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FAO-BIT : Un tandem contre la faim et pour l’emploi

Publié le vendredi 10 septembre 2004 à 07h58min

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L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Bureau international du travail (BIT) ont procédé à la signature de deux protocoles d’accord le mardi 7 septembre 2004 à Ladwenda et à Saaba. Dans ces deux localités du Burkina Faso, Jacques Diouf et Joan Samovia ont scellé ainsi un partenariat pour aider à lutter contre la faim et la pauvreté.

L’occasion faisant le larron, les directeurs généraux de la FAO et du BIT ont saisi l’opportunité que leur a offerte la tenue du Sommet de l’Union africaine sur l’emploi, les 8 et 9 septembre 2004, pour se retrouver à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, afin de renforcer leur partenariat. Un partenariat au bénéfice des populations qui luttent contre la faim et la pauvreté.

Le moment est donc bien choisi pour permettre à Jacques Diouf et à Joan Samovia non seulement d’officialiser cet acte, mais aussi d’aller ensemble toucher du doigt les réalisations du programme spécial de sécurité alimentaire pour la lutte contre la faim et la pauvreté (PSSA). Ce programme a été initié en 1994 par la FAO pour venir en aide aux pays à faibles revenus et à déficit vivrier afin d’accélérer la croissance de la productivité en s’appuyant sur la possibilité d’une utilisation durable des ressources humaines et naturelles.

Ladwenda est ce village situé à 15 Km de Ziniaré, fief du président Blaise Compaoré, dans la province de l’Oubritenga. Ce village abrite un des 92 sites pilotes du PSSA, que les directeurs généraux de la FAO et du BIT ont visité le mardi 7 septembre dernier. Sur le site de Ladwenda sont menées plusieurs activités, dont la maîtrise de l’eau à travers les cultures maraîchères ; l’intensification de la production végétale, à savoir la culture du niébé en rotation avec les céréales traditionnelles ; le petit élevage, l’agroforesterie ; etc.

Avant de se rendre à Saaba, Joan Samovia et Jacques Diouf ont signé, à Ladwenda, un protocole d’accord qui marque leur engagement à soutenir le Burkina dans sa lutte contre la faim et la pauvreté. Le Burkina Faso, rappelons-le, a adhéré à l’initiative de l’Alliance internationale contre la faim en se dotant d’une structure locale, l’Alliance nationale contre la faim, dont la mise en place est intervenue le 9 octobre 2003.

La part du BIT à travers le programme STEP

Dans le département de Saaba, situé à une quinzaine de kilomètres de Ouagadougou, les délégations de la FAO et du BIT sont allées découvrir l’Association songui manégré / Aide au développement endogène (ASMADE), à travers la mutuelle de santé « Laafi la bumbu ». Cette structure qui a été présentée à Joan Samovia et à Jacques Diouf, est une sorte de système de protection sociale et a été mise en place en mars 2004. Elle a bénéficié entre autres de l’appui de Stratégie et technique contre l’exclusion sociale et la pauvreté (STEP), un programme du BIT. Le programme STEP a pour objectif de trouver des solutions aux problèmes d’exclusion et de la protection sociale, par l’appui à l’émergence et au développement de systèmes de protection sociale à base communautaire (regroupés sous le terme de microassurance).

Après la présentation de la mutuelle de santé de Saaba, suivie de témoignages de personnes ayant bénéficié des avantages de ladite mutuelle en terme de santé, une cérémonie de signature d’un mémorandum de travail a eu lieu entre les deux DG des deux institutions. Joan Samovia du BIT et Jacques Diouf de la FAO ont donné une conférence de presse au cours de laquelle ils ont tous reconnu l’existence d’un lien entre la lutte pour l’emploi et la lutte contre la faim.

Le programme de la FAO (PSSA), en effet, au-delà de l’amélioration de la productivité pour plus de compétitivité, grâce à des technologies appropriées, crée des emplois qui génèrent des revenus substantiels, permettant aux producteurs, dans le cadre d’une organisation comme la mutuelle de santé de Saaba, d’avoir une certaine protection sociale, surtout en milieu rural.

Actualité oblige, la question sur l’invasion des criquets a été posée au directeur général de la FAO, Jacques Diouf. Il a dit être convaincu qu’une solution sera trouvée, mais a regretté que l’appel de son institution, depuis octobre 2003, sur une menace acridienne n’ait pas connu de réaction rapide, ce qui aurait évité qu’on ait des difficultés à réunir à temps les 100 millions de dollars nécessaires pour combattre les criquets.

Agnan Kayorgo
Observateur Paalga

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