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Laurent Bado jette l’éponge : Un mauvais choix !

Publié le lundi 4 octobre 2010 à 21h37min

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Laurent Bado

Sous le prétexte que le résultat de l’élection présidentielle est connu d’avance, parce que, mal organisée, le parti du sulfureux Laurent Bado a jeté l’éponge. En décidant de ne pas présenter de candidat pour solliciter le suffrage des électeurs. Une lecture politique qu’on peut bien lui concéder, en tant que parti politique auquel les Burkinabé étaient en train de donner du crédit.

Seulement, la politique de la chaise vide ne doit plus être de mise depuis que beaucoup d’hommes politiques ont compris que c’est dans le sillage des élections qu’on finit par se frayer un chemin ; qu’on finit par avoir avec les électeurs, les Burkinabé de la ville comme de la campagne, cette chaleur humaine et politique qui convainc et qui, finalement vous propulse au-devant de certaines choses. Les vrais opposants politiques qui sont tous arrivés au pouvoir par la voie des urnes sont passés par ce chemin.

Deux exemples suffisent à illustrer ces propos. D’abord, pas loin de nous Laurent Gbagbo a longtemps été opposé à Félix Houphouët-Boigny, auprès de qui il a fini par se forger, se donner du crédit. Car, autant en Côte d’Ivoire que dans la sous-région, aucun homme politique ne pouvait croire qu’on s’oppose à Félix Houphouët-Boigny, encore moins le contredire, lui qui a été le père de la nation. Laurent Gbagbo, sachant cela s’est entêté. Il en a payé le prix, mais aujourd’hui, il est chef d’Etat.

Au Sénégal, Abdoulaye Wade s’est longtemps opposé à Abdou Diouf, après Senghor. C’est auprès de ce dernier qu’il s’est le plus illustré en tant qu’homme politique, capable d’avoir des idées contraires, des propositions contraires pour le Sénégal. C’est grâce à cette opposition qu’il a fini par se faire connaître des Sénégalais qui l’ont adopté et qui, finalement l’ont voté. Pour qu’il soit aujourd’hui président de la République.

A la dernière élection présidentielle de 2005, Laurent Bado qui s’était présenté sous la bannière de son parti, le Parti de la renaissance (Paren) avait séduit les électeurs. Non pas seulement par des envolées lyriques, mais aussi par la pertinence de ses thèmes. Il arrivait qu’il dise aux électeurs qu’il n’est venu les voir pour qu’ils votent pour lui, mais il veut qu’ils sachent quelque chose. En clair, Laurent Bado était allé à l’élection pour éduquer les Burkinabè, pour jouer sur la conscience politique des Burkinabé. Et l’objectif semblait avoir été atteint puisqu’il était arrivé en troisième position avec un peu plus de 2 % des suffrages exprimés. Ce qui n’était pas rien quand on sait qu’en face il avait Blaise Compaoré et Bénéwendé Sankara.

En choisissant de ne pas solliciter le suffrage des Burkinabé, Laurent Bado et son parti font un mauvais choix qui les éloignera davantage des électeurs. Quand on sait qu’après l’élection présidentielle suivront les municipales et les législatives qui pourraient se dérouler simultanément, on comprend difficilement le choix politique d’une formation qui regorge en son sein des hommes très avisés.

Mais les choix politiques étant propres aux partis politiques qui les expliquent chacun en fonction de ses intérêts du moment, on ne peut que concéder au Paren son choix. Avec le regret tout de même de ne pouvoir le compter parmi les prétendants au fauteuil de Kosyam en 2010. Ce sera un gros point qui manquera toujours au curriculum de ce parti qui visiblement était entrain de se positionner comme une force de proposition avec laquelle on pouvait compter. Malheureusement, Laurent et ses camarades ont décidé autrement.

Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2010 à 21:59, par MELLA En réponse à : Laurent Bado jette l’éponge : Un mauvais choix !

    C’est vraiment dommage que le professeur ne soit pas candidat à cette élection présidentielle. Il aurrait pu continuer son oeuvre d’éveilleur de consciences.

  • Le 5 octobre 2010 à 03:25, par mytibketa En réponse à : Laurent Bado jette l’éponge : Un mauvais choix !

    Le professeur à l’instart de bien de leaders de l’opposition a compris la compromission dans laquelle voulait l’entrainer le pouvoir et les partis marionettes qui l’accompagnent.Il a compris le jeu subtil du CDP dévoilé par son penseur de jour. Tout porte à croire que le président veut laver l’affront qui lui a été fait lorsque tous unis l’opposition ne lui avait concédé que moins de 30% de personnes s’étant rendu aux urnes. Cette revanche est de deux ordres 1) faire en sorte que le peu des 15 millions de burkinabe qui se sont inscrits face le plein.2) faire en sorte que pour toute l’opposition reunie qu’elle n’atteigne pas le seuil de 1%.Ce sera à ne pas en douter un plébiscite, donc la voie royale pour triturer la constitution en consacrant le pouvoir à vie. Vous savez l’erreur des intellectuels de ce pays c’est de croire à la politique version saint Thomas.Ici c’est machiavel qui est le maître à penser de nos gouvernants. La fin justifie les moyens.Deuxièmement l’éducation traditionnelle qui encensait les valeurs humaines a foutu le camp. Si bien que les leaders d’opinions qui refléchissent sur la base du BURKIDI ne sont rien d’autres que les dindons de la farce.La preuve des hommes ont cru à a sincérité de nos gouvernants pour se voir soit assassiner ou lâcher lorsque les conditions l’exigeaient pour ’objectif à atteindre qui du reste est arrêté depuis 1983..Quand estce que les intellectuels et les leaders d’opinion comprendront que le Burkina ne sera pas le Ghana,ni le Bostwana ni les pays ou les hommes peuvent dire non quand il ne sont pas d’accord. Le professeur, plus perspicace que les donneurs de leçons l’a compris. D’ailleur qu’est ce qui prouve que ce ne sont pas les mêmes qui donnent l’impression que la position du professeur est un mauvais choix. Ils doivent d’ailleurs jubiler pour ceux qui n’ont rien compris au coup fourré et triste pour ceux qui ont élaboré ce coup fouré.PROFESSEUR votre choix est le bon, n’entérinez pas cette mascarade qui du reste réserve des surprises non connues et connues. Pour ce qui est connu on a -1)on ne donne les CNIB rien qu’à ceux qui vont voter pour le candidat du parti majoritaire et consor
    - 2) on prépare deux types d’urnes pour remplacer celle qui ne seront pas pleines de bulletins voulus..Avec la position que partage le Professeur avec d’autres personnes, l’opposition pourra alors se préparer pour des lendemains incertains.Car contrairement à ceux que disent certains ténors" on fait et il n’y a rien". Wait and see

    • Le 31 octobre 2010 à 14:22 En réponse à : Laurent Bado jette l’éponge : Un mauvais choix !

      On pourrait vous poursuivre en diffamation pour toutes les allégations mensongères dont vous serez incapable d’en rapporter le moindre commencement de preuve.
      On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. On refuse d’aller aux élections et on crie à "l’accaparation" ou l’usurpation du pouvoir. Vous aussi, ayez le courage de dire à Bado qu’il a fait fausse route ne serait-ce que pour sa contribution à l’éveil des masses populaires.

  • Le 5 octobre 2010 à 11:15, par Le politologue En réponse à : Laurent Bado jette l’éponge : Un mauvais choix !

    Mais, Mme, réfuser d’aller à des élections bidons, c’est aussi s’opposer. Pour que vous vous rendez compte du caractère démoniaque et démocraticide de ce pouvoir, il n’y a qu’à voir comment il gère nos armées. On constate qu’à ce niveau, il grouille pour faire de l’alternance une réalité. Chaque trois ans ou cinq ans, les différentes casernes changent de chef. Mais, au plan national, ils font tout pour maintenir le statu quo. En faisant croire que l’alternance n’est pas un baromètre de la démocratie. Ce qu’ils ignorent, c’est que même le sol se régénère. Aucune vie ne peut tenir sans régénérescence. L’alternance démocratique est encore plus vitale pour des pays pauvres comme le nôtre. Car, elle permet à l’ensemble du corps social de se construire.

  • Le 5 octobre 2010 à 13:55, par daniel En réponse à : Laurent Bado jette l’éponge : Un mauvais choix !

    oui ne pas aller à des élections bidon, c’est s’opposer d’une façon même plus intelligente. et que le peuple appréciera car il en a marre

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