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Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

Publié le vendredi 24 septembre 2010 à 03h48min

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L’ambassade des Etats- Unis a organisé le 23 septembre dernier, une vidéo conférence sur le thème : « Cinquantenaire de l’Indépendance du Burkina et politique africaine des Etats-Unis ». 50 ans après les indépendances africaines, c’est un bilan amer qu’a dressé le conférencier depuis Bordeaux.

La plupart des Etats africains célèbrent en cette année 2010, le jubilé d’or de leurs indépendances. Moments de grandes célébrations mais aussi et surtout de bilan, l’ambassade des Etats- Unis au Burkina apporte sa contribution au débat. Elle a convié le 23 septembre, journalistes, étudiants et autres à une vidéo conférence sur le thème, « Cinquantenaire de l’Indépendance du Burkina et politique africaine des Etats-Unis ». Cette vidéo conférence était animée par le docteur Pierre Englebert depuis Bordeaux en France.

D’entrée de jeu le conférencier a précisé les dimensions de la politique extérieure américaine : promotion de la démocratie, recherche des ressources, promotion de la croissance, sont entre autres les bases sur lesquelles se bâtit la politique extérieure américaine vis- à- vis de l’Afrique. Pierre Englebert note par ailleurs le statut particulier du Burkina Faso en ce sens que le pays ne dispose pas de ressources naturelles importantes mais constitue une position stratégique dans la résolution des conflits, la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme (cas d’Al-Qaïda au Magrheb islamique). Franc et direct, le conférencier a affirmé que les effets de la politique américaine en Afrique sont faibles. Selon lui, l’Afrique n’est pas une priorité pour les Etats- Unis et il ne note pas de grandes différences entre la politique de Georges Bush et celle de Barack Obama envers l’Afrique.

Du bilan du Burkina Faso 50 ans après son indépendance, le diagnostic du Dr Englebert est sans appel : « c’est un échec en général. C’est pire que ça ne devait l’être », a- t- il avoué. Il regrette que cinquante ans après, l’Afrique n’ait pas les moyens de sa croissance et les gouvernements africains n’arrivent pas à servir l’émancipation de leurs peuples.
Concernant le Burkina Faso spécifiquement, le conférencier affirme que « des années 60 aux années 80 le Burkina Faso était unique.

Il y avait une dignité, une intégrité unique, une vie politique démocratique ; ce qui n’était pas le cas des autres pays africains ». Il cite l’exemple de l’élection présidentielle de 1978 où le président Lamizana était mis en ballotage par Macaire Ouédraogo. Mais après les années 80, c’est l’entame de « l’érosion de l’originalité politique du Burkina Faso ». Selon lui, le Burkina Faso est devenu comme les autres pays africains où la corruption règne et la vie politique est à sens unique malgré les élections.

A l’issue de son exposé, le conférencier s’est prêté aux questions de l’assistance. Unanimement, les intervenants reconnaissent la justesse du bilan amer du cinquantenaire des indépendances africaines qu’il a dressé. Le Docteur Pierre Englebert est professeur dans le département « Politique » à l’université de Pomone en Californie où il enseigne la politique comparative de l’Afrique, l’économie politique du développement, les statistiques pour les besoins politiques et les relations internationales.

Koundjoro Gabriel Kambou

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 septembre 2010 à 09:56, par un burkinabe En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Pourquoi faut il que ca soit une personne de l’extérieur qui le dise alors que nous Burkinabes , nous le vivons et le constatons tous les jours sans mettre tous les moyens en œuvre pour que cela change !!

    Que DIEU nous aides mes frères

  • Le 24 septembre 2010 à 10:50, par ratamalgré En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Effectivement , je suis d’accord pour le bilan dressé par ce processeur qui l’a fait en toute impartialité et selon la rigueur qui sied : honnêteté intellectuelle oblige !
    En effet , je crois que nous africains et Burkinabè en particulier devons avoir le courage de reconnaître l’échec des 50 ans "d’indépendance" de notre pays .
    le niveau de développement actuel devrait être nettement meilleur si et seulement si les deniers publiques n’étaient pas détournés et placés dans les banques Suisse et autre paradis fiscaux ( voyez vous même.......... )
    Il ne sert a rien de se chatouiller et de rire ensuite.
    In n’ya pas de vision de développement à long terme : on se contente de mener une politique basée sur la recherche du profit immédiat soutenue par le clanisme et le favoritisme exacerbé.
    c’est dommage et il est souhaitable qu’ensemble on tire les conséquences afin de "rectifier" le tire.
    C’est encore possible ! ! ! pourvu que la volonté manifeste existe et soit traduite dans les faits au quotidien .!

  • Le 24 septembre 2010 à 11:07 En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Voila au moins quelqu’un qui est franc envers le burkina et qui fait une analyse franche de la situation du Burkina.

  • Le 24 septembre 2010 à 11:30, par jérémie En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    bravo monsieur le professeur ; vous avez dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

  • Le 24 septembre 2010 à 12:34, par Ratamalgré En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Effectivement , je suis d’accord pour le bilan dressé par ce processeur qui l’a fait en toute impartialité et selon la rigueur qui sied : honnêteté intellectuelle oblige !
    En effet , je crois que nous africains et Burkinabè en particulier devons avoir le courage de reconnaître l’échec des 50 ans "d’indépendance" de notre pays .
    le niveau de développement actuel devrait être nettement meilleur si et seulement si les deniers publiques n’étaient pas détournés et placés dans les banques Suisse et autre paradis fiscaux ( voyez vous même.......... )
    Il ne sert a rien de se chatouiller et de rire ensuite.
    In n’ya pas de vision de développement à long terme : on se contente de mener une politique basée sur la recherche du profit immédiat soutenue par le clanisme et le favoritisme exacerbé.
    c’est dommage et il est souhaitable qu’ensemble on tire les conséquences afin de "rectifier" le tire.
    C’est encore possible ! ! ! pourvu que la volonté manifeste existe et soit traduite dans les faits au quotidien .!

  • Le 24 septembre 2010 à 12:35 En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Et toi tu attends quoi pour leur dire ?

  • Le 24 septembre 2010 à 15:40, par Toilet-Man En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Il n’a pas tort.
    50 ans apres et notre pays n’avance pas, on n’arrive meme pas a voir la poussiere de la tortue. C’est quand meme grave.
    Mais le probleme n’est pas de nous rappeler que l’on avance pas, le probleme c’est le manque d’action. On sait ce qu’on doit faire pour avancer mais qui va commencer ?

  • Le 24 septembre 2010 à 16:46 En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    non seulement le gouvernement doit prendre en consiration les resultats de cette conference, mais aussi chaque Burkinabe.
    ou se trouve en ces temps ci, l`integrité de lhomme burkinabe,
    reveillons nous car il est vraiment temps pour nous.

  • Le 24 septembre 2010 à 20:59, par article 37 En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Bravo à la sonabel qui sera chargé de plonger le pays dans la pénombre pendant l’année du cinquantenaire,
    bravo à la sonabhy pour l’absence de gaz pendant l’année du cinquantenaire.
    bravo au CSC qui censure la société civile et l’opposition

    bravo aux gens qui depuis 1987 ont fait du Burkina un pays émergent avec des échangeurs interminables, une route de bobo qui ne finira pas dans les délais, des moustiquaires insuffisants distribués en année électorale.

    ATT a dit, jamais il ne modifiera la constitution pour sauter les verrou du mandat, Blaise lui ne dit rien, comme à l’accoutumé il n’est au courant de rien jusqu’au jour où il aura la responsabilité de chaque journée de galère de tout Burkinabè vivant à partir de 1987.

    Il faut savoir partir, si non les Burkinabè sauront faire partir au moment venu.

    La démocratie et l’alternance ont toujours été obtenue de force, pour demeurer sacrée et inaliénable.

  • Le 24 septembre 2010 à 22:10 En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Il a effectivement raison ! c’est pas en arrangeant les Ouaga 2000,construire des echangeurs ! quon avance !

  • Le 24 septembre 2010 à 23:57, par kadet En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Guion est un griot bien connu. damons sur lui. Bravo au professeur et je pense qu’il faudrait, à la suite de cela, penser sérieusement à réhabiliter les anciens présidents qui, même s’ils ont failli par certains côtés, ont fait du bon : entre 1960 et 1980, pas de sang en haute-volta. J’ose l’écrire : et si on revenait à la haute-volta ?

  • Le 25 septembre 2010 à 02:37 En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Vous savez quoi Chaque president d un Etat entonne le chant et le peuple chante avec lui. Et chaque peuple ressemble a son leader. Revoyer la situation avec tous nos anciens presidents et vous verrez la difference de comportement. Rappellez vous que le nom Burkina Faso a ete donne par un autre president qui croyait en certaines valeurs. Ajoutez y le mode d accession au pouvoir du type 15 octobre 87. Cela ne donne jamais un systeme democratique. Meme 20 ans apres ou meme un siecle apres. La fondation n etant pas bonne, l edifice ne peut tenir. Helas

  • Le 25 septembre 2010 à 04:42, par mytibkèta En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Le Burkina Faso, pays des hommes intègres, mon oeil. Voici un Monsieur qui dit tout haut ce que bon nombre d’observateurs de la scène politique ne cessent de clamer. Le Burkina Faso a mal en sa gouvernance. Tout simplement parceque après l’échec des TPR que du reste je condamne parceque inutile et ayant fait perdre le temps au peuple, la preuve beaucoup sont rentrés dans leurs biens avec "l’engagement de rester tranquille" ces pseudo justiciers se sont inspirés des pratiques vraies ou fausses de ceux que l’on a obligé à s’accuser,ces messieurs dis je vont maintenant faire pire que les anciens avec la bénédiction d’une nouvelle race de cadres corrompus jusqu’aux oS . D’ailleurs s’était le menu fretin qui est passé aux TPR< surtout des cadres de haut niveau pour se voir humilier et laisser la place à la nouvelle nomenclatura qui après avoir éliminé Sankara ont retrouvé des coudées franches pour mieux spolier le pays. Ce scénario a été panifié depuis les années 1980 (confère conférence ci-dessus indiquée) lorsque dans les casernes et dans les abris loin des regards des sois-disants revolutionnaires se sont retrouvés pour préparer un holdup de l’espace politique et celà de manière malicieuse en alternant leur disponibilité à aller vers la démocratie et les coups tordus pour éliminer ceux qui au finish les empêcheraient de réaliser leur funeste dessein.Resultat nous avons une patrimonialisation de tout et de toutes les affaires, une sécurité et une armée au pas cadencé.En 30 ans nous avions rattrappé et même dépassé les pays qui avaient les moyens de leur corruption. Mais nous au burkina q’avons nous ? nous n’avons que des dettes que l’on rechéelonne à tour de bras et qui hypothèquent l’avenir des générations montantes. Comme disait Maurice Yaméogo( paix à son âme)"le Burkina est un pays de savane" et le parcours sinueux de la moindre ressource se sait puisque moins de 30% arrivent effectivement à ce pourquoi elle est distinée.Etcomme les gens se tiennent par la barbichette( tu causes, je cause)le pillage continue. N’est-il pas tend de revenir à la raison parceque lorsque le peuple sera très acculé il sera obligé de se defendre.Et on aura beau avoir des vigiles devant sa porte ou des mercénaires venus d’ailleurs rien ne pourra arrêter la furie des masses. Aussi, au lieu de s’entêter a vouloir coute que coute s’éterniser au pouvoir, faite l’effort de lire le signe des temps.

  • Le 27 septembre 2010 à 11:14 En réponse à : Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina : Dr Pierre Englebert dresse un bilan amer

    Le professeur a fait un bon bilan sur les 50 ans d’indépendance dur burkina. Mais ce que je constate chez nous les burkinabés nous aimons que des blancs voir des étrangers nous disent que notre pays n’avance pas et chacun y va de son commentaire. Oui ! il a dit la vérité, il a dit haut ce que les autres disent bat et c’est tout. Que est ce que nous faisons en tant que citoyen pour faire avancer ce pays. La gestion du pays n’est pas bonne et on est là assis bras croisés a ne rien faire ; et quand les élections arrivent qui vote le même parti c’est encore nous ; d’aucun me diront que le pouvoir achète le peuple surtout ceux qui ne sont pas instruits mais c’est du n’importe quoi ; Excusez moi du terme mais le burkinabé même est un lâche.

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