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DISPARITION DE DJATA ILEBOU

Publié le lundi 25 octobre 2010 à 03h16min

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Le monde entier entendra toujours sa voix, cette voix qui interpelle pour la cause des orphelins mais nul ne la reverra. Djata Ilébou s’en est allée dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre 2010, aux environs de minuit, à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Elle a lutté puis finalement succombé au coma dans lequel elle était plongée depuis le dimanche 17 octobre 2010, date à laquelle l’artiste, en compagnie d’autres artistes, avait été victime d’un accident de la circulation.

En effet, ce 17 octobre, sur la route de Ziniaré, Djata, sans le savoir, avait rendez-vous avec ce destin tragique qui l’arracherait à jamais de nos yeux. La voiture à bord de laquelle elle se trouvait a essayé un dépassement alors qu’arrivait en face, un autre véhicule de marque Mercedès. Celui-ci, en essayant de les éviter, a terminé sa course dans le décor ainsi que le véhicule des artistes. Bilan : un mort sur-le-champ (le chauffeur), Djata Ilébou dans le coma et évacuée à Ouagadougou et Béky gravement blessée. Les artistes-musiciens s’étaient rendus à Ziniaré pour une prestation dans le cadre du semi-marathon Ouaga-Ziniaré organisé pour soutenir le candidat Blaise Compaoré. Les autres artistes s’apprêtaient alors à faire parler leur coeur en initiant une cotisation pour la soutenir afin qu’elle se relève de son coma mais, hélas !

Hélas, c’est le moins que l’on puisse dire face à cette perte. Elle qui s’était érigée en défenseur des orphelins ; elle qui avait fait de la cause de ces derniers son cheval de bataille ; elle qui avait décidé de porter haut sa voix contre la mortalité maternelle et infantile. Née le 27 juin 1976, Djata laisse derrière elle trois enfants inconsolables. Elle avait à son actif deux albums et des maxi. Formée par la troupe de Moussognouma Kouyaté, Djata, cette autodidacte, a travaillé dans plusieurs créations chorégraphiques telles que L’opéra du Sahel, Carmen Falinga d’Irène Tassembédo, la compagnie Salia ni Seydou. Elle a également travaillé avec Amnesty International. C’était une femme sans complexe, sans état d’âme, qui abordait facilement tous ceux qu’elle approchait.

Djata avait toujours le sourire aux lèvres. "Djata, tu es partie, mais nous ne t’oublierons jamais car ta voix restera à jamais gravée dans nos coeurs et ton oeuvre se perpétuera sans nul doute. Que le Seigneur te reçoive dans sa lumière, auprès de lui. Puisses-tu reposer en paix."


Les soeurs Doga, artistes-musiciennes

"C’est vraiment triste" La dernière fois que nous avons vu Djata, c’était au CENASA il y a deux semaines de cela. C’est avec une grande tristesse que nous avons appris son accident et depuis lors, nous avons décidé de prier et de jeûner pour qu’elle retrouve la santé. Et (larmes) c’est dans le regret que nous avons appris son décès ce matin. C’est vraiment un coup dur pour nous les artistes. C’est vraiment triste.

Kady Zerbo, comédienne de cinéma

"Elle ne devrait vraiment pas mourir de cette manière"

Djata était vraiment une soeur à moi qui me prodiguait des conseils chaque fois qu’on se rencontrait. Je l’ai même vue tout récemment. Quand j’ai appris son décès, je n’en revenais pas mais malheureusement c’est une réalité. Elle ne devrait vraiment pas mourir de cette manière. Nous ne pouvons que dire paix à son âme et que la terre lui soit légère.

Boureima Barry, entrepreneur culturel

"On avait commencé ensemble à écrire un livre sur elle" Je retiens que Djata est une artiste qui s’est beaucoup donnée dans la musique, qui a toujours montré son côté jovial. La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était le vendredi, parce qu’elle et moi, on avait un projet. Elle s’était approchée de moi, pour me dire qu’elle souhaiterait avoir un projet d’un livre qui retracerait sa biographie. Elle m’a également confié que lorsqu’elle est au dehors au milieu des gens, elle sème la joie, mais lorsqu’elle rentre pour se coucher, elle est dans les soucis parce qu’avait-elle dit, elle aurait souhaité comme toute femme avoir un foyer. Donc on était au début de ce projet, on avait même pu faire 2 ou 3 pages. Le lundi (le lendemain de son accident), on avait un rendez-vous pour continuer mais malheureusement le triste événement est arrivé. On avait même en projet, au-delà du livre, de faire un documentaire sur la vie de Djata.

Baz Bil, artiste-musicien

"Djata a marqué l’histoire de la musique burkinabè"

Djata, c’est une artiste exemplaire, une artiste qui s’est battue et s’est donné à fond pour la musique burkinabè. Je l’ai connue depuis 1998 et j’ai apprécié vraiment sa façon de faire la musique. Le moins que l’on puisse dire c’est que Djata a marqué l’histoire de la musique burkinabè. La dernière fois que je l’ai vue, c’était le jeudi, juste avant son accident, pendant une réunion. Je crois que c’est l’oeuvre de Dieu et nous ne pouvons que prier pour que son âme repose en paix et présenter nos condoléances à sa famille.

Malcom, communicateur et animateur

"Djata est une étoile qui s’est éteinte"

Djata était vraiment proche de moi et elle était comme ma soeur. Je l’aimais beaucoup parce qu’elle était toute joyeuse et se battait beaucoup pour la promotion de la musique au Burkina. Elle savait apporter aux autres le grain de sel qui manquait à leur journée, elle savait donner aux autres la couleur qui manquait à leur matinée. Je crois que pour moi, Djata est une étoile mais malheureusement une étoile qui s’est éteinte et qui a laissé derrière elle beaucoup de tristesse et beaucoup d’orphelins. Je l’ai vue il y a à peine 4 jours avant son accident quand je partais à Ouahigouya

Propos recueillis par Evariste Télesphore NIKIEMA et retranscrits par Yannick SANKARA

Christine SAWADOGO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 25 octobre 2010 à 09:36, par MELOMANE En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    C’est vraiment émouvant tous ces témoignages d’artistes, et Djata mérite tous ces mots plein de sens. Elle a donné le meilleur d’elle même dans sa carrière d’artiste. Une autodidacte qui n’avait rien a envié à des artistes sortis d’un conservatoire. Je découvre après tous ces témoignages son côté jardin secret qui apparemment n’était pas si reluisant que ça. Bref elle s’est réalisée dans la musique, mais elle reste dans nos coeurs comme une artiste multidimensionnelle.
    Bravo aux artistes qui ont par leur mobilisation montré qu’ils sont solidaires dans les moments les plus difficiles. Félicitations à la RTB et tout particulièrement à Papus pour le document qui est passé hier sur la RTB. C’est ainsi qu’il faut réagir face à des événements de ce genre.
    Le projet de livre sur Djata doit continuer ! Je profite de cette occasion pour demander au monde culturel burkinabè de penser à l’illustre balafoniste Mahama KONATE lui aussi disparu tout récemment. Il mérite amplement un hommage à la hauteur de celui rendu à Djata.( Question de génération peut être ?) Il y a aussi un important travail à faire sur Mahma et un de nos cinéastes l’a déjà commencé ; il faut aller encore plus loin.
    Les artistes ne meurent jamais !

  • Le 25 octobre 2010 à 12:38, par daniel En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    Encore une Grande Perte pour le milieu de la culture. je dis bien encore parce que malheureusement, quand on fait le point, beaucoup d’artistes qui avaient beaucoup à donner son partis prématurément. je pense que le ministère de la culture gagnerait à mettre en place une structure d’accompagnement "psychologique" des artistes pour leur apprendre à avoir, ce que j’appellerais un comportement de survie, c’est-à-dire une saine gestion du succès : éviter l’alcool, les conduites dangereuses (et ne pas hésiter à rappeler son conducteur à l’ordre s’il prend des risques), éviter de vivre au "présent" et penser à l’avenir etc.
    Toutes mes condoléances à la grande famille des artistes

    • Le 31 octobre 2010 à 14:54 En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

      je suis de votre avis car cette femmes a su comment relevé nos valeur assi bien a l’intérieur qu’a lextérieur.je ne suis pa un magicien ou un petit dieu pur la fair revenir sur terre pour nous fere entendre sa voix d’or.si jétè riche jalè prendre tous ses enfant encharge kelk sois les difficulter kil vont affronter.just présenter mes condoléances a la famille et leur souhaiter bocou

  • Le 25 octobre 2010 à 14:35, par Kouakou Kouamé sévérin En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    je suis vraiment attristé par la disparition de DJATA qui faisait de notre culture une référence dans le monde, mais je sais pas qui a donné l’occasion à maguy de croiser les pieds comme si elle était dans son salon pendant que les autres avaient les leurs très très lourds lors de l’émission spéciale HOMMAGE A DJATA. même si elle ne pouvait pas pleurer il fallait au moins qu’elle prenne cette émission au sérieux.
    ce n’est pas forcé d’animer si on ne le sait. du moins elle anime mal comme un pieds gauche. le BURKINA FASO est un Pays d’Hommes Intègres !!!!!

  • Le 25 octobre 2010 à 20:37, par John En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    Djata, tu n’as pas vécu longtemps, mais tu as brillée comme une étoile et cette lumière nous marqué à jamais. Depuis le Canada, je suis resté accroché à toutes les nouvelles te concernant comme s’il y avait une lueur d’espoir d’entendre un démenti sur ton décès. Non, tu ne devais pas partir de cette manière ! C’est une grande perte. La mobilisation qu’il y a eu après son décès témoigne de ta popularité. Ton talent faisait l’unanimité même si certains le découvre tardivement. Tu étais très sociable, très ouverte et tu collaborais avec tout le monde. Tu resteras à jamais gravée dans nos cœurs.

    Tout le monde te connaît aujourd’hui au Burkina Faso par ton talent musicale, mais tu incarnais la culture burkinabè que tu valorisais tant. Tu es également une autodidacte parfaite et je te respecte. Pour beaucoup d’entre nous, que serions-nous devenus si nous n’étions pas allés à l’école ? Mais toi tu as pu relever le défi au point d’être une référence et une source d’inspirations même pour les intellectuels. Au-delà de tes chansons très instructives, je m’en vais te citer :

    1) « Si ta mère te met au monde, il faut renaitre toi-même » ;

    2) « Je ne suis pas allé à l’école mais j’ai fait une autre école, celle de la vie »

    Ce sont des citations qui valent leur pesant d’or pour être citées. Elles peuvent être sources d’inspirations, de réflexion et de médiation dans les domaines de la philosophie, la morale, la culture, la sociologie, l’éducation, la littérature orale africaine, etc.

    J’invite celui que Djata avait approché pour écrire une autobiographie a continuer son œuvre. Il a dejà un titre pour son livre « Demain on parlera de toi » ou encore « Si ta mère te met au monde, il faut renaitre toi-même ».

    Repose en paix Djata

  • Le 26 octobre 2010 à 08:03, par YLIMAN OUEDRAOGO. styliste En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    DJATA ILEBOU, CES PLUS QU’UNE CHANTEUSE, CET UNE ARTISTE CHANTEUSE DENSEUSE COMEDIENNE COREGRAPHE, UNE BET DE LA SEIN,ELLE ES L’INCARNATION PARFAITE DE LA FEMME BURKINABE EMENSIPEE LIBERE DE TOUS COMPLEXE , JEUNNE FILLE NET DENT UNE FAMILLE MODESTE ,QUI SE BAS AU CAUTIDIENT POUR GAGNET LA BATAILLE DELA VIE, ET MILETENTE DES DROIT DE L’OMMES SURTOUS CELUIT DES ORPHELINS, TOUT TES INET EN ELLE ET CES UNE ETOIL QUI BRILLE MEME DEN SA TOMBE CAR LES ARTISTE NE MEUR PAS IL PARTES ’TOUT SIMPLEMENT’DEPUIT ATLANTA ’USA’ CES AVEC BAUCOU DE REGRAIT QUE J’AI APRIT SA DISPARUTION ET JE M’INCLINE DEVANT SA MEMOIR. REPOSE EN PAIX LA SOEUR. ’ESCUSEZ FAUTE ORTOGRAPHE’

  • Le 26 octobre 2010 à 20:40, par Tach En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    Les mots manque pour exprimer ma tristesse.
    Djata etait non seulement une force dans son metier d’artiste, mais egalement une force pour les orphelins et bien d’autres causes sociales.
    ]Que la terre du Burkina te soit legere.Va en paix.

  • Le 27 octobre 2010 à 21:27, par Moussa Tiemtore,New York. En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    DJATA ILEBOU,ton depart nous attriste tant. Paix a ton ame,et que le Dieu misericordieux te recoive aupres de Lui.Union de priere +

  • Le 7 novembre 2010 à 17:03, par oceane richesse En réponse à : DISPARITION DE DJATA ILEBOU

    ARRETONS DE PLEURER ET TIRONS PLUTOT UNE LECON. CEST DIEU QUI A DONNER ET IL A REPRIS. MAIS EN CE QUI CONCERNE LES NOMS BOTANIQUES REFLECHISSONS BEAUCOUP CAR CA TJRS UNE SIGNIFICATION ET CA SUIVRA L’ENFANT. SON NOM SIGNIFIAIT (QU’ON PARLERA D’ELLE DANS LE FUTUR) ET CEST CE QUI SE PASSE PRKOI NE PARLONS PAS D’ELLE DANS LE PRESENT MAIS ON DIRA TJRS ELLE ETAIT OU ELLE AVAIT TOUT SAUF LE PRESENT...

    ALLEZ Y REFLECHIR

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