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CAMPAGNE ELECTORALE AU BURKINA : Comme un moteur diesel

Publié le mardi 9 novembre 2010 à 01h35min

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On peut dire, sans risque de se tromper, que la campagne électorale dans le cadre de l’élection présidentielle 2010, démarre tout doucement comme un moteur diesel. Certains vont même plus loin en disant qu’on ne sent pas grand-chose dans les villes en dehors des affiches qui trônent sur les avenues à l’effigie de certains candidats (si ce n’est d’un seul candidat). En tout cas, la machine ne tourne pas à plein régime pour le moment. Question : les candidats dans leur majorité seraient-ils en panne ? Vraisemblablement, le désintérêt des populations n’est pas à écarter dans l’explication de cette situation.

Elles ne s’étaient d’ailleurs pas franchement mobilisées pour aller s’inscrire sur les listes électorales. On a même pu penser que le scrutin n’avait pas d’enjeu au vu des forces en présence qui se sont lancées dans la course.

En plus, quoi qu’on dise, le niveau de compréhension des populations augmente ; si fait que désabusés par les promesses électorales (qui n’engagent que ceux qui y croient), les Burkinabè veulent du nouveau et du concret dans le panier de la ménagère. Il se pourrait aussi que ce soit simplement les moyens qui manquent au niveau des candidats pour quadriller tout le territoire et porter leur message. Ils sont certainement nombreux à avoir attendu la subvention de l’Etat avant de peaufiner leur budget de campagne, ce qui a peut-être joué sur leurs stratégies. On est bien loin des situations dans lesquelles les partis déploient des armées de volontaires prêts à parcourir villes et campagnes pour inviter les électeurs à voter leur candidat. Dans nos contrées, les militants qui se dépensent sans compter, par amour pour une idéologie, ne sont pas nombreux. Cela dit, il faut relever le caractère pacifique de la campagne électorale parce qu’aucun incident grave n’a été signalé jusque-là.

Ce pourquoi il faudrait par contre s’inquiéter, c’est le rythme de retrait des cartes d’électeurs. Déjà, ils n’étaient pas si nombreux à s’inscrire sur les listes électorales. Si aujourd’hui, les Burkinabè doivent bouder les cartes d’électeurs, combien seront-ils à élire le président du Faso ? C’est la responsabilité de la CENI et des partis politiques qui est engagée. Il ne suffit pas de diffuser des communiqués dans les radios ou dans les journaux invitant au retrait des cartes. D’autres canaux de communication comme les crieurs publics peuvent être utiles pour inciter les uns et les autres à retirer leurs cartes d’électeurs. Quant aux politiciens, on n’a pas besoin d’être un érudit pour comprendre que c’est leur premier devoir.

Si leurs militants et leurs sympathisants ne retirent pas leurs cartes d’électeurs, comment pourront-ils voter ? Au-delà de la campagne, les aspects liés à l’organisation du scrutin restent à corriger impérativement. Enfin, il faudrait que tôt ou tard, l’on puisse voir clair dans les financements privés des candidats comme cela se fait dans plusieurs pays. Jusque-là, aucune éthique n’est de mise en la matière et tout fonctionne comme si ce flou arrangeait les partis politiques qui n’ont pas posé des limites à leurs dépenses électorales. Il est temps que la transparence touche aussi les financements des campagnes. Cela évitera peut-être cette campagne électorale morne, du moins à ses débuts, du fait du manque de moyens chez certains candidats.

SIDZABDA

Le Pays

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