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Mountaga Tall, artiste musicien burkinabè

Publié le vendredi 3 septembre 2004 à 00h00min

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Après " Burkina Gigamix "où il a repris de fort belle manière, les chansons de certains artistes célèbres qui ont fait danser et chanter le Faso d’une certaine génération mais qui malheureusement ne sont plus de ce monde, Mountaga TALL revient avec un nouvel album du même cru. Cette fois-ci cependant il reprend des chansons anciennes d’artistes toujours vivant comme Georges OUEDRAOGO, BALAKE, Issouf COMPAORE, Oger KABORE...
La galette est en train d’être beurrée et en exclusivité pour "Opinion" Mountaga TALL donne les recettes.

Peut-on considérer " Burkina Gigamix " avec la reprise d’anciennes chansons comme une rampe de lancement pour vous ?

Mountaga TALL : " Burkina-Gigamix " a été une étape importante pour ma manière. Il m’a permis de réaliser un rêve que je caressais depuis longtemps qui était de réhabiliter mes collègues qui ne sont plus de ce monde physiquement cela s’entend, mais ils sont toujours présents dans nos cœurs. Le fait de réaliser ce rêve constitue déjà un grand pas dans ma carrière artistique et comme l’album a permis aussi à l’artiste que je suis de resurgir un temps soit peu, cela est aussi une bonne chose.

On attend avec impatience la suite de " Burkina Gigamix ", y avez-vous songer et qu’en est-il ?

M.T : Je tiens à dire que mon prochain album est déjà prêt. J’ai fini l’enregistrement, il ne reste que le peaufinage que je dois faire avec mon arrangeur Zakaria MAMBOE. D’ici, la fin de cette semaine l’album sera totalement bouclé. Dans nos prévisions, nous entendons faire un plus en mettant le maximum d’atouts de notre côté pour que l’album soit un chef d’ouvre à succès. Tous les dés sont jetés et je vous promets que ça va faire tache d’huile dans la mesure, où une partie de l’œuvre sera réalisée aux Etats-Unis ou bien en France.

Pouvez-vous lever un coin de voile sur le contenu de ce nouvel album ?

M.T : A la sortie de " Burkina-Gigamix " j’avais annoncé que si l’expérience était à renouveler je n’hésiterais point. Certains pensent qu’être chanteur interprète c’est n’avoir pas de droits et de la créativité. Je dis non à cela, car un chanteur interprète peut être un très bon artiste, un compositeur. Mon nouvel album va compter douze titres dont sept dans l’esprit "Burkina-Gigamix " et cinq créations personnelles.

Peut-on avoir un petit bout des sept titres d’anciens morceaux repris façon Burkina-Gigamix ?

M.T : je voudrais bien garder le secret jusqu’à la sortie de l’album.

Nous insistons pour juste un petit bout.

M.T : OK, je vous dire que le nouvel album verra la reprise des anciens morceaux de Oger KABORE, Georges OUEDRAOGO, Amadou BALAKE, KONDE. Mangue, Issouf COMPAORE, TO Finley Tidiane COULIBALY et beaucoup d’autres.

Après les illustres disparus, vous vous tournez vers ceux qui sont vivants... ?

M.T : Je peux ne vois pas la chose de cette manière. Je me suis frayé un passage, et cela a plu à la grande famille des mélomanes et depuis lors je reçois constamment des lettres de félicitation. L’esprit de Burkina-Gigamix était de faire un regard rétrospectif sur la musique du passé des années 60 aux années 80 où il y a eu une sorte de baisse dans la progression musicale du Faso. Dans ce même esprit, le constat est que nous avons perdu des artistes et pas des moindres, il a fallu leur rendre hommage d’abord et ensuite poursuivre le regard rétrospectif.

Après donc la réalisation de mon rêve, je me penche sur la crème de la musique burkinabé, il faut le dire franchement notre musique est en déphasage actuellement. Les jeunes aujourd’hui sont plus partis vers le RAP et le reggae. Je ne suis pas contre, mais il faut songer aussi à creuser dans les tréfonds de notre patrimoine car on ne peut pas partir du néant.

On a envie de dire que vous êtes futé, vous prenez ce qui existe et vous y ajoutez un grain de sel... ?

M.T : Je pense que la reprise des anciens morceaux n’est pas aussi simple que ça. En réalisant Burkina-Gigamix, j’ai fait un apport d’au moins 60% dans ce qui existait. N’ai-je pas un esprit créatif ? Je voudrais que l’on me l’accorde.

L’air du temps est au " Couper-décaler ", verra-t-on cela dans votre album à sortir ?

M.T : Je préfère être honnête avec moi-même et avec les autres, je ne suis pas dans le " couper décaler ". Je ne me laisse pas emporter par la mode. Quand je fais une œuvre, je veux qu’elle dure dans le temps. Je ne suis pas contre le " Couper décaler ", c’est une très bonne musique, je l’écoute, mais je ne ferais pas du " Couper décaler ".

Quel est le nom générique de Votre nouvel album ?

M.T : Ce qui est sûr, c’est qu’il ne portera pas le nom " Burkina-Gigamix ". Je songe plutôt à des noms comme " regard sur le passé ", "TALL Mountaga une fois encore ou une fois de plus ". Après le baptême vous serez situé.

A un moment il y avait des perspectives d’entrer dans le groupe Africando pour vous, ou en êtes-vous ?

M.T : Je laisse faire le temps. Africando m’a demandé un press-book, ma discographie et je l’ai fait par le biais du grand frère Amadou BALAKE. Il ne me reste qu’à attendre et je suis optimiste.

Vous avez aussi quelques bons rapports avec Youssou N’DOUR, est ce toujours le cas ?

M.T : Je garde toujours de très bons rapports avec Youssou N’DOUR. J’ai signé un contrat de production avec lui et je lui ai envoyé une prémaquette. Ce sont des " gourous " et ils ont un emploi du temps hyper chargé. Je sais que Youssou N’DOUR s’est penché sur ma prémaquette et dès qu’il sera prêt, j’irai à Dakar pour le reste.

Que voulez-vous qu’on garde de l’esprit général de votre galette qui sera mise sur le marché ?

M.T : Je voudrais qu’on fasse une comparaison entre ce que j’étais dans les années 80 et ce que je suis aujourd’hui. Je veux que mes nombreux fans que je salue très bas, gardent l’idée que je lutte pour réaliser mes rêves et partager avec eux les plaisirs les bons moments et les moments difficiles. Ma carrière a été semée d’embûches et j’essaie de remonter la pente, je le réussirais grâce aux soutiens des nombreux fans et mélomanes.

L’Opinion

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