La situation acridienne dans ces deux provinces est caractérisée par de nombreuses apparitions de bandes larvaires, composées de criquets de 5 à 6 jours d’âge. Selon le directeur de la promotion des filières végétales, Robert Ouédraogo, qui était de la mission, le cycle évolutif du criquet pèlerin dont le nom scientifique est "Schistocerea gregaria" est caractérisé entre autres par le stade larvaire, le stade d’insecte simple, le stade d’insecte ailé et le stade d’insecte ailé mature.

Dans le rapport de la mission, il ressort que dans la province de l’Oudalan, trois bandes larvaires de taille variable (1 à 5 hectares) constituées de criquets de stade primaire se déplaçant très rapidement (environ 1m/seconde) ont été identifiées dans la localité de Gandafou dans le département d’Oursi. Ces bandes de densités très élevées, estimées à plus de 10 000 criquets par m2, ont été observées dans les jachères (zones herbeuses de pâturage). Au niveau de la province du Soum, des bandes larvaires ont été également identifiées dans les localités de Petelkodia, Bossé, Bamlekédé, Bamgel-Baguel (département d’Arbinda) sur des surfaces cultivées ou en jachère pour environ 70 hectares de surface envahie.

De même, dans le département de Koutougou où les prospections ont été conduites le long de la frontière malienne, de nombreuses bandes larvaires de densités très élevées (des milliers d’individus/m2 de touffe), ont été localisées. Dans la localité de Soum-Bella, des bandes larvaires ont été observées dans des champs de mil. Les foyers envahis dans cette zone sont estimés à 140 ha.

Face à cette situation, des traitements ont été entrepris par les producteurs à l’aide de pulvérisateurs centrifuges à piles (micro-ultra) ou d’atomiseurs à dos motorisés à base de produits tel le Décis ULV et le Reldan à raison de 11 par hectare. Les évaluations dans les zones traitées montrent une très bonne efficacité des traitements.

Il existe cependant des difficultés liées à la prospection des sites affectés ainsi qu’aux interventions. Des difficultés qui peuvent être surmontées, selon Robert Ouédraogo, à travers l’adaptation des opérations de traitement à chaque zone et la coordination des stratégies entre les différents pays qui partagent des frontières avec le Burkina Faso.

Par Kab’s Paul KABORE (Collaborateur)
Le Pays