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SAHEL ET AFRIQUE DE l’OUEST : De bonnes perspectives agricoles

Publié le mercredi 29 septembre 2010 à 03h11min

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Une concertation régionale vient de se tenir sur les perpectives agricoles et alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Si l’on en croit le communiqué de presse ci-dessous, elles sont bonnes.

Dans le cadre de l’animation du dispositif régional de Prévention et de gestion des crises alimentaires (PREGEC), le CILSS, a organisé du 21 au 23 septembre 2010 à Niamey (Niger), une concertation régionale sur les perspectives agricoles et alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest. L’analyse des informations fournies par les délégués des pays membres du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA, des systèmes régionaux et internationaux d’information sur la sécurité alimentaire (CILSS/AGRHYMET, FAO/SMIAR, FEWS NET) et des acteurs humanitaires (PAM, ECHO) a permis de formuler le diagnostic et des recommandations pertinentes.

L’hivernage 2010-2011 au Sahel et en Afrique de l’Ouest a connu globalement un démarrage précoce et une abondance des pluies suivis d’une répartition spatio-temporelle. Cependant, dans les pays côtiers, les pluies ont été plus irrégulières, affectant les cultures par endroits. Comparé à l’année 2009 à la même période, le cumul pluviométrique en 2010 dans les pays du CILSS est globalement équivalent sinon supérieur, à l’exception de certaines zones (partie Ouest du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Bissau, la Willaya de Tagan en Mauritanie, dans le Centre-Ouest de la région de Koulikoro au Mali et dans la zone du Liptako-Gourma). Toutefois, ces pluies ont engendré des inondations occasionnant d’importants dégâts sur les superficies emblavées, les moyens d’existence et des pertes en vies humaines dans tous les pays.

Les pays les plus sévèrement touchés sont le Niger, la Gambie, le Burkina et le Ghana. Les rizières ont été particulièrement affectées par un enherbement massif au Liberia et des inondations au Niger, en Gambie et en Guinée. Sur le plan hydrologique, les écoulements excédentaires des hautes eaux ont été observés dans certains bassins, mais aussi des déficits sur d’autres (barrage de Kompienga au Burkina Faso et du fleuve Sénégal à Kayes).

Le développement des cultures est globalement satisfaisant en raison des bonnes conditions hydriques (réserves en eaux satisfaisantes dues aux pluies abondantes, et pas beaucoup d’attaques parasitaires). La situation phytosanitaire est calme en dépit de quelques cas d’attaques d’ennemis des cultures signalées mais dans l’ensemble la situation est maitrisée. Il n’a pas été rapporté, pour le moment, de développement significatif du criquet pèlerin au Sahel. Par contre, les conditions écologiques de son développement sont favorables, notamment dans les zones grégarigènes.

La situation pastorale se caractérise par un pâturage abondant, un niveau de remplissage des points d’eau satisfaisant et une situation zoo-sanitaire calme en dépit de quelques foyers d’épizooties signalés, mais dont les pays ont pu prendre les mesures pour y pallier. Selon les prévisions saisonnières, l’hivernage 2010 se poursuivra jusqu’en octobre notamment dans le Sahel, dans les zones soudaniennes et soudano-guinéennes. Dans ces conditions et au regard du bon niveau des stocks en eau des sols et des attaques limitées des déprédateurs, les cultures pourraient boucler leur cycle végétatif, et donc de bonnes perspectives de production agricole sont attendues dans la plupart des pays.

"Les prix des céréales seront en baisse sensible"

En se basant sur les données qualitatives du déroulement de la campagne agricole dans les différents pays, les informations fournies par les représentants des pays du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA, les systèmes régionaux d’information (CILSS, FAO, FEWS NET) et les opinions préliminaires sur les niveaux des productions céréalières 2010, les prévisions de productions ne sont pas négligeables. Ainsi, pour l’ensemble des pays de la région, la production céréalière se situerait entre 57 150 000 et 59 500 000 tonnes. Les pays du CILSS pourraient enregistrer une production céréalière entre 17 400 000 et 19 500 000 tonnes. Les pays membres de la CEDEAO et non-membres du CILSS pourraient également enregistrer une production de 37 220 000 tonnes. Ces hypothèses présagent globalement un niveau de production céréalière pour la région supérieur à celui de la campagne précédente (51 101 000 tonnes).

Ainsi, à la lumière du déroulement actuel de la campagne 2010/2011, les perspectives de production agropastorales seront globalement bonnes. L’insécurité alimentaire consécutive à la mauvaise production dans certains pays en 2009 persistera jusqu’aux récoltes d’octobre 2010 notamment au Niger, au Tchad, localement à l’extrême nord du Nigeria et au nord-est du Mali. Cependant, avec le bon déroulement de la campagne actuelle, la fin de la soudure sera normale avec l’arrivée des récoltes. Les prix des céréales seront en baisse sensible dès la fin du mois de septembre pendant que ceux des animaux seront en nette augmentation au fur et à mesure qu’on s’approchera de la Tabaski en novembre 2010. Les termes de l’échange, actuellement défavorables aux éleveurs, seront à la hausse à partir de septembre 2010 pour être plus élevés que les moyennes saisonnières.

Compte tenu de ces conditions, l’insécurité alimentaire ira en diminuant au fur et à mesure que les récoltes se généralisent dans la région. Sur la base des perspectives de récoltes, il est recommandé que les différents acteurs (gouvernement, opérateurs privés, société civile) prennent les dispositions nécessaires pour :

• soutenir les prix à la production à travers des achats publics et le renforcement des capacités de stockage dans les bassins de production ;

• faciliter la libre circulation des produits agricoles dans l’espace ouest-africain pour une meilleure gestion des excédents ;

• renforcer le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle ;

• maintenir la surveillance du criquet pèlerin ;

• assurer la reconstitution des stocks nationaux de sécurité alimentaire ;

• et enfin, continuer à suivre les populations pastorales qui ont décapitalisé durant la période de soudure.

Fait à Niamey (Niger), le 23 septembre 2010.

La rencontre

Le Pays

Crédit photo : http://concoursphoto.solidairesdumonde.org/archive/2009/05/26/photo-n-38.html

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