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Campagne agricole 2010 au Sahel : Le génie agronomique dompte les terres sahéliennes

Publié le mardi 28 septembre 2010 à 02h43min

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Le ministre délégué à l’Agriculture, Abdoulaye Combari a effectué une tournée de suivi de la campagne agricole les 22 et 23 septembre dans la région du Sahel, visitant au passage 4 sites dont l’un d’eux laisse admirer des épis de maïs en pleine région dunaire.

« Voici le maïs du Sahel, Monsieur le gouverneur » s’est écrié le ministre Combari dans le champ de Maïga Oumarou, cultivateur à Oulo, village à quelque 50 km au nord-est de Dori. Le maïs, de la variété KEJ, Barka et Wari, défie visiblement le milieu naturel et présente de beaux épis. Leur cycle de maturation se situe entre 65 et 70 jours selon le directeur régional de l’Agriculture, Seydou Sana.

De son avis, c’est pour permettre aux paysans de se rendre compte qu’il est possible de produire le maïs dans la région du Sahel. La démonstration a donc été confiée au paysan Maïga qui a expérimenté 14 variétés améliorées de sorgho, de maïs et d’arachide, avec six autres variétés locales sur un sol sablonneux.

Les résultats sont très encourageants. Avec l’aide des visiteurs, il a récolté sur place une variété améliorée de niébé. Deux autres variétés améliorées de cette spéculation ont atteint la période de maturation tandis que la variété locale, malgré sa bonne physionomie, a encore besoin de plusieurs pluies pour boucler son cycle végétatif. L’arachide et le sorgho se comportent aussi bien.

Ce champ de dunes en gestation n’inspirait que scepticisme a sein de la population locale. « Les paysans ne croyaient pas qu’il soit possible de cultiver du maïs, du sorgho ou de l’arachide », se rappelle le directeur provincial de l’Agriculture du Seno, Ibrahim Ouédraogo.

« Les gens disaient que je suis fou », renchérit M. Maïga, l’exploitant agricole qui, lui-même, n’était pas si optimiste. « Je ne savais pas que sur ce sol pauvre on pouvait produire du mil, du sorgho. Mais aujourd’hui, je peux maintenant les (les camarades) conduire de la façon qu’on m’a montrée. Je prie Dieu de m’aider à les conduire », a-t-il longuement expliqué pour rassurer le ministre et les autorités locales qui l’accompagnaient. Il a exprimé sa préférence dorénavant pour la variété précoce.

L’intérêt des populations ne s’est pas fait attendre. Beaucoup se sont manifestés à disposer la saison prochaine de ces semences-miracles selon le directeur provincial de l’Agriculture, Ibrahim Ouédraogo. Quant au ministre, il a quitté le champ avec satisfaction : « personnellement j’ai été agréablement surpris de voir la façon dont se comporte le maïs au Sahel », a-t-il confié à la fin de la tournée, dans un autre champ d’expérimentation à Bani.

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2010 à 23:07 En réponse à : Campagne agricole 2010 au Sahel : Le génie agronomique dompte les terres sahéliennes

    On ne peut que se rejouir de constater que dans le sahel sur des terrains sableux on peut faire pousser des céréales.Mais celà ne doit point nous étonner outre mesure parceque les sols dits sableux sont en fait riche en matière végétale et organique très fines déposés par les vents en période sèche.Maintenant ce qui limite les possibilités d’une exploitation agricole c’est l’eau en quantité et surtout en durée, je veux dire par là que la saison est courte et le cycle végétatif est relativement long (9O à 120 jours pour certaines variétés.Donc tout cycle végétatif qui colle avec la repartition dans le temps et l’espace du disponible eau (surtout de pluie) des semences adaptées donne raison d’espérer une bonne recolte surtout que le fumier ne manque dans ces contrées.Mais l’expérience a démontré que ce qui se fait par le biais des services compétents reste au stade d’expérimentation ; la vulgarisation étant une autre paire de manche surtout si ces expériences souvent accompagnées d’appuis(riz, huile et espèces sonnantes) ces appuis venaient à tarir.On retourne aux vieilles habitudes.Comment faire pour que de l’expérimentation qui fait ses preuves on arrive à une vulgarisation effective. C’est là le véritable problème. Qu’on se rappelle du projet de cultures fourragères. dès que l’on a mis un terme à l’achat des semences(achétées à prix d’or et redistribuées ?) du coup ces types de culture ont été abandonnées.L’autosuffisance alimentaire est possible au burkina. En fonction de chaque zone climatique l’on peut tout faire.Il suffit de choisir les bonnes semences. Mais il manque une certaine volonté des premiers acteurs dont beaucoup préfèrent les facilités (distribution de mil d’huile de riz) alors que bien pensée l’agriculture peut nourrir son homme. Ca viendra si au lieu d’un bulletin un billet de banque, on mettait pression pour que le milieu rural(< 85%)trouve son compte dans l’agriculture.

  • Le 1er octobre 2010 à 00:08, par jsanou En réponse à : Campagne agricole 2010 au Sahel : Le génie agronomique dompte les terres sahéliennes

    Je me rejouis que le sahel puisse enfin produire ces propres céréales, notamment le maïs. La richesse des terres de cette contrée et particulièrement la présence d’énormes quantités de fumier liées à l’élevage ont conduit l’INERA au developpement d’une gamme variétale pour ces zones. La volonté de l’habitant à mettre en valeur ces résultats est un gage de securité alimentaire dans la zone ;
    je salue l’initiative des responsables techniques de l’agriculture en la matière et les exhorte à y ajouter une dose de vulgarisation participative. Je suis certains que l’avis du paysan démonstrateur est beaucoup plus percutant pour inciter à l’adoption des nouvelles variétés, que tout autre chose ; les services techniques devraient favoriser des producteurs de zones similaires à visiter cette expérience.
    Bon vent à l’amélioration de l’alimentation des peuls avec la variété Barka, Wari, KEJ,mais aussi KEB conçues pour les sauver !

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