“AEP quartiers périphériques” est une appellation courante pour désigner “Eau potable et assainissement” du projet d’aménagement et de développement des quartiers périphériques de la commune de Ouagadougou. Ce projet AEP, d’un coût de 668 millions de francs CFA, est financé par l’Agence française de développement et vise à équiper les quartiers situés dans les quatre arrondissements périphériques de la ville en infrastructures et services de base dont l’eau potable et l’assainissement.

Premier du genre au Burkina, ce projet a été motivé par plusieurs raisons : l’existence dans les quartiers non lotis d’une demande potentielle pour un service par branchements particuliers (BP) ; la nécessité de maintenir en progression le taux d’accès à l’eau potable ; le caractère provisoire des zones non loties qui n’est finalement pas tout à fait avéré.

Dans sa mise en œuvre, le projet comporte deux phases : la construction des réseaux qui prend en compte les bornes-fontaines et les branchements particuliers, et la mise en œuvre de la délégation de gestion. Laquelle consiste à confier la redistribution de l’eau à un opérateur privé appelé délégataire, qui la revend aux tarifs de l’ONEA. Une année après la mise en œuvre du projet, quelle est la situation sur le terrain ?

A Toukin (Somgandé) et à Nioko II, l’enthousiasme des bénéficiaires et délégataires en dit long sur la réussite du projet. Mariam Koné est gestionnaire du délégataire Etude et réalisation de travaux (ERT) de Toukin. Son réseau mesure 10 km et comporte 9 bornes-fontaines.

En une année d’exercice, elle comptabilise déjà une centaine d’abonnés. Et son espoir reste grand quant à l’agrandissement de son réseau d’abonnés d’ici la fin du contrat qui dure 5 ans. Parce que, précise-t-elle, elle note aucune difficulté majeure, les populations adhérant au projet. Pareil du côté de Nioko II où Sylvie Sampébré, gestion du délégataire SOZHAKOF (Société Zoungrana Hamado Koudougou et frères) se réjouit des résultats escomptés.

“Aujourd’hui nous sommes à 128 branchements et 8 bornes-fontaines alors que l’ONEA n’en demandait que 100 branchements et une borne-fontaine”, chiffre-t-elle, même si elle reconnaît que dans sa zone, les dolotières et les éleveurs trouvent les tarifs chers. Cependant, elle note une baisse d’engouement de population due à une rumeur qui fait croire que le coût du branchement passera à 30 000 F au lieu de 50 000 comme actuellement.

Vrai ou faux ? L’ONEA apportera la réponse. En attendant, Christophe Zanzé, directeur par intérim de la planification et de l’investissement informe que son institution bénéficiera d’un financement de la Banque mondiale pour assurer, durant une année, un appui aux délégataires et capitaliser les enseignements qui vont en résulter.

Nankoita Dofini

L’Observateur Paalga