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CÔTE D’IVOIRE : L’ONUCI préfère prévenir...

Publié le jeudi 30 septembre 2010 à 03h02min

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Longtemps considérée comme une arlésienne mais tant attendue par la communauté internationale, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire n’est apparemment plus un artifice de perspective ou une simple vue de l’esprit. L’ONUCI, qui vient de bénéficier du renfort de 500 hommes, semble y croire aussi. La détermination dont font preuve les hommes politiques de ce pays semble convaincre même les plus sceptiques.

Les listes électorales, alors validées par le président de la République, Laurent Gbagbo, viennent d’être certifiées par le représentant spécial des Nations unies. Jusque-là, tout se passe sous de bons auspices et il n’y a aucune raison de douter de la tenue, le 31 octobre, de la présidentielle. Les héritiers de Félix Houphouët Boigny semblent avoir enfin compris que la chienlit ne peut pas éternellement être le lot de ce pays. Il est enfin heureux de constater qu’aux épouvantables crépitements des armes et à la haine xénophobe a succédé une relative accalmie sur fond d’espoir de sortie de crise définitive. En tout cas, le peuple ivoirien aura enfin son graal si l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre prochain, se déroule dans les règles de l’art. Et ce serait tant mieux. La communauté internationale, souvent dépitée des multiples atermoiements, est toujours demeurée au coeur de la crise.

L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire ( ONUCI ), même si elle est visiblement décriée par certains acteurs politiques ivoiriens, est l’une des preuves des efforts de la communauté internationale, en autorisant, le mardi dernier, un nouveau déploiement de cinq cents casques bleus supplémentaires avant le scrutin présidentiel afin de parvenir à une "conclusion transparente, juste et pacifique du processus électoral" en Côte d’Ivoire. Elle met ainsi en garde les dirigeants ivoiriens contre un éventuel dérapage. Mais pourquoi de nouveaux renforts alors que la semaine dernière, les hommes politiques se sont montrés rassurants lors du dernier Cadre permanent de concertation (CPC) à Ouagadougou ? Y aurait-il des signes prémonitoires d’une nouvelle déflagration ? Ou alors sont-ce de simples mesures de précaution ? Autant de questions que l’on est en droit de se poser.

De toute façon, si chaque acteur politique de ce pays respecte ses engagements, il n’y a point de raison de craindre un quelconque débordement. Toutefois, comme les élections en Afrique donnent généralement lieu à des troubles, l’ONUCI se veut méfiante d’autant que de récents rapports faisaient état d’un plausible réarmement des deux camps adverses. Ne dit-on pas souvent qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? D’ordinaire, les périodes les plus redoutables sont celles qui suivent la proclamation des résultats avec des escarmouches et souvent même des accrochages meurtriers. Les précautions de la communauté internationale sont donc légitimes dans la mesure où les risques de débordement ne sont pas à exclure. Tout compte fait, la communauté internationale aura joué la partition qui est la sienne. La balle est désormais dans le camp des hommes politiques ivoiriens.

Boundi OUOBA

Le Pays

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