C’est une foule en liesse et un chef de village remonté contre le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, que la caravane, conduite par le candidat de l’Union panafricaine sankariste/Mouvement progressiste, Boukary Kaboré dit « le Lion » a rencontré le jeudi 11 novembre 2010 à Ramongo, village situé à 15 km de la capitale de la région du Centre-Ouest.

Du nom de Naaba Sigri, ce jeune chef a mobilisé sa population de 13 heures à 19 h15mn (heure à laquelle la caravane est arrivée dans le village) pour accueillir « le lion ». « Nous étions des militants du CDP, parce que nous ne savions pas où aller. Maintenant que Boukary Kaboré s’est manifesté publiquement, nous allons le soutenir sans faille. Donc, j’ai dit à toute la population de mon village de le voter le 21 novembre 2010, pour qu’il soit le président du pays », a dit le chef de Ramongo, Naaba Sigri.

Mais de l’avis de ce détenteur d’un bonnet rouge, ce qui a fait naître le désamour entre lui et son ancien parti, est parti des promesses non tenues par les ténors du CDP qui sont de la province du Boulkiemdé. Il affirme que, lors des campagnes passées et même à d’autres circonstances, des promesses importantes ont été faites pour relever le niveau de vie de sa population et qui sont restées jusqu’à présent, lettre morte. Alors que la cote de popularité du parti était sans précédent.

« Ils ont promis d’électrifier le village, de nous donner de l’eau potable et de bien d’autres infrastructures. Aujourd’hui, aucune de ces promesses n’a été respectée », a dit Naaba Sigri. Et de poursuivre « le président Blaise Compaoré a remis une voiture de marque, plus la somme de vingt millions à un fils du village, propriétaire d’hôtels pour me remercier personnellement et tout le village pour le soutien que nous lui apportons et au CDP à chaque élection.

Je n’ai jamais reçu ces cadeaux. Pourtant le monsieur en question est venu prendre ma pièce d’identité nationale pour aller récupérer le matériel et l’argent. Ces gens ont terni l’image du CDP dans mon village et même dans la région. La mairie actuellement est aux mains du CDP. Mais les élections municipales à venir, nous allons voter pour le parti de Boukary Kaboré pour voir ce qu’il pourra faire pour le village ». D’autres facteurs militent en faveur du candidat de l’UPS/MP dans le village.

Son village natal, Poa est à 10 km de Ramongo donc, il est considéré par les habitants comme un enfant de la localité. En plus « de par le passé, il s’est battu contre l’ennemi pour défendre nos parents, nos mères et nos enfants. Il a même été obligé de s’exiler entre temps. Tout le monde le reconnaît dans ce pays. Ce n’est pas nous qui sommes ses parents qui allons oublier ce pan de l’histoire de notre pays. Aujourd’hui qu’il est candidat à l’élection présidentielle nous allons suivre les conseils du chef et soutenir le Lion », a indiqué un habitant de Ramongo, Issaka Ouédraogo. Prenant la parole, le candidat a dit être surpris par la mobilisation faite autour de sa candidature.

Il a souligné aux habitants sa pleine détermination à changer les données du développement instauré depuis 23 ans par le régime de Blaise Compaoré. Pour lui, Ramongo est à l’image des autres villages du Burkina Faso où les populations côtoient la misère au quotidien. Donc, il a promis « le changement au peuple avec le peuple » aux habitants du village, si toutefois il est élu président du Faso au soir du 21 novembre 2010.

Steven Ozias Kiemtoré

Sidwaya