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UA : Une nouvelle logique de développement

Publié le mardi 14 septembre 2004 à 07h28min

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La bataille pour la création d’emplois a commencé en Afrique avec l’adoption, jeudi à Ouagadougou, d’un plan d’action, d’un mécanisme de suivi et d’évaluation et d’une déclaration dite de Ouagadougou par les dirigeants africains qui, pour une première fois, se sont engagés à vaincre la pauvreté en se donnant de nouveaux challenges.

Qualifié de sommet de la vérité et de la responsabilité, le 3e sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) en élaborant une déclaration dite de Ouagadougou comme guide d’orientation politique, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) comme feuille de route, s’inscrit ainsi dans une nouvelle logique de développement.

Pour le président de la Commission de l’UA, Alpha Oumar Konaré, l’accent sera désormais mis sur les questions fondamentales de l’éducation, de la formation continue, de l’apprentissage, de la formation professionnelle, de la sauvegarde du savoir local, des cultures et langues africaines.

Face à la misère et la paupérisation des populations africaines, M. Konaré a interpellé les dirigeants africains sur l’urgence de la mise en oeuvre de ce plan d’action afin de placer leurs pays sur le chemin de la croissance et du développement durables. Il a déploré que 15 pays du continent soient frappés par des conflits et des guerres qui ont entraîné plus de 3 millions de réfugiés, plus de 13 millions de personnes déplacées.

Des critères de performances, des calendriers de mise en oeuvre et le suivi de ces performances ont été arrêtés par le Sommet des chefs d’Etat pour pouvoir mesurer les résultats obtenus par rapport aux engagements pris au cours de cette rencontre.

Il s’agit de la création d’infrastructures à haute intensité de main d’oeuvre, la transformation de l’économie informelle, le renforcement des capacités, l’égalité des opportunités aux groupes vulnérables et marginalisés, le renforcement du pouvoir des femmes africaines par l’accès à l’emploi décent et aux activités génératrices de revenus, la mise au point de stratégies d’emplois pour jeunes et le renforcement de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme sont autant d’engagements pris par les dirigeants africains.

Le directeur général du Fonds monétaire international, Rodrigo de Rato a demandé aux dirigeants africains de mettre en place des programmes de développement qui atteignent des investissements à même de soutenir la lutte pour l’emploi et la réduction de la pauvreté en Afrique.

Il a prôné la nécessité d’assurer la stabilité macro-économique pour réaliser une croissance durable dans les domaines budgétaires, de la régulation des marchés et de la qualité dans la gestion des secteurs bancaires pour favoriser la création d’emplois décents.

Il ressort des statistiques du PNUD que plus des 2/3 des économies des pays africains ont connu des reculs tandis que près de la moitié d’entre elles sont toujours en deçà des ressources par tête d’il y a 20 ans. Selon les mêmes statistiques, plus de 20 millions d’Africains ne mangent pas à leur faim et près de la moitié vivent avec moins d’un dollar par jour.

Pourtant, M. Rodrigo de Rato a affirmé que le raffermissement de la reprise économique mondiale profite à l’Afrique car, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne sera de plus de 4,5% cette année et plus de 5% en 2005.

Le président du pays hôte, Blaise Compaoré a souligné que le mécanisme de suivi est l’organe d’éveil, de concertation, d’appui aux gouvernements qui sont en premier lieu chargés de la mise en oeuvre des politiques économiques.

"C’est dans l’intérêt même des Africains, des gouvernements africains de produire des résultats", a-t-il fait remarquer, précisant que la question de l’emploi est une grande préoccupation pour les sociétés.

Prévenant que les belles paroles ne produisent pas de nourriture, le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Juan Somavia a souligné que l’Afrique a besoin de partenaires à l’écoute et qui respectent l’appropriation nationale des politiques de développement.

"En mettent en commun nos connaissances et notre expérience, nous pouvons forger une meilleure voie pour une mondialisation juste", a-t-il souligné, rappelant qu’aucune organisation ne peut prétendre détenir toutes les réponses.

Outre l’appui des partenaires au développement, l’administrateur associé du PNUD, Zéphirin Diabré a souligné que l’avenir repose sur le secteur privé africain, moteur de la croissance. A cet effet, il a suggéré de libérer l’entrepreunariat qui est capable d’impulser une nouvelle dynamique de croissance et de création d’emplois.

L’appui politique apporté aux engagements de ce sommet, de l’avis des observateurs, sera sans nul doute, une force pour leur mise en oeuvre. Ils souhaitent que les dirigeants trouvent les modèles de croissance qui soient générateurs d’emplois et favorables aux pauvres.

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