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Syndicats : Pour un emploi décent en Afrique

Publié le lundi 6 septembre 2004 à 07h43min

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Les six centrales syndicales du Burkina ont organisé, le 5 septembre 2004 à Ouagadougou, une marche suivie d’un meeting pour non seulement manifester leur soutien à l’emploi décent en Afrique, mais aussi saluer la présence des organisations syndicales sœurs venues de plus de trente pays du continent et d’ailleurs.

En marge du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique qu’abritera notre capitale, les centrales syndicales burkinabè ont organisé hier 5 septembre une marche meeting de soutien à l’emploi décent pour les peuples du continent.

Cette manifestation, qui a rassemblé plus d’un millier de militants, a connu la participation d’organisations syndicales d’Afrique et d’ailleurs. Les marcheurs, qui étaient tenus en haleine par l’orchestre de l’ONEA, sont partis de la place de la Nation (ex-place de la Révolution). Tout en scandant des slogans, ils ont emprunté l’avenue Bassawarga puis celle de la BCEAO, pour enfin se retrouver à leur temple, la Bourse du travail. Nombre d’entre eux portaient des banderoles appellant à la solidarité syndicale et condamnant les conséquences désastreuses des privatisations, etc.

Le bal des allocutions prononcées lors du meeting à la Bourse du travail a commencé avec le mot de bienvenue du président du mois des centrales syndicales burkinabè, Laurent Ouédraogo. A sa suite est intervenu Tolé Sagnon, S.G. de la CGTB, pour apporter la contribution des partenaires sociaux à l’issue de leur forum du 3 au 4 septembre à Ouagadougou. De la synthèse qu’il a faite on retiendra que les partenaires sociaux invitent les gouvernements africains à faire de la promotion du dialogue un moteur du développement économique et social de notre continent. Ils ont pris 10 résolutions à l’intention de nos gouvernements.

Entre autres : promouvoir le travail décent tel que défini par l’OIT comme un objectif global et africain, et le placer au cœur des politiques économiques et sociales ; promouvoir des stratégies de développement intégré pour lutter contre la pauvreté par la mise en place d’un cadre macroéconomique et social intégré ; mettre l’accent sur les secteurs hautement porteurs, en particulier le secteur agricole, l’éducation, le développement des ressources humaines ; promouvoir la dimension genre dans les politiques économiques et sociales comme levier du respect des droits humains et moyen de renforcement des capacités des femmes en Afrique.

Le troisième intervenant n’était autre le président du conseil d’administration du groupe des travailleurs du BIT, Leroy Trottman. Pour ce dernier, « partout dans le monde, les riches s’enrichissent, et les pauvres s’appauvrissent davantage ». En d’autres termes les travailleurs du monde ont les mêmes préoccupations. Il a lancé un appel pressant à tous les gouvernements du monde pour l’annulation des dettes des pays pauvres. Au lieu de réduction de la pauvreté, Leroy Trottman préfère qu’on parle plutôt d’éradication de la pauvreté.

De l’avis de Trottman, tout gouvernement qui refuse d’écouter la voix du peuple doit être chassé du pouvoir, car, a-t-il argué, « Vox populi, vox dei » (La voix du peuple est celle de Dieu). Il a invité tous les syndicats du monde à concentrer leurs énergies pour renverser les tendances. D’autres responsables d’organisations syndicales internationales ont également pris la parole pour encourager les syndicats à plus de solidarité. Les responsables syndicaux ont dansé au rythme d’un air de « Couper décaler » chanté par l’orchestre sus-nommé.

La dernière allocution, lue par le porte-parole des centrales, Jean Mathias Liliou, est une déclaration commune des syndicats burkinabè, qui donnent leur lecture des questions de l’emploi et de la lutte contre la pauvreté. Ils ont unanimement dénoncé les mesures néfastes d’ajustement structurel élaborées par le FMI et la Banque mondiale. Ils ont appelé les organisations sœurs du continent à une solidarité syndicale à l’échelle sous-régionale et continentale autour de leurs préoccupations communes.

Notons qu’à l’occasion, plusieurs sections syndicales de travailleurs de sociétés, privatisées ou liquidées, ont distribué des déclarations. Fait marquant, la seule déclaration politique est celle du Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV). Ce parti, qu’on dit clandestin, a exprimé sa solidarité aux travailleurs dans leur lutte pour des conditions de vie meilleures.

Hamidou Ouédraogo Simplice Baro(Stagiaire)
L’Observateur Paalga

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