LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Situation économique au Burkina : Résumé analytique du rapport au premier semestre 2010

Publié le vendredi 5 novembre 2010 à 02h24min

PARTAGER :                          

La direction générale du Trésor et de la comptabilité publique, guidée par le souci de transparence dans la gestion de la chose publique, a fait le point de la situation économique et financière du Burkina Faso au premier semestre de l’année en cours. Nous vous proposons en intégralité le résumé analytique du rapport qui nous est parvenue.

Le rapport sur la situation économique et financière du Burkina Faso au premier semestre 2010, a été élaboré sur la base des informations infrannuelles et/ou annuelles disponibles de l’ensemble des quatre secteurs d’activité économique. Il s’articule sur trois chapitres que sont "la conjoncture économique internationale et régionale", "la situation économique et financière du Burkina Faso au premier semestre 2010" et "la surveillance multilatérale". Au premier semestre 2010, l’activité économique au Burkina Faso a été marquée au plan national, par l’installation difficile et tardive de la campagne agricole, notamment dans certaines zones de grandes productions agricoles.

Au niveau du secteur réel, sur la base des dernières prévisions, l’activité économique en 2010 enregistrerait une croissance de 5,5%, soit une accélération de 2,3 points, comparativement à 2009. Cette croissance en 2010, serait portée principalement, par les secteurs secondaire et tertiaire avec des contributions respectives de 2,3 points et 1,9 point. En termes réels, le Produit intérieur Brut (PIB) ressortirait en 2010, 3223,0 milliards de francs CFA contre 3 053,6 milliards de francs CFA en 2009. Cette croissance se réaliserait dans un contexte de maîtrise de l’inflation.

Au niveau des finances publiques, l’Etat a dû réaliser au cours du semestre, des dépenses exceptionnelles d’un montant de 67,71 milliards de francs CFA autorisées par la loi de finances rectificative 2009. Ainsi, l’exécution des opérations financières de l’Etat s’est soldée par un déficit global base engagement de 150,6 milliards de francs CFA contre 65,1 milliards de francs CFA à fin juin 2009, soit une aggravation de 85,6 milliards de francs CFA. Hors dons, le déficit global est passé de 146,8 milliards de francs CFA à fin juin 2009 à 205,4 milliards de francs CFA au premier semestre 2010, soit une aggravation de 60,6 milliards de francs CFA.

Quant au solde budgétaire de base, il est ressorti déficitaire en se situant à -13,5 milliards de francs CFA contre -25,6 milliards de francs CFA au premier semestre 2009. L’encours de la dette publique à fin juin 2010 s’est élevé à 1212,6 milliards de francs CFA contre 1036,4 milliards de francs CFA à fin décembre 2009, soit une hausse de 17,0%. Cette augmentation est portée aussi bien par la dette extérieure (+115,4 milliards de francs CFA) qu’intérieure (+60,8 milliards de francs CFA).

. Les échanges extérieurs du Burkina Faso au cours de l’année 2010 dégageraient un solde minimum d’équilibre nul contre un excédent de 224,7 milliards de francs CFA en 2009. La balance des transactions courantes devrait se détériorer de 86,5 milliards de francs CFA par rapport à l’année 2009. En effet, elle se situerait à -268,6 milliards de francs CFA en 2010 contre -182,1 milliards de francs CFA en 2009.

Cette évolution serait la résultante de la détérioration de la balance commerciale (-62,7 milliards de FCFA), de celle des services et revenus (-34,9 milliards de francs CFA) et de l’accroissement des flux nets au titre des transferts courants sans contrepartie (+11,1 milliards de francs CFA) au cours de la période sous revue. Hors dons officiels, le solde courant se détériorerait également de 94,7 milliards de francs CFA, passant de -362,3 milliards de francs CFA en 2009 à -457 milliards de francs CFA en 2010.

Au niveau de la situation monétaire, les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires sont passés de 563,5 milliards de francs CFA à fin décembre 2009 à 675,5 milliards de francs CFA à fin juin 2010, soit une augmentation de 112,0 milliards de francs CFA (+19,9%). Cette évolution est imputable aux banques et à la Banque Centrale, dont les avoirs extérieurs nets ont progressé respectivement de 109,9 milliards de francs CFA et 2,1 milliards de francs CFA entre fin décembre 2009 et fin juin 2010.

Le crédit intérieur s’est desserré de 111,6 milliards de francs CFA (+17,4%) à fin juin 2010, en ressortant à 754,3 milliards de francs CFA contre 642,7 milliards de francs CFA à fin décembre 2009. Cet accroissement est attribuable à une dégradation de la PNG de 75,5 milliards de francs CFA et à une augmentation des crédits à l’économie de 36,1 milliards de francs CFA entre fin décembre 2009 et fin juin 2010.

La masse monétaire, suivant l’évolution de ses contreparties, a enregistré une hausse de 240,5 milliards de francs CFA (+21,7%) à fin juin 2010, en s’établissant à 1.347,7 milliards de francs CFA, contre 1.107,2 milliards de francs CFA à fin décembre 2009. Cette évolution est due exclusivement à un accroissement des dépôts (+303,2 milliards de francs CFA, soit +35,4%), la circulation fiduciaire s’étant, par contre, décéléré de 62,7 milliards de francs CFA (-24,9%) au cours de la même période.

Au niveau de la surveillance multilatérale, la performance au titre de la convergence macroéconomique ne peut s’apprécier qu’en fin d’année. Toutefois, en cours d’année, les progrès réalisés ainsi que les efforts à consentir pour tendre vers le respect des objectifs retenus peuvent être appréciés.

Les critères de premier rang :

. le solde budgétaire de base en pourcentage du PIS nominal : au premier semestre 2010, le solde budgétaire de base est ressorti déficitaire à 13,5 milliards de francs CFA contre un déficit de 25,6 milliards de francs FCFA au premier semestre 2009. Ce déficit, bien qu’en amélioration par rapport à celui à fin juin 2009, nécessite toujours des efforts supplémentaires en matière de mobilisation des ressources propres ;

. le taux d’inflation annuel moyen : à fin juin 2010, l’inflation est ressortie en baisse de 0,2% contre une hausse de 8,6% à fin juin 2009. A fin 2010, la norme communautaire devrait être respectée ;

les arriérés de paiements : au cours de l’année 2010, le Burkina devrait pouvoir faire face aux charges de la dette sans accumuler d’arriérés aussi bien extérieurs qu’intérieurs ; le ratio de l’encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIS nominal : au 30 juin 2010, l’encours de la dette publique s’est établi à 1 212,6 milliards de francs CFA contre 1 036,4 milliards de francs CFA au 31 décembre 2009. Bien que cet encours soit en hausse par rapport à décembre 2009, le Burkina devrait respecter à fin 2010 la norme associée à ce critère.

Les critères de second rang :

. le ratio masse salariale sur recettes fiscales : au 30 juin 2010, la part de recettes fiscales collectées ayant servi à couvrir les charges salariales est de 38,6% contre 45,4% à fin juin 2009 pour une norme communautaire de 35% maximum. Corrigé, ce ratio passe de 39,9% à fin juin 2009 à 34,4% à fin juin 2010. Une amélioration sensible est certes enregistrée pour ce critère mais des efforts devraient être poursuivis en matière de mobilisation de recettes fiscales ainsi que de maîtrise des éléments de charge de personnel afin de dégager assez de ressources pour réaliser des investissements porteurs de croissance ;

. le ratio des dépenses d’investissement financées sur ressources internes rapportées aux recettes fiscales : à fin juin 2010, le ratio se situe à 31,4% contre 30,9% à fin juin 2009. La norme communautaire de 20% minimum devrait être respectée à fin 2010 ;

. le déficit extérieur courant hors dons : à fin décembre 2010, le déficit extérieur courant hors dons rapporté au PIB nominal se situerait à 10,1 % contre 9,2% en 2009 pour une norme communautaire de 5%. La norme communautaire associée à ce critère pourrait ne pas être respectée en 2010 ;

. le taux de pression fiscale : à fin juin 2010, des efforts importants ont été notés dans la mobilisation des recettes fiscales. Cette performance s’explique par les actions entreprises au niveau de l’ensemble des régies -de recettes pour améliorer le niveau de recouvrement. La norme communautaire ne sera toutefois pas atteinte bien que le taux puisse s’inscrire en nette amélioration à fin 2010.

Moumounou GNANKAMBARY : Chevalier de l’Ordre National

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)