Isaïe Kabré est un amoureux du noble art. Dans les années 90, il avait pratiqué la boxe après avoir délaissé le football. Champion dans sa catégorie (super-lourd) sans adversaire, il a raccroché pour se convertir en promoteur de boxe professionnelle. Mais il est aussi entraîneur et juge, connaisseur des ficelles du métier.

La boxe, c’est sa passion ; et son souci permanent, c’est la promotion de jeunes pugilistes. Si le Burkina a remporté des titres continentaux à travers Alexis Kaboré, dit Yoyo (WBA), et Boniface Kaboré, dit le Python (WBA), il le doit aussi à Isaïe. Aujourd’hui, les titres de ces deux boxeurs sont menacés parce qu’il faut les remettre en jeu dans un délai de 6 mois.

Or, cela fait plus de 2 ans, ce que la WBA n’apprécie pas, qui veut déchoir les deux pugilistes de leurs titres. Mais des négociations ont permis d’obtenir un sursis. Et c’est pour leur permettre d’être d’attaque quand le moment sera venu de défendre leur couronne, qu’Isaïe organise ce gala le samedi 2 octobre à partir de 21 heures. Alexis Kaboré et Boniface Kaboré affronteront respectivement Jean Assan et Anicet Amoussou, dit Poison, tous deux du Bénin.

Selon Isaïe, ce sont des clients sérieux qui peuvent donner du fil à retordre aux deux champions. Deux combats qui promettent, et c’est certain qu’il y aura des étincelles sur le ring. L’autre combat professionnel opposera Moryouré junior Nabaloum à Mawuli Kpessou du Ghana. Le Burkinabè réside en Côte d’Ivoire et on dit de lui qu’il a du punch et du souffle à revendre. Comme les deux autres, on attend de lui une prestation digne de son rang.

En néo-professionnel, Moussa Coulibaly (super plume) en découdra avec Aziz Mongoli du Nigeria et en super moyen, Jules S. Kaboré se mesurera avec Kwamé Amagloé du Togo. Les deux Burkinabè aspirent à monter en grade et à frapper à la porte des professionnels. Le moment est donc venu pour eux de confirmer qu’ils ont du talent. A chaque réunion, ils ont toujours donné le meilleur d’eux-mêmes et sûrement que samedi ils ne feront pas de cadeau à leurs adversaires respectifs.

A quelques jours de ce gala, le promoteur est un peu inquiet parce que la plupart des sponsors ne se sont pas encore manifestés. Le budget de ce gala, dit-il, est de 5 millions de FCFA et il ne peut à lui seul supporter tous les frais. Il compte sur la LONAB et d’autres partenaires du sport national pour préparer nos représentants. Depuis la retraite de Dramane Nabaloum, dit Boum-Boum, le ministère des Sports et des Loisirs n’intervient plus dans la boxe quand ce sont des promoteurs qui organisent des galas.

Mais quand il est question de la défense des titres de nos boxeurs, le département des sports n’a-t-il pas intérêt à apporter son concours financier ? A supposer que demain Yoyo et le Python perdent leurs titres pour ne l’avoir pas remis en jeu ; à qui va-t-on en imputer la responsabilité ? A la Fédération ou au ministère ? Pour que cela n’arrive pas, surtout que c’est un sport qui nous donne plus de satisfaction que le football, sachons dans quel domaine mettre l’argent.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga