Célestin Ouédraogo , mécanicien : "Quel projet pour nous, les mécaniciens ?"

Nous savons qu’il y a une campagne électorale parce qu’on entend les journalistes et les différents candidats parler à la radio et nous suivons souvent les meetings à la télévision. Nous ne faisons qu’écouter. Quand il y a un meeting à côté, nous allons suivre afin d’écouter un peu ce que disent les différents candidats. Tout ce que nous souhaitons, c’est que tout se passe dans la paix et dans la quiétude. Le seul problème qui me tracasse est le manque de local pour bien faire mon travail. Là où nous sommes, les hommes de Simon Compaoré ne cessent de nous déguerpir et je trouve que ce n’est pas normal. Je voudrais qu’on nous dise pendant cette campagne, quel genre de projet ils ont pour nous les mécaniciens.

Honoré Ouattara , fonctionnaire : "La campagne électorale est relativement timide"

A mon avis, la campagne électorale se déroule de façon timide. Personnellement, je ne sens même pas qu’il y a une campagne au Burkina. Cela est peut-être dû au fait que la majorité des Burkinabè semble ne pas être concernée. Ils sont plutôt préoccupés par leurs activités quotidiennes. Vous savez que les Burkinabè sont envahis par des problèmes auxquels ils cherchent des solutions. A titre d’exemple, il y a les problèmes financiers, familiaux, etc. Et puis d’ailleurs, pourquoi s’intéresser à une campagne électorale ou à une élection quand on sait que le vainqueur est connu d’avance ? Je crois bien que c’est tous ces facteurs qui font que la campagne est timide, surtout dans la capitale. A part les photos de Blaise Compaoré qu’on aperçoit un peu partout dans la ville, on ne sens rien qui ressemble à une campagne électorale . Cela est probablement dû au fait que, généralement, les différents candidats réservent le bouquet final pour les grandes villes.

Bénéwindé Sosthène Bidima , reporter- photographe : "Les dernières semaines sont réservées aux grandes villes"

C’ est à travers les médias que l’on se rend compte du déroulement de la campagne. C’est seulement ceux qui lisent les journaux et suivent les meetings à la télévision qui sentent plus cette bataille électorale. Mais dans l’ensemble, on peut dire que la campagne est vécue par les Burkinabè. Dans la capitale c’est un peu timide, mais, quand on jette un coup d’oeil sur les progammes des différents candidats, on se rend compte que les dernières semaines sont réservées aux grandes villes. Sinon, pour le moment, ce sont les provinces qui sont visées. Je pense vraiment que les électeurs ne s’intéressent pas à l’élection présidentielle vu la faiblesse du taux d’inscription et également le manque de motivation pour le retrait des cartes d’électeurs. Cela est dû au fait que les gens savent déjà celui qui va gagner. S’il y avait un grand enjeu comme l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, je crois que les Burkinabè s’intéresseraient beaucoup plus à la campagne électorale en particulier et à l’élection présidentielle en général.

Pascal Taonsa, libraire : "La campagne est bien vécue surtout à Nongr-Massom"

On a effectivement lancé la campagne électorale le 31 octobre et jusque-là, tout se passe bien. Les gens sont motivés et participent massivement aux différents meetings. Moi qui vous parle, je suis membre d’un bureau et je peux vous dire que les gens sont bien motivés, surtout lorqu’il s’agit d’un meeting de Blaise Compaoré. Je n’ai pas eu l’occasion de me déplacer dans les provinces mais dans ma zone, à savoir l’arrondissement de Nongr-Massom, la campagne est bien vécue comme je l’ai dit, surtout autour du candidat Blaise Compaoré. La campagne des autres candidats est vraiment calme.

Dominique Florence Tiendrébéogo , élève : "Je ne connais pas les autres candidats"

Particulièrement, moi je ne sens pas qu’il y a une campagne électorale au Burkina. Tout ce que je sais, c’est que le président sortant Blaise Compaoré est candidat, les autres, je ne les connais même pas. Je n’ai pas pris ma carte d’électeur parce que je ne me suis pas inscrite par manque de CNIB. Je viens juste de la faire établir. Et de toute façon, que l’on vote ou pas tout le monde sait que c’est Blaise Compaoré qui va remporter cette élection donc l’enjeu n’est pas tellement grand.

Audrey Bangou, étudiante : "On ne voit que les photos de Blaise Compaoré"

La campagne électorale bat son plein, les gens sont motivés et on sent vraiment cette bataille des candidats à la conquête des électeurs. J’ai eu à participer à quelques meetings et je peux vraiment vous dire qu’il y a de la motivation mais seulement autour de Blaise Compaoré. Je ne sais pas pourquoi mais je crois que les autres candidats devraient s’impliquer davantage pour que la campagne soit plus dynamique. Si on prend l’exemple de Ouagadougou, on ne voit que les photos de Blaise Compaoré, je ne trouve pas cela normal.

Propos recueillis par Yannick SANKARA

Le Pays