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Issiaka Ouédraogo/ Can 2012 : « J’ai peur des poules de trois équipes »

Publié le lundi 6 septembre 2010 à 19h52min

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22 ans, 1m,79 pour 70 kg, Issiaka Ouédraogo est le seul footballeur burkinabè évoluant dans le championnat de première division autrichienne. Son club, le SV Grodig, occupe la 4e place après 6 journées. Ce jeune joueur, avec déjà 3 buts au compteur, raconte les péripéties de son départ du Burkina, ses débuts avec les Etalons A et ses inquiétudes suite au retrait de la Mauritanie des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2012.

Fasozine.com : Comment se déroule ce début de saison pour Issiaka Ouédraogo ?

Issaka Ouédraogo : Nous sommes à la 6e journée du championnat. Mon club, le SV Grodig, est classé 4e. J’ai marqué actuellement 3 buts en six journées. Je suis arrivé dans ce championnat grâce à mon manager qui est d’origine autrichienne. Je n’ai pas joué touts les matchs de l’année passée, car en début de saison, j’ai eu un problème de rein qui m’a un peu éloigné des terrains. C’est pendant la phase retour que j’ai disputé l’intégralité des rencontres avec à la clé 8 buts et 4 passes décisives. Beaucoup de gens sous-estiment le championnat autrichien. Ils ont peut-être raison, car il n’est pas très médiatisé. Pourtant son niveau est très relevé. Les joueurs ne se font pas de cadeau.

Ton statut de militaire aurait compliqué ton départ en Autriche…

L’essentiel pour moi, est que tout soit rentré dans l’ordre. Je ne suis plus militaire. C’est à la Coupe d’Afrique des juniors 2007 au Congo que le contact a été noué. Lorsque l’invitation est arrivée pour que j’aille pour le test, l’Usfa n’a pas voulu me lâcher. A l’époque, j’étais en stage de formation pour le grade de caporal. Finalement, une solution a été trouvée et je suis parti. Une fois le test passé avec succès, l’armée ne voulait pas me laisser repartir. J’ai déposé une demande de suspension de contrat qui ne m’avait pas été accordée. Même la résiliation du contrat m’avait été refusée. Je salue au passage la compréhension et la disponibilité de l’ex-chef d’Etat-major général des armées, le général Ali Traoré, qui m’a beaucoup aidé.

Tu étais l’une des pièces maitresses de l’équipe nationale junior du Burkina, mais qui peine à s’imposer chez les Etalons A…

Le sélectionneur national, Paulo Duarte est venu voir certains de mes matchs en mai dernier. Il m’avait déjà vu à l’œuvre contre le Nigeria avec les Etalons espoirs avant que je ne parte en Autriche. Il avait apprécié ma prestation. Il m’a appelé tout dernièrement pour le regroupement des Etalons en France où j’ai joué toute la seconde mi-temps. Il a encore apprécié, même s’il m’a invité à travailler encore plus. J’ai compris que je devais me battre pour espérer une place au sein des Etalons.

Un mot sur la poule des Etalons pour la Can 2010 ?

J’ai peur des poules constituées de trois équipes. Le moindre faux pas se paie généralement cash. Toutes les équipes de la poule peuvent se qualifier. Mais je crois que les Etalons sont très motivés et déterminés. Ils ont tout le peuple qui les soutient et ils ne vont pas le décevoir. Je saisis cette opportunité pour remercier tous les Burkinabè qui se sacrifient pour faire avancer le sport et le football en particulier.

Issiaka, gagne-t-il bien sa vie en Autriche ?

Je gagne bien ma vie. Je continue néanmoins de me battre. Je vise le sommet.

Joël Zoundi

Fasozine

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