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Madame Traoré/Lingani Asséto, la déesse de la gastronomie burkinabè : Le jour où je rencontrerai le Président du Faso…

Publié le vendredi 3 septembre 2010 à 01h46min

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Brochette de soja, vermicelle de riz, spaghettis de maïs, « gonré surprise », etc. Ce sont les fruits de recherche de Asséto Traoré, une créatrice hors pair. Dans le domaine de la transformation des produits agricoles notamment les céréales, elle s’est hissée au plus haut sommet, grâce à son ingéniosité et à son talent culinaire. Cette innovatrice aux formes généreuses et au sourire franc, sème la joie autour d’elle par ses mets délicieux.

Dans les rayons des supermarchés, il n’est pas rare de voir ses produits « tout super » ou « Faso Balo » fièrement exposés. Difficile de résister à ces délices qui rompent avec la monotonie à laquelle nous ont habitués certains restaurants de la place. Telle une Chimiste dans son laboratoire, madame Traoré ne cesse de faire des expérimentations. Toute chose qu’elle a commencée depuis sa tendre enfance.

Aussi, lorsqu’elle est allée à l’école,la petite Asséto n’a pas trouvé son compte. Après le Certificat d’études primaires (CEPE) et une formation de dactylographe, elle a abandonné les bancs pour se consacrer à sa véritable passion : la restauration. D’abord vendeuse de bouillie et de galettes devant sa cour, sa boulimie de la recherche et de l’innovation l’a conduite à expérimenter les grumeaux petits mils séchés pour la bouillie et le dèguè.

C’était le début d’une carrière de transformatrice de céréales locales et de produits forestiers non ligneux. En 2005 elle fait sa première apparition dans les médias grâce à l’émission « Bien Manger mieux Vivre ». Mais c’est la première édition des journées agroalimentaire (JAAL) qui la révélera au public ou elle remporte le premier prix du ministère des Ressources animales.

Depuis lors, elle multiplie les prix et reconnaissance aussi bien sur le plan national qu’international, avec ses innovations dont la dernière en date est la brochette de soja. Pour la prochaine édition du FRSIT qui se tiendra cette année en décembre à Bobo-Dioulasso, elle promet deux nouvelles recettes.

Malgré le succès qu’elle connaît, madame Traoré ne cache pas sa déception. Elle trouve que les autorités ne s’intéressent pas beaucoup à son activité. Pendant les expositions, ce qui les intéresse, dit-elle, ce sont les œuvres d’art, tandis que les braves transformatrices qui contribuent à la sécurité alimentaire du pays sont royalement ignorées. « Je ne suis même pas sûre que le ministre en charge de l’Agriculture connaît mon existence », confie-t-elle, avec regret. Son souhait est de pouvoir rencontrer le Président du Faso ainsi que bien d’autres autorités, afin de faire un plaidoyer pour la transformation et la valorisation des produits locaux.

Son plus beau souvenir, elle le doit au Président du Mali ,Amadou Toumani Touré dit ATT, lors de la Foire de Bamako, où elle a eu l’occasion de serrer non seulement sa main, mais aussi d’échanger avec lui. « Il a dit que je faisais honneur au Burkina. Cette nuit-là, je n’ai pas pu dormir. J’étais si fière et heureuse », note la brave dame.

Fatouama Sophie OUATTARA (Sofifa2@yahoo.fr)

Sidwaya

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