir est permis.Toute la generation pourrie va partir puis leur progeniture les remplacera ; c’est apres eux que l’Afrique va s’emanciper...Mais toi et moi ne serons pas là pour vivre le changement.

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