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Ouampoussoga François Kaboré, candidat du PDP/PS : "J’ai opté pour une campagne de proximité"

Publié le mardi 2 novembre 2010 à 02h47min

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La campagne pour l’élection présidentielle du 21 novembre 2010 bat son plein. Le candidat du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS), Ouampoussoga François Kaboré continue toujours de mobiliser son état-major pour sa victoire au soir du 21 novembre 2010. Le fils de Boukou, localité située dans la province du Boulkiemdé, que nous avons rencontré dans la soirée du lundi 1er novembre nous parle de sa stratégie de campagne, son projet de société et de sa vision de l’Union africaine.

Sidwaya (S) . : La campagne présidentielle a déjà débuté. Quel est l’état de préparation de vos différentes structures sur le terrain ?

Ouampoussoga François Kaboré (OFK) : Nos différentes équipes qui doivent préparer nos rencontres avec l’électorat sont déjà à pied d’œuvre. Il y a eu un travail préliminaire effectué sur le terrain par certains camarades du parti. Nous savons à l’heure actuelle, jour après jour, quel électorat nous devons rencontrer et à quel jour.

S. : D’une manière générale quelles sont les structures que vous avez mises en place pour cette élection présidentielle ?

O.F.K : Notre organisation s’appuie sur la structuration habituelle de notre parti. Nous avons les sections dans les différentes provinces, les sous-sections dans les communes, rurales et les grands centres urbains. C’est cette structuration qui constitue d’abord le maillon essentiel de notre stratégie de campagne. Ces structures sont animées par les camarades qui assumaient d’habitude cette tâche aux différents échelons. A l’échelon supérieur, nous avons un coordonateur national de campagne qui appuie le candidat et assure pratiquement l’intendance et tout ce qu’il y a comme réflexion.

Il est chargé de bien coordonner tous les rendez-vous du candidat avec l’électorat et les autres composants de cette campagne pour éviter tout désagrément. Si vous ne respectez pas vos interlocuteurs et tous ceux qui vous accompagnent, cela peut créer des mécontentements déjà constatés chez certains candidats.

S. : Dans les état-majors de certains partis, la campagne bat déjà son plein. Chez vous rien de visible d’abord à votre siège. Qu’est-ce qui explique cela ?

O.F.K : Il n’y a pas de problème particulier. Ce matin, hall du siège était plein de camarades qui s’activaient à prendre les dispositions nécessaires pour que le travail débute dans les meilleurs délais. Nous avons beaucoup mis l’accent sur le déploiement de nos camarades en vue d’appuyer les structures sur le terrain. Pour le moment, nous n’avons pas fait du tapage au niveau du siège, une priorité. Il s’agit donc d’une différence d’approche entre les différents partis, mais je vous assure que cette animation du siège va s’établir à partir du mardi 2 novembre 2010.

S. : Certains partis adoptent la stratégie de meeting pompeux, d’autres préfèrent la campagne de proximité. Quelle est votre stratégie sur le terrain ?

O.F.K : Ce qui est certain, nous sommes contre les campagnes pompeuses. Nous avons adopté une stratégie qui nous permet de bien faire comprendre notre message et de dialoguer avec le peuple. Lorsque vous organisez un meeting qui regroupe plus de 3000 personnes, vous n’êtes pas sûrs que tous ceux qui sont à cette rencontre partagent votre vision de la gestion du pouvoir. Cependant, notre approche parait simple mais réaliste.

Les différentes cellules dans les communes et villages ont pris des dispositions pour faire du porte-à-porte, mais le candidat lui-même ne fera pas cela. Par contre j’ai opté de faire une campagne de proximité. Elle consiste à ce que le candidat aille vers l’électorat et se rapproche le plus possible de lui. Au lieu de réunir l’électorat ou les délégués au niveau du chef-lieu d’une région pour livrer un message, nous avons choisi de rencontrer la population à des échelons bien moindres. C’est ainsi que nous avons programmé des rencontres et des meetings dans les chefs-lieux de province. Il n’est pas dans notre intention d’aller nous asseoir à un chef-lieu de région et demander à la population de se débrouiller pour venir.

C’est moi candidat, qui ai besoin d’eux, je dois tout faire pour les rejoindre. Nous allons donc rencontrer les gens au niveau des chefs-lieux de province, les communes et même les gros villages. Bien sûr qu’en trois semaines on ne peut pas faire le tour des 8 000 villages du pays. Au cours de ces 21 jours nous avons prévu au moins six meeting sur l’ensemble du territoire.

S. : Quels sont les principaux axes de votre programme de société ?

O.F.K : Nous n’avons pas l’intention d’agir en dehors des préoccupations du peuple. Les préoccupations de ce peuple sont déjà connues. Notre programme met l’accent sur la réconciliation nationale. Après tout ce que les burkinabè ont vécu rien n’est fait pour réparer la fracture sociale créée par les événements douloureux. Il y a eu des gens qui ont agi, à tort ou à raison, en causant des frustrations à d’autres burkinabè. On a délibérément refusé de dire la vérité à ceux qui ont été victimes de ces événements.

Il ne s’agit pas de faire la chasse aux sorcières, mais faire de sorte que chaque burkinabè se sente citoyen de notre pays. Il y a une minorité qui s’est organisée pour s’accaparer le pouvoir d’Etat et les ressources de ce pays. Un président américain avait dit qu’on ne peut pas tromper un peuple pendant tout le temps. Nous pensons de nos jours, que nous devons aller à l’apaisement des cœurs. Mais le régime en place a bondi sur la réconciliation en oubliant la vérité et la justice. Cette réconciliation ne se décrète pas, mais se construit patiemment.

Le deuxième axe de notre programme est, une fois arrivé au pouvoir, faire le point de la gestion de ceux qui nous ont précédé et bien balayer la maison. Le troisième axe est la recherche de solutions aux différents maux qui entravent notre développement. Nous estimons qu’il faut entreprendre une lutte sans merci contre la corruption. De nos jours, la corruption est en train de prendre des proportions inquiétantes. Il y a des fonctionnaires dans notre pays qui n’ont pas 150 000 F CFA comme salaire mensuel, qui n’ont pas 15 ans de service et construisent des villas de 400 millions.

Cependant, pour que cette croisade contre la corruption soit efficace, il faut des mesures d’accompagnement. La plupart des agents de la Fonction publique sont poussés vers la corruption, parce qu’ils ont des salaires insignifiants. Il est donc nécessaire de relever le niveau de salaire des fonctionnaires. Tant que les agents auront toujours des salaires dérisoires, ils seront toujours exposés à la corruption. Maintenant, si toutes les conditions sont réunies pour ces fonctionnaires et que quelqu’un se fait prendre la main dans le sac, la sanction doit être à la hauteur de son forfait.

S. Votre parti prône la construction d’un espace africain suffisamment puissant pour réduire la domination extérieure. Pensez-vous que les conditions sont réunies pour une union africaine efficace ?

O.F..K. : Il est évident qu’en 50 ans, la gestion néocoloniale de nos pays n’a pas favorisé l’essor véritable de beaucoup de pays africains. Chez nous au Burkina Faso par exemple, tous les régimes qui sont succédé, à l’exception de celui éphémère de Thomas Sankara, notre pays a été dirigé de façon continu par des systèmes néocoloniaux. C’est la même chose dans la plupart des autres pays africains à l’exception de la Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo, le Ghana, le Cap-Vert, etc. Si des régimes patriotes se mettent en place qui travaillent à soumettre nos peuples et leurs ressources au desiderata de ceux des anciens colons, l’Afrique va émerger. Quand le Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir, le président a voulu mieux savoir sur les accords de son pays avec la France. Cela lui a valu le coup d’Etat raté. Il faut une union très forte entre les pays africains pour défendre les intérêts du continent.

S. : Vous partagez la même idéologie que le FPI de Laurent Gbagbo. Est-ce que vous avez reçu du soutien de ce parti pour cette campagne ?

O.F.K. Le FPI était aussi en campagne et l’élection vient de se dérouler le dimanche 31 octobre. Nous avons de très bons rapports avec eux, mais maintenant en termes de soutien, nous sommes tous actuellement dans la même situation.

Entretien réalisé par Lassané Osée OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2010 à 04:07, par Ouermy Zindian En réponse à : Ouampoussoga François Kaboré, candidat du PDP/PS : "J’ai opté pour une campagne de proximité"

    Campagne de Proximite’. Bon courage et sachez que generalement d’autres vous ont devance’ dans la methode.Aussi ,les campagnes a` la Nayab-Congo ne correspondent qu’a` des desirs tres connus.

  • Le 2 novembre 2010 à 10:34, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Ouampoussoga François Kaboré, candidat du PDP/PS : "J’ai opté pour une campagne de proximité"

    - Peuple du Burkina Faso,
    - Paysans, Paysannes du pays profond,
    - Fonctionnaires des villages,

    Le Kôrô Yamyélé vous parle ! Ecoutez bien ce message et racontez partout où vous allez ! Faites-en un sujet de causerie dans vos familles, dans les cabarets du village, dans les petites buvettes, etc.

    A l’occasion de cette campagne présidentielle, peuple, paysans, fonctionnaires des campagnes, rappelez-vous, les hommes politiques se sont toujours joués de vous. Ils vous ont de tout temps trompé, puis abandonné une fois les élections passées. Cette fois-ci, ayez honte !

    PEUPLE, NE VOTE PAS LES PLAISANTINS !!!!

    - Peuple, ne vote pas un médiocre ou quelqu’un qui s’en fout de tes préoccupations, ou qui ne se rappelle de toi que lorsqu’ils y a des élections.

    - Peuple conscient, ne vote pas quelqu’un parce qu’il est ton parent, ou de ton village !

    - Rappelle-toi peuple, que tous ces candidats à la présidentielle ont eu chacun au moins 28.000.000 FCFA pour venir te mentir et te tromper. Et cet argent est payé sur les impôts, les taxes et les amendes que tu payes. Alors que ton salaire lui, n’augmente jamais. Les prix de tes produits ne te sont jamais favorables, et l’engrais augment chaque fois de prix. Ne te laisse plus berner, vaillant peuple.

    - Peuple, tu es malade, affamé, mal éduqué, mal vêtu et mal logé ! Et cela depuis longtemps que tu votes. Rien ne change ! Cette fois, prend tes responsabilité et fait seul ton choix sans influence.

    Alors cette fois, refusez ! Montrez vos griffes et ne vous compromettez pas pour quelques cageots de bières, ou quelques billets de banque. Ne compromettez pas l’avenir de vos enfants en vous laissant corrompre. Vous en serez responsables devant Dieu et vos ancêtres qui eux, n’étaient pas des lâches, ni des vendus ou des achetés. Ayez honte devant vous-mêmes et devant les ancêtres qui vous regardent commettre la trahison. Ne prenez rien avec ces faux politiciens pour faire ce qu’ils souhaitent car ce serait vous prostituer.

    Si vous prenez aussi leurs cadeaux à cause de la forte tentation, une fois dans l’isoloir le jour des élections, faites ce que votre cœur vous guide car aucun de ces trompeurs ne sera à côté de vous dans l’isoloir.

    Ne refusez pas ce que le Naaba du village vous dit, et ne le contestez pas. Mais une fois dans l’isoloir pour voter, insultez le Naaba en silence, et faites ce que votre cœur vous dicte et sortez libre et la conscience tranquille.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 2 novembre 2010 à 11:01, par Temoins du temps qui passe En réponse à : Ouampoussoga François Kaboré, candidat du PDP/PS : "J’ai opté pour une campagne de proximité"

    On commence encore l’arnaque. On empoche l’argent du contribuable pour battre campagne et pour tirer le maximum de profit on réfuse de dépenser pour la cause initiale.
    Nous ne sommes pas aux elections municipales ni législatives mais belle et bien présidetielle. Donc quand on sait qu’on n’a pas les moyens de sa politique on s’abstient au lieu de vouloir berner le peuple.
    Qui vous a obligé de prendre part à ces éléections ?
    Prenez les gens au sérieux. C’est cette hycripsie qui va causer votre perte.

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