Quel était le nombre de participants au meeting d’Emile Paré à Zabré ? « Il y a eu une très grande mobilisation. Nous sommes dans une stratégie qui va crescendo », a répondu avec un grain de fierté le principal intéressé qui se garde néanmoins de donner des chiffres qui pourraient « porter à confusion ».

Le retard pris pour tenir la rencontre n’a guère démobilisé la population sortie massivement sur le terrain départemental, non loin de la gendarmerie de la localité. Attendu à 16h, c’est finalement plus d’une heure après que le candidat est arrivé dans ses habituelles tenues traditionnelles. Femmes, hommes, vieux et jeunes ont effectué le déplacement pour soutenir leur candidat. « Je veux soutenir Emile Pargui Paré parce qu’il a de bonnes choses à faire pour le Burkina.

Il est là pour arranger notre pays », avait confié le jeune Isidore Gouba, élève en classe de 3e au Lycée départemental de Zabré avant le meeting. Son camarade Hamadou Bem est du même avis. « Je soutiens Emile Paré parce personne ne peut connaître pied gauche de poulet dans sauce. Peut-être, il peut venir nous sauver demain. C’est pour cela que je le soutiens pour qu’il devienne notre président ».

Mais les liens entre Paré et Zabré sont plus profonds et remonteraient au temps où le candidat était encore député au compte du parti fondé par Joseph Ki-Zerbo. « Zabré est une zone qui m’a adopté naturellement depuis le PDP/PS lorsque j’étais député à l’Assemblée. C’est une population qui été tellement sensible à la défense des idéaux que je représentais là-bas », a expliqué le candidat.

Cette vieille relation vaut aujourd’hui de grandes promesses. En cas de victoire du CAP le 21 novembre, Paré a promis de bitumer le tronçon Manga-frontière du Ghana dans les six premiers mois de son mandat. Il a aussi promis d’élever le centre médical de Zabré en hôpital national, voire international. « Cet hôpital (actuel) n’est pas équipé, il n’a pas de ressources spécifiques, il n’a pas de médecins spécialistes ».

Enfin, il a promis de créer des unités industrielles de transformation des produits agricoles et des richesses du sous-sol. « Zabré va évacuer gratuitement ses malades vers Ouagadougou », a-t-il encore ajouté. Sous les applaudissements "le Chat noir du Nayala" qui se réclame sur place de "Chat noir de Zabré" indique que les voies d’accès à Zabré sont impraticables. Un peu plus populiste, il a laissé entendre que le groupe ethnique majoritaire dans cette zone est seul à n’avoir pas une province alors qu’au temps colonial, la localité était un cercle, une sous-préfecture. D’où sa proposition de faire de Zabré un chef-lieu de province.

« Notre division du territoire n’est pas de diviser le peuple mais de tenir compte des potentialités économiques, des diversités culturelles et des anciennes limites », s’est-il justifié. Mais avant, il s’est attaqué à son principal adversaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et ses alliés, faisant comprendre qu’après son passage en 2005, le CDP a tout fait pour que Zabré vote Blaise Compaoré. Il se demande alors où sont passés les fils de Zabré qui sont au CDP, à l’Union pour la république, à l’ADF/RDA qui avaient été dépêchés après son passage en 2005.

« Ils sont incapables de dire à Blaise Compaoré de faire quelque chose, en dehors des petits postes qu’on leur donne pour qu’ils viennent vous embrouiller ». Pour une fois, après les mots de la fin, le candidat Paré est resté enfermé au milieu de la foule. Il a dû se frayer un chemin et s’engouffrer dans son véhicule sans accorder d’entretien à la presse. Mais il sait que le CDP reviendra à la charge et demandera à la population de voter pour Blaise Compaoré.

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya