La courte durée de cette rencontre, comparée à la gravité de la crise a amené les journalistes, à qui l’accès de la salle a été refusé, à croire qu’elle avait accouché d’une souris. Ceux-ci croyaient que les médiateurs envoyés par le gouvernement burkinabé n’ont pas réussi à concilier les deux protagonistes que sont les ouvriers et la direction générale de la SN-SOSUCO. Les premiers étaient représentés par leurs délégués syndicaux et la seconde par le DG de l’entreprise Didier Vandembon et son adjoint Mouctar Koné. Même le ministre du commerce Léonce Koné que les journalistes ont approché à la sortie de la réunion n’a pas été long "A ce stade de la négociation, il est difficile de se prononcer sur quoi que ce soit" a-t-il lancé avant d’ajouter qu’ils ont obtenu des deux parties en conflit une reprise du dialogue.

Dans un premier temps, les deux ministres ont d’abord rencontré les ouvriers sans les représentants de la direction générale. Ceux-ci attendaient dans le bureau du gouverneur et se joindront à la rencontre quelques minutes plus tard. Les médiateurs ont dit au travailleurs que très prochainement, des négociations seront entreprises avec la direction générale de la SN-SOSUCO. Pour que ces négociations soient un succès, les ouvriers doivent, de l’avis des deux ministres, y mettre du leur. Selon les ouvriers, seuls à faire des déclarations, les deux ministres ont donné la position du gouvernement par rapport à la crise que connaît présentement la SN-SOSUCO. "Le gouvernement veut que les mesures voulues par la direction de la SN-SOSUCO soient différées en attendant la mise en place d’une commission tripartite Travailleurs – Etat – Direction Générale SN-SOSUCO qui va œuvrer à créer une base de dialogue consensuelle. La création de cette commission tripartite devrait en principe se faire dans les 3 prochains mois qui suivent.

Lorsque les deux protagonistes furent réunis dans la salle, confie notre source, les médiateurs leur dirent de reconnaître que leur entreprise revient de loin et que ce n’est vraiment pas le moment d’entretenir une crise pendant que dehors la population pense que les choses commencent à aller. Tout en reconnaissant le droit à la SN-SOSUCO d’entreprendre des réformes, les deux ministres ont demandé à la direction générale de le faire dans un cadre réglementaire. En clair, ils ont demandé que le retrait du statut voulu par elle soit fait avec la participation des travailleurs. Tout comme les ouvriers, explique notre interlocuteur, la direction générale dit avoir pris acte de la requête du gouvernement. De plus, elle dit attendre que la commission tripartite soit le plus rapidement mise en place afin que les négociations commencent immédiatement. En attendant, les ministres ont souhaité que les prêts scolaires et les avances pour les fêtes récemment refusés aux travailleurs soient toujours servis comme cela se faisait par le passé.

En rappel, la crise sociale qui sévit à la SN-SOSUCO est consécutive à des modifications opérées sur les salaires des ouvriers. Lesquelles modifications créent un nouvel élément de paie appelé sursalaire auquel les travailleurs sont opposés. De plus, la direction générale entend retirer le statut actuel et le remplacer par la convention interprofessionnelle qui régit le secteur privé.

Mamoudou TRAORE

Le Pays