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PENURIE DE GAZ : Une situation durement ressentie à Ouahigouya

Publié le mardi 14 septembre 2010 à 03h21min

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Voilà un peu plus d’un mois que le Burkina tout entier manque de gaz butane. Ouahigouya, comme les autres villes du pays, n’est donc pas épargnée. Du coup, consommateurs et commerçants ne savent plus où donner de la tête. Jusqu’au 13 septembre dernier, la colère, pardon le galère se poursuivait dans la cité de Naaba Kango. Comment la population vit-elle cette situation ? Quelles mesures palliatives a-t-elle prise ? Pour avoir des réponses à ces questions, nous avons renontré des Ouahigouyalais.

“Il n’y a plus de gaz ici ” “ Le gaz n’est toujours pas de retour ” “ Patientez toujours, le gaz arrive ” “ Pour le gaz, revenez le 15 septembre pour voir ”Voilà des écriteaux qu’on peut lire à l’entrée de certaines boutiques dans la ville de Ouahigouya. Ces inscriptions portées soit sur un bout de carton, soit sur une pancarte de circonstance, montrent, à elles seules, que la pénurie de gaz est durement ressentie par les habitants du chef-lieu du Yatenga et de la région du Nord. Et ils sont nombreux à se demander jusqu’à quand durera le calvaire qu’ils vivent impuissamment depuis belle lurette.

A l’image de Hamidou Sawadogo dit Ladji, boutiquier au secteur 1, les vendeurs de gaz croisent les doigts espérant un déblocage rapide de la situation du côté de la société nationale d’hydrocarbures. “ Nous avons du mal à convaincre certains de nos clients que ce n’est pas une rétention délibérée, mais plutôt une pénurie nationale”, lâche Hamidou Sawadogo S’il faut en croire les estimations de Ladji, au moins un ménage sur trois utilise le gaz à Ouahigouya. Et l’habitude étant une seconde nature, le manque de la précieuse énergie ne pouvait que causer des désagréments incalculables dans les familles.

“ On aurait aimé que la SONABHY fasse une large diffusion du manque du combustible”, souhaite le jeune commerçant du secteur 1 pour qui rien ne semble entrepris pour donner la vraie information à la population surtout au niveau des provinces. Pour l’écrasante majorité des commerçants pourvoyeurs de gaz, la situation les laisse perplexes si bien que la clientèle a tendance à croire que c’est une pure spéculation de leur part. Impatience et exaspération sont donc les sentiments qui animent les vendeurs. Quid des consommateurs ?

Faire sauter des pommes de terre, cuire un bifteck ou s’offrir une omelette à l’aide du précieux combustible est devenu un luxe. Ceux qui possèdent encore le gaz (et pour combien de temps ?) en usent avec parcimonie. Le moindre gaspillage n’est ni accepté ni toléré. On jongle comme on peut pour ne pas être “ lâché ” par le “ feu du blanc ” Pour ceux qui n’en possèdent plus du tout, c’est le calvaire. Même dans leurs cauchemars les plus irréalistes, ils n’ont jamais imaginé une telle probabilité. Et pourtant, la réalité est là, criarde et il faut y faire face.

Du côté des plus nantis, le problème se pose avec moins d’acuité. Les autres font recours au bois de chauffe ou au charbon .Le malheur des uns faisant toujours le bonheur des autres ,ce sont les vendeurs de charbon et de fourneaux qui se frottent les mains. Un tour au grand marché de Ouahigouya confirme cet état de fait. De part et d’autre, on gère en attendant que la situation se normalise. Mais à quand le retour à la normale ? Il y a en a qui proposent une rencontre urgente des ministres burkinabè et béninois en charge des hydrocarbures.

Le Pays

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