Un courroux réel et proportionnel à l’espoir qui l’a précédé. A Dédougou, on a même envisagé de se venger du nouveau candidat Compaoré à l’occasion de la campagne pour l’élection présidentielle de novembre prochain. Le pouvoir Compaoré a donc flairé le risque d’aller faire campagne à Dédougou, si la route qui lie la localité à Koudougou n’était pas réalisée. Il fallait se rattrapper. L’importance de cette route pour Dédougou est qu’elle est le passage principal pour parvenir à Ouagadougou, la capitale.

Le 29 mai 2010 à Dédougou, c’est le Premier ministre Tertius Zongo qui est allé procéder au lancement des travaux de construction et de bitumage de la route Dédougou-Koudougou. Un événement hautement médiatisé pour lequel plusieurs officiels ont été mobilisés. Nous titrions à ce propos « la victoire du Mouhoun sur le pouvoir ».

Le gouvernement a pris la route de Dédougou très au sérieux. C’est dans ce sens qu’il a fait le choix de confier le chantier à une entreprise capable de donner satisfaction dans la qualité du travail et dans les délais souhaités. C’est à EBOMAF, une entreprise nationale et parmi les entreprises les plus sûres du domaine des BTP, que les travaux ont été confiés. Après avoir fait ses preuves sur des chantiers à l’intérieur du pays (projet ZACA, notamment), EBOMAF est aujourd’hui en train de gagner le pari de l’international.

Il est en ce moment maître d’ouvrage d’un gros chantier au Togo. Sa capacité et son professionnalisme ont été déjà prouvés. En tant que médias soucieux de défendre la voie de la bonne gouvernance, nous avons aussi le devoir de reconnaître et de dire ce qui se fait en bien. Il faut ajouter que Mahamoudou Bonkoungou qui est le PDG de EBOMAF est originaire de la région de Dédougou pour laquelle, il a certainement une volonté de servir au délà de l’engagement contractuelle qui le lie à l’Etat dans le cadre de la réalisation de cette route. C’est un plus qui profite à Dédougou.

A l’occasion d’un dépalecement qui nous a amené à emprunter la voie Dédougou-Koudougou, nous avons pu constater le travail qui est en cours dans le cadre du butimage de cette partie de la nationale N°14. Le chantier a effectivement démarré et avance à un rythme intense. Déjà dans la ville de Dédougou, on peut sentir la présence de l’entreprise chargée des travaux. Les navettes de camions et de voitures estampillés EBOMAF entre les lieux d’opérations et la ville sont légion. Des véhicules transportant des matériaux ou des ouvriers du chantier.

Quant aux travaux à proprement parler sur la route, ils se constatent dès la sortie de Dédougou. Un important dispositif d’engins et de camions est mobilisé pour faire le nécessaire sur place. Le travail au stade actuel consiste à retracer la voie en l’élargissant et en redressant les pentes et surtout les virages dangereux. Jusqu’à Tchériba, principal escale avant Koudougou, c’est déjà une route (rouge) large et bien nivelée qui est servie. D’autre part, l’entreprise s’attèle également à faire les déviations sur lesquelles les usagers pourront circuler au moment où la nouvelle route sera fermée pour son bitumage. De Tchériba jusqu’à Koudougou, en attendant de commencer les vraies opérations, les engins sont également en train de racler les parties de la voie endommagées par les pluies afin qu’elles soient praticables.

A moins d’une suspension ou d’une baisse de régime à un moment donné, le rythme actuel des travaux et le matériel mécanique mobilisé permettent de croire que la route tant attendue, sera livrée dans le temps et dans les règles de l’art.

IS

L’Indépendant