Election présidentielle 2010 : Laurent Bado jette l’éponge
Ça y est. C’est désormais officiel, Laurent Bado et son parti, le PAREN, ne participeront pas à l’élection présidentielle de novembre prochain. Le professeur, comme on l’appelle, n’entend pas servir de faire valoir pour le président sortant. L’information a été rendue publique le vendredi 1er octobre 2010 à l’espace culturel Gambidi à Ouagadougou.
Ainsi donc, Laurent Bado ne briguera pas le chiffrage des électeurs. Non pas parce qu’il ne remplit pas une quelconque condition légale pour aller à la conquête du fauteuil présidentiel. Des fiches de parrainage dument remplies ont été présentées à la presse pour prouver à l’opinion publique que le parti a pu réunir le nombre de signatures requises. La caution revue à la hausse non plus ne constitue pas d’obstacle à la candidature de Laurent Bado, lui-même n’étant pas « un mendiant larmoyant ».
Mais des questions de fond ont été soulevées telles que les difficultés constatées dans la délivrance des cartes nationales d’identité burkinabè (une des pièces obligatoires pour le vote), la représentativité ou non du corps électoral, ou encore la question de la révision de l’article 37. Contre vents et marrées, cette révision aura liée, nous fait-on comprendre. A la date de clôture du dépôt des candidatures, le fichier électoral était jusque là inexistant. Ce qui présage d’un corps électoral non représentatif « qui ne fera que légitimer le pouvoir de l’actuel locataire de Kossyam », telle est l’analyse de la situation faite par le PAREN.
Le parti de la renaissance nationale préfère donc « se retirer de la prochaine campagne pour ne pas participer ni de près ni de loin à l’étranglement de la démocratie dans notre pays », c’est la substance de la conférence de presse organisée par le parti le 1er octobre dernier, date de clôture des candidatures. En peignant un tableau sombre de l’évolution actuelle du pays et dans la conviction ultime que son analyse est pertinente et plausible, le PAREN invite l’ensemble de ses militants à s’abstenir de voter le 21 novembre prochain. Tahirou Barry et ses partisans préfèrent donc se départir de ce qu’ils appellent « la courte vue qui pourrait nuire durablement ce parti d’idées et d’idéal ».
Moussa Diallo
Lefaso.net