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Maxime Kaboré dans le Sahel : Quand le vaisseau de l’Amiral prend feu

Publié le mardi 16 novembre 2010 à 03h08min

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En route pour la conquête de l’électorat du Sahel, le 12 novembre 2010, le moteur du véhicule transportant le candidat indépendant à la présidentielle, Maxime Kaboré, a pris feu à Pissila, une dizaine de kilomètres après Kaya. Cette panne n’a toutefois pas désarmé l’Amiral qui a poursuivi, à bord d’un car d’une compagnie de transport de la place, la 8e étape de sa course vers le palais de Kosyam.

Vendredi dernier, le candidat indépendant à la présidentielle a battu le rappel de ses troupes de la région du Sahel, à Dori plus précisément, la capitale de ladite. Mais ce rendez-vous, faut-il le souligner, a failli ne pas être respecté.

Car, le "vaisseau" de l’Amiral, une Renault Mégane, a chaviré sur son chemin, suite à une panne du moteur, qui a même pris feu. L’équipage, composé du candidat, de sa secrétaire Madina Traoré, du coordonnateur adjoint et chargé de com. de campagne, Eric Zongo, qui était au gouvernail, et de deux membres de la presse, n’a pas eu besoin de faire appel aux soldats du feu pour circonscrire les flammes, et ce, grâce à des branchages, de la terre et des bidons d’eau minérale.

Cet incident n’a cependant pas entamé le moral de Maxime Kaboré. Au contraire, cela est à ses yeux un facteur qui le rend plus "persévérant". "Ce sont des puissances qui se sont mobilisées pour empêcher l’enfant prodige de conquérir le Sahel.

Mais elles n’y peuvent rien", a-t-il plaisanté avant d’enchaîner dans la langue de Shakespeare : "I’ll be there today in the power of the God" (Ndlr : Je serai là-bas aujourd’hui par la grâce de Dieu). Avec une détermination inébranlable, il arrêtait les véhicules en direction de Dori tout en profitant pour battre sa campagne auprès des passagers à bord.

Aux environs de 16 h 30 arrive un car de la compagnie de transport dans lequel Maxime Kaboré embarque avec sa secrétaire et les deux journalistes, excepté Eric Zongo qui devait se charger de trouver une solution pour ramener la Renault Mégane à Kaya.

Tout au long du parcours, l’Amiral recevait de Dori des appels incessants de son équipe régionale de campagne qui s’inquiétait que les militants ne se démobilisent avec le retard accusé par le candidat. Mais Maxime Kaboré rassure : "Je suis en route et prêt à livrer mon message, même avec deux auditeurs en face de moi".

Aux environs de 18 h, l’Amiral est repêché au poste de péage de Dori par le coordonnateur régional de sa campagne, Noufou Nana, avec une 4X4 cette fois-ci, et conduit directement au lieu du meeting. La police lui fraye un passage pour qu’il s’installe.

Sans tarder, deux militants, Hamidou Niang et Sita Sessouma, se succèdent devant un public bouillant pour exprimer le soutien des jeunes et des femmes au candidat indépendant. A en croire ces deux intervenants, le porteur du programme "Osons le changement" peut compter avec leurs voix le 21 novembre prochain.

"Populations du Sahel, sachez que j’ai dû surmonter des obstacles pour venir ici (Dori) vous livrer mon message d’espoir et de paix, preuve de mon engagement à œuvrer pour le mieux-être de tous dans cette région". C’est en ces termes que Maxime Kaboré, très en verve en dépit de la panne de son véhicule, a introduit son adresse à ses militants. Cet incident, a-t-il dit, lui a permis de toucher du doigt les difficultés auxquelles les Burkinabè en général et ceux du Sahel en particulier sont confrontés.

Il a loué le courage et l’abnégation de la population de cette région qui se bat quotidiennement pour vaincre l’adversité de la nature et l’a exhortée à persévérer dans l’action. « Mon adversaire, Arba Diallo, le maire de Dori, a certes travaillé pour la ville, mais je peux mieux faire si vous me donnez votre confiance le 21 novembre prochain », a lancé Maxime Kaboré au public. Ce, en créant, selon lui, les conditions pour faire du Sahel un pôle de développement, à travers la revalorisation de ses potentialités culturelles, agropastorales et minières, sans oublier le soleil pour l’électrification.

L’Amiral s’est également engagé à mettre en place les moyens pour rendre l’eau potable accessible aux populations avec des points d’eau pour le bétail. Il a dit être prêt à faire en sorte que le Sahel profite conséquemment des ressources minières dont il regorge au lieu de "laisser les firmes étrangères piller les biens du pays au profit de l’extérieur".

Maxime Kaboré a demandé aux Sahéliens de le voter le 21 novembre, car il est le seul à répondre aux aspirations de tous les citoyens, à travers son programme « Osons le changement », enrichi de son expérience acquise en Europe. Comme dans les étapes précédentes, il s’est présenté comme le candidat à même de garantir l’accès aux services sociaux de base à tous les Burkinabè.

A Dori, le visiteur s’est indigné des conditions des femmes. "Première à se lever le matin et dernière à se coucher", l’autre moitié du ciel, a-t-il clamé, mérite plus de considération. Ce qui nécessite, de son point de vue, que l’on cesse de reléguer la femme au second plan et qu’un combat soit engagé contre la phallocratie.

En somme, le chemin qui a conduit le présidentiable burkinabè venu de Belgique à Dori a été long mais il se réjouit d’avoir pu respecter le rendez-vous avec les électeurs. « Qui parmi mes concurrents auraient pu le faire si ce n’est Maxime Kaboré ? » s’est-il exclamé avant d’ajouter avec un grain d’humour : « Imaginez Arba Diallo dans cette mésaventure, on l’aurait amené en réanimation à Kaya ! ».

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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