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Madou Dossama : « En football, nous manquons de dirigeants charismatiques et visionnaires »

Publié le vendredi 24 septembre 2010 à 03h48min

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Son absence des stades du Burkina, son départ de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO),... tels sont les sujets que l’ex international burkinabè, ancien capitaine et entraîneur de l’Efo, Madou Dossama, a bien voulu évoquer dans un entretien accordé à Fasozine.com.

Que devient Madou Dossama ?

Madou Dossama : Je ne réside plus au Burkina depuis deux ans maintenant. Je suis parti après que l’Etoile ait remporté le championnat et la Coupe du Faso saison 2007-2008 avec Cheick Omar Diabaté, dont j’étais l’assistant. Je suis maintenant au Togo. Ici, j’ai entrainé l’As Police, un club de deuxième division. Le club s’est classé à la troisième place la première année. Il était en bonne position lorsque le championnat a été brutalement arrêté à 5 journées de la fin, à cause d’une crise structurelle que le football togolais traverse. Toutes les activités sont arrêtées depuis 8 mois. Je me suis alors inscrit pour une formation de management et marketing communication.

Je suis parti du Burkina pour des raisons personnelles. L’EFO était leader au plan national. Au plan international, elle était qualifiée pour la ligue des champions. Mais les résultats à ce niveau n’ont pas été fameux.

Depuis votre départ, l’EFO, la reine des stades, semble piétiner…

Le club a traversé une zone de turbulence. L’équipe a largement été modifiée et est toujours en restructuration. Si les supporters laissent l’encadrement travailler sereinement, l’EFO va retrouver son lustre d’antan. Le club dispose de joueurs très jeunes et talentueux. La mayonnaise met certes du temps à prendre, mais c’est une belle équipe et je reste convaincu que d’ici à deux ans, elle sera difficile à manœuvrer.

Comment expliquez-vous cette passe un peu difficile que traverse l’EFO ?

Les clubs du Burkina n’ont pas de politique de formation à la base. Lorsqu’une équipe brille deux ans, elle chute car rien n’est fait pour préparer la relève. Alors que les petites catégories sont indispensables au sein d’un club qui a des grandes ambitions. Je crois que les Stellistes ont compris et depuis quelques années, les responsables du club s’y attellent.

Est-ce que c’est ce qui explique que les clubs burkinabè, contrairement aux Etalons, n’arrivent pas s’imposer sur le plan Africain ?

L’EFO est parvenue en son temps en quarts de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe. Il a été éliminé par un club zimbabwéen. L’Asfa-y aussi a eu un très bon parcours à une époque donnée. Au Burkina, les gens manquent parfois d’ambitions. Nous manquons de dirigeants charismatiques et visionnaires. Les responsables de clubs ne doivent pas hésiter à aller chercher les joueurs dans les championnats de la sous région. Il ne coûte rien aussi de copier le model d’organisation de certains grands clubs. Les dirigeants de l’Asfa-y l’on bien compris : ils sont allés chercher leur ligne d’attaque au Ghana et depuis, ils font la fierté de leurs supporters.

Au niveau de l’équipe nationale, depuis la Can 98, le Burkina n’a plus gagné de match lors des phases finales, pourtant les Etalons se qualifient avec brio…

L’Angola était la première expérience de Paulo Duarte. Il a eu la malchance de tomber dans une poule à trois. Le Ghana, qui a éliminé le Burkina, est parvenu jusqu’en finale. Je laisse les spécialistes du football apprécier. Je sais qu’avec une qualification pour la Can 2012, les Etalons vont surprendre.

La plupart des héros de la Can 98 sont retombés dans l’anonymat…

La carrière d’un footballeur n’excède généralement pas dix ans. Pendant qu’il est en activité, il doit aussi penser à sa reconversion. Tous les joueurs n’ont pas les mêmes chances mais chacun doit se battre et non attendre une main providentielle. Je pense que le ministère des Sports et des Loisirs est sur le dossier de reconversion de nos sportifs. Mais je pense aussi que chaque sportif de haut niveau devrait pouvoir préparer sa retraite.

Joël Zoundi

Fasozine

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