Il extasie de nombreux mélomanes en allant puiser au plus profond du terroir kassena une rythmique et une technique toutes originales qu’il applique harmonieusement à un style de danse énergique appelé djongo.

Il a foi en la culture parce qu’elle représente non pas une forme de décoration du développement, mais plutôt un élément angulaire pouvant conduire à une meilleure maîtrise des projections sur l’avenir. Lui, c’est tout simplement Bil Aka Kora, le diplômé de Maths-Physique qui, aujourd’hui égrenne avec beaucoup de succès le chapelet d’un bonheur musical aux mille couleurs...

"L’unité du tout naît de la surbordination des parties et de cette subordination naît l’harmonie qui suppose la variété’’. C’est ce qu’écrivait le philosophe Denis Didérot dans ses "pensées sur la peinture’’. A écouter les mélodies de Bil Aka Kora, on se laisse effectivement convaincre par les paroles de cet ami de la sagesse du XVIIIe siècle. En effet, le roi de la djongo musique dans ses différentes compositions tente d’extérioriser sa sensibilité intérieure afin de la rendre plus familière et plus intelligible pour tous ceux qui lui tressent des couronnes.

Afin que tout coule ainsi dans le moule, Bil Aka Kora a agi en homme de pensée et d’action. L’irresistible passion pour la musique naîtra en lui autour des années 1990. A l’époque, il résidait à Pô et était un mordu du reggae. Subjugué par la dextérité des "reggaemen’’ le jeune Bil décida de ne pas se contenter uniquement d’une écoute passive.

C’est alors que le roi de la djongo musique intégra l’orchestre Missile Bande de Pô où il apprit très rapidement à jouer de la guitare. Au fond de son être, tout bouillonnait car dit-il : "la musique pour moi c’est un tout : la respiration, le rythme, beaucoup d’émotion et de sensibilité. C’est également un moyen de communication et d’expression de vibrations internes".

En 1997, il participera aux grands prix nationaux et aux prix Galian. Ses prestations et son grand talent émerveilleront le public. Encouragé par cette "chaude’’ réaction, il sortira son premier album "Douatou’’ en 1999. L’artiste y évoque les conditions pluviométriques, l’amour de la mère... Avec cet opus, il entreprendra une tournée fort appréciée au Togo, en Belgique etc. En 2000, il sera hissé au sommet de la scène musicale du Faso avec le Kundé d’or. Aujourd’hui, Bil Aka Kora s’est imposé comme une valeur sûre de la musique burkinabè. Son deuxième album "Amboulou’’ a été concocté avec maestria et connaît un succès foudroyant. Le nom Bil Aka Kora est désormais indissociable du concept djongo.

Avec l’art et la manière, il propage le style djongo !

Le djongo est une danse traditionnelle dont Bil Aka Kora est le précurseur n° 1. Le principe repose sur des défis que se lancent des danseurs pour créer une ambiance explosive. Energie, vitalité, émotion et sincérité, voici les principaux éléments qui se dégagent du djongo. Bil Aka Kora a étudié pendant longtemps la rythmique Kassena à telle enseigne qu’il en maîtrise parfaitement les pas de danse. A chacun de ses concerts, c’est l’ébullition. Son plus grand projet, c’est d’être plus présent sur la scène internationale.

A cet effet, il signera bientôt un accord avec la grande maison de production de M. Olivier Bloch le-nai basée à Paris. Dans cette ville, il envisage donner 3 concerts. Bil Aka Kora est présentement sur le plateau de tournage d’une comédie musicale du réalisateur Aboubakar Diallo intitulée Sofia.

Dans ce film, toute la bande Sono lui revient et on y retrouve en version accoustique ou complète des chansons de son prochain album. L’artiste possède également un studio dénommé "Djongo diffusion" qui a pour vocation de produire et d’encadrer ceux qui veulent faire de la musique leur métier. Avec Bil Aka Kora, musique et danse coulent de source, se jettent dans la mer et tendent à rejoindre l’universel. Chapeau ; artiste !

Arsène Flavien BATIONO (bationoflavien@ yahoo.fr)
Sidwaya