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Hama Arba Diallo : Le cavalier venu du Sahel

Publié le vendredi 17 septembre 2010 à 04h07min

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L’élection présidentielle se rapproche à grandes foulées. Plus que quelques semaines et tout le « pays des Hommes intègres » va entrer en transe électorale. C’est donc le moment pour les éventuels candidats de se décider enfin.

Au Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS), l’organisation se met en place, sur fond de tractations internes et externes. Car Hama Arba Diallo, son leader, se lance dans la bataille. L’investiture officielle du candidat du PDS à l’élection présidentielle devrait avoir lieu les 17 et 18 septembre 2010. Depuis longtemps, les rumeurs avaient commencé à circuler, concernant cette éventualité. Surtout du côté de Dori, le fief d’Arba Diallo.

Contrairement à d’autres qui ne se sentent pas suffisamment prêts ou courageux, la Présidence du Faso, ça l’intéresse.
Dans un contexte électoral marqué par des rapprochements, des alliances, mais également par des divorces, les électeurs seront plus que jamais attentifs aux moindres sons qui émergent de la scène politique.
Aussi, l’entrée en lice du député-maire de Dori pourrait-elle contribuer à relancer l’intérêt pour le vote, chez les citoyens. Ces derniers pourraient, à l’occasion, se laisser séduire par la capacité de conviction des postulants à la charge suprême. À condition, toutefois, que leurs propositions soient de bonne qualité. C’est-à-dire si les idées qui y sont contenues ne respirent pas le frelaté.

En effet, ce ne sont pas les équations qui manquent au Burkina. À commencer par le moral fluctuant des ménages. Ceux-ci, en dépit des promesses de reprise, continuent d’encaisser les ruades féroces de la crise financière et du rationnement énergétique. Au contraire du pouvoir d’achat qui, lui, attend toujours un hypothétique remorquage.
Un opposant burkinabè a laissé entendre que « quand vient le temps des élections, chacun se prend pour un éléphant, alors qu’il n’est qu’un rat ».
Oui, pourquoi pas. Néanmoins, on peut estimer qu’un présidentiable ne vaut que par son étoffe et par sa capacité à créer une dynamique de convergence autour d’un idéal, qu’il soit de droite ou de gauche. Vue sous cet angle, l’investiture de l’ancien ministre (des Affaires étrangères sous la période révolutionnaire) peut valoir son pesant d’or. À travers, notamment, les nombreux soutiens de formations politiques et mouvements de promotion associés à sa candidature.
Alors, quelles peuvent bien être les forces et les faiblesses de l’ex-fonctionnaire international ?

Sur le plan des atouts, il y a, indéniablement, le fait que l’homme a du charisme et une forte personnalité. En tout cas, dans le Sahel, elles sont nombreuses, ces voix qui estiment qu’il a contribué par son action d’élu à améliorer qualitativement le quotidien des populations, à l’échelle « micro ». Toute chose qui ferait de lui un possible challenger de poids, face au président sortant. Bénéficiant d’un solide carnet d’adresses, fruit de sa longue expérience à l’international, il a la possibilité de tonifier le débat politique, grâce à une bonne connaissance de l’Administration et du politique. Deux atouts majeurs qui lui ont permis, en peu de temps, d’imposer sa stature, son autorité et celle de son parti sur l’échiquier politique local. Très actif sur le front de l’environnement et de l’eau potable, des domaines qu’il maîtrise, il s’est illustré à travers des initiatives qui forcent le respect.

À présent que le moment est venu de passer à une nouvelle phase du combat politique, le porte-drapeau du PDS et affiliés va devoir se montrer combatif et convaincant, afin de traduire en actes concrets l’élan de sympathie qui semble se dégager autour de lui.
Combatif pour répondre aux critiques qui ne manqueront pas de pleuvoir, telles des grêles en plein soleil. Car même si en politique l’âge du capitaine est une variable, le septuagénaire aura à prouver qu’il a du répondant, qu’il a les idées et le jus nécessaires pour mener à bien sa politique de développement, au cas où les électeurs viendraient à lui faire confiance.

Convaincant enfin, pour essayer de rallier avec succès la masse des sceptiques qui tablent à tort ou à raison sur l’impuissance de l’opposition à proposer des alternatives crédibles, face au pouvoir en place.
Ne disposant ni de la machine étatique, encore moins de la prime au sortant, Arba Diallo ne part pas favori à la présidentielle du 21 novembre prochain. L’actualité récente l’a bien démontré, avec ces milliers de parrainages facilement arrachés par le candidat Compaoré. Au-dessus, très au-dessus des cinquante exigés par les textes.
En raflant à lui tout seul les soutiens d’une trentaine d’élus ADF/RDA, de 79 de l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP) et ceux de 1 300 conseillers CDP, le candidat-président a opté dès l’entame pour une manœuvre d’intimidation de ses adversaires. Dès lors, il ne reste plus à ces derniers qu’à apporter la réplique adéquate pour équilibrer le jeu. S’ils le peuvent, bien entendu.

Le chronomètre, lui, est déjà en marche. Le 1er octobre étant fixé pour la date limite de réception des dossiers de candidature à la présidentielle. Lesquels seront validés et reçus au niveau du Greffe du Conseil constitutionnel, conformément aux usages.
Un peu plus de trois semaines plus tard, soit le 30 octobre, la campagne électorale entrera enfin dans sa phase active. Tout ceci devant déboucher, au soir du 21 novembre prochain, sur un nouveau quinquennat pour le nouveau président ou alors un second tour qui prolongera le suspense.

A. Traoré

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 18 septembre 2010 à 11:18, par hama En réponse à : Hama Arba Diallo : Le cavalier venu du Sahel

    celui qui sait qu’il va accompagner blaise pour le confirmer à Kossyam, moi je ne l’appellerai pas le cavalier. Non vraiment ! c’est mon frère mais c’est comme ça, je ne suis pas d’accord pour cette élection

  • Le 18 septembre 2010 à 22:21 En réponse à : Hama Arba Diallo : Le cavalier venu du Sahel

    Non seulement je n’aime pas Arba DIALLO, car il n’est pas naturellement sympathique, mais de plus, il n’y aura pas de second tour à la prochaine élection présidentielle.
    Son Excellence Arba DIALLO doit se concentrer sur le désenclavement complet de la région de Dori et c’est déjà un vaste chantier dans cette zone aride mais très belle.
    Il faut arrêter d’amuser la galerie. Si tous les partis d’opposition étaient unis, on commencerait par amorcer enfin la question d’une véritable alternance.
    Or, tel n’est pas le cas. Donc restons tranquille avec le Président COMPAORE. Ne jouez pas avec le peuple burkinabé, Monsieur Arba DIALLO.

    • Le 20 septembre 2010 à 02:33, par Freeman En réponse à : Hama Arba Diallo : Le cavalier venu du Sahel

      Pendant qu’on y est Blaise aussi pouvait bien rester à Po. Je me suis laissé raconter que c’était un excellent commando labas !
      Mon cher frère (ou soeur ?) ce n’est pas une question d’amour ou de sympathie entre individus ; mais plutôt une question de programme, de capacité, d’intégrité morale. Et tout cela le candidat HAD l’a.
      QUE DIEU BENISSE LE BURKINA !

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