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Campagne agricole 2010-2011 : L’espoir est permis

Publié le lundi 30 août 2010 à 00h43min

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Le Premier ministre Tertius Zongo a poursuivi sa tournée de suivi de la campagne agricole du 26 au 28 août 2010 dans les Hauts-Bassins, la Boucle du Mouhoun et une partie du Nord. Le chef du gouvernement, accompagné des ministres en charge de l’Agriculture, est allé encourager les producteurs de ces régions et leur prodiguer des conseils.

La Boucle du Mouhoun, communément appelée le grenier du Burkina Faso, n’a jamais aussi bien porté son nom. Région agricole par excellence, elle couvre à près de 200% ses besoins céréaliers. Et en cette campagne agricole 2010-2011, vu la physionomie des champs, elle ne dérogera pas à cette règle.

« Coton, maïs, sésame, riz…tout est réuni dans la Boucle du Mouhoun pour faire du Burkina Faso une puissance agricole », a déclaré le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédogo. Le Premier ministre Tertius Zongo a parcouru les 27 et 28 août 2010, cette vaste région du Burkina Faso pour s’enquérir de l’évolution de la campagne agricole.

De vastes champs de diverses spéculations à perte de vue, c’est ce qui est donné à voir au visiteur qui franchit cette région. Comment ne pas être admiratif devant les 50 ha exploités par Moumouni Koné de Doumbala dans la province de la Kossi ! Maïs, mil, niébé, riz, fonio, arachide…bref, ce sont en tout, 11 spéculations qui sont produites sur cette exploitation. « J’ai débuté de façon traditionnelle et c’est petit à petit que j’ai adopté la mécanisation », a indiqué le producteur Moumouni Koné.

Le Premier ministre, face à des plants au stade de capsulaison (coton) pour les uns, de montaison (mil et sorgho) ou de floraison (maïs) pour les autres, n’est pas resté indifférent : « Voici quelqu’un qui est utile pour sa famille, son village, sa province, sa région et son pays. Ce sont ces genres de personnes qui méritent des encouragements ». A Gnassoumadougou dans les Banwa, Tertius Zongo a fait une halte pour s’entretenir avec le groupement de cette localité qui exploite 100 ha de riz pluvial actuellement au stade de montaison.

Auparavant, dans les Hauts-Bassins, il a aussi apprécié l’évolution de la campagne agricole. Pour le directeur régional de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Maurice Traoré, tout se déroule normalement, malgré les inquiétudes du début. « Toutes les grandes opérations culturales sont achevées. Il ne reste que les opérations d’entretien. Le maïs, le mil et le sorgho sont actuellement au stade de montaison », a-t-il résumé.

C’est l’exploitation de 41 ha de Adama Traoré à Kourouma dans le Kénédougou qui a été donnée à voir au Premier ministre. Cet agriculteur d’une quarantaine d’années produit diverses spéculations comme le coton, le maïs, le mucuna…, et attend environ 18 millions FCFA de ses ventes. Le groupement « Benkadi » de Djimbara dans le département de Gassan spécialisé dans la production de niébé et de sésame (26 ha), ainsi que celui des femmes de Darigma dans le Passoré (2,5 ha), ont reçu les encouragements du chef du gouvernement.

En somme, la présente campagne agricole dans ces trois régions se porte bien, selon les différents techniciens. Lors des briefings effectués à Bobo-Dioulasso et à Dédougou, le Premier ministre Tertius Zongo a insisté sur la nécessité de produire de la fumure organique en grande quantité. Il n’a pas occulté la nécessaire synergie d’actions entre les acteurs de l’agriculteur, de l’élevage et de l’environnement.

Sié Simplice HIEN


Deux questions à Tertius Zongo à l’issue des six jours de mission de suivi de la campagne agricole

S. : Après six jours dans les champs, quel bilan dressez-vous de la mission de suivi de la campagne agricole 2010-2011 ?

Tertius Zongo (T.Z.) : Nous effectuons ces missions chaque année pour vérifier si les engagements que les paysans prennent au cours des Journées nationales du paysan (JNP) sont tenus. Il s’agit aussi d’aller féliciter les paysans pour ce qu’ils font.

Vu la contribution du secteur primaire à la création de richesses dans notre pays, il est donc important que nous nous rapprochions de cette franche de la population. En plus, nous sommes sortis pour voir, en tant que gouvernement, comment nos actions sont perçues du monde paysan. Car il y a des insuffisances et nous devons voir comment nous corriger. Mais pour cela, leur rôle est très important parce qu’il n’est pas possible d’imposer des innovations à des gens qui n’en veulent pas.

C’est ainsi que les missions de suivi de la campagne sont assez importantes, car on arrive à déceler les points d’achoppement. Je rentre satisfait parce que la physionomie de la campagne cette année est bonne. Je me réjouis d’autant plus que les sensibilisations pour l’utilisation des semences améliorées, des engrais, des équipements agricoles, de l’utilisation de la fumure organique, portent petit à petit des fruits. Même s’il reste encore quelques réglages.

S. : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant cette mission ?

T.Z. : Si vous avez remarqué cette année, nous n’avons pas visité des exploitations d’agriculteurs modernes, c’est-à-dire les champs des intellectuels. Nous avons privilégié les gros producteurs. Ce sont des paysans qui sont restés dans leur terroir et qui ont réussi. En plus, nous avons rendu visite à des gens qui s’essaient à l’agriculture, surtout les femmes.

Nous avons beaucoup écouté les paysans et c’est intéressant de voir comment ils envisagent l’avenir et qui savent exactement ce qu’il leur faut pour réussir. En réussissant, ils montrent aux autres que naître paysan n’est pas un drame mais ce qui est dramatique, c’est plutôt de ne pas savoir qu’il a des capacités pour gagner décemment sa vie. C’est vrai que les priorités et les besoins sont divers mais nous devons investir dans l’agriculture et je suis sûr que le monde rural, d’ici là, n’aura plus besoin de nos subventions.

Propos recueillis par S.S.H

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 août 2010 à 08:43, par passingpinda En réponse à : Campagne agricole 2010-2011 : L’espoir est permis

    Félicitations pour ce travail d’accompagnement des producteurs. Tout le monde est unanime que l’espoir est permis cette année pour la campagne agricole.
    Cependant, je crains un quant à l’aboutissement final. Pour les régions du centre et du centre sud que je connais mieux, il doit valoir qu’il pleuve encore tout au long du mois de septembre et quelques pluies en octobre. Mais quand on regarde les saisons agricoles des 3 dernières années ; les pluies sont d’une extrême rareté en septembre et en octobre. Ceci pour dire que les efforts du gouvernement doivent être tournés vers le changements de variétés agricoles. Les variétés actuelles varient entre 90 et 105 jours ; ce qui est trop long. Je sais qu’il y a des initiatives au niveau de l’INERA mais il faut vulgariser

  • Le 30 août 2010 à 14:48 En réponse à : Campagne agricole 2010-2011 : L’espoir est permis

    Je suis ravi de voir les performances de certains de nos agriculteurs. Ils méritent des encouragements et il serait important que le gouvernement sache leur décerner aussi des décorations,car ce ne sont pas seulement les fonctionnaires qui méritent de la patrie.

  • Le 30 août 2010 à 15:49, par Bénéwindé En réponse à : Campagne agricole 2010-2011 : L’espoir est permis

    Tonton TERTIUS faites encore des efforts dans l’utilisation des vehicules de service. J’ai compté lors de votre passage à Koudougou 38 vehicules de votre cortège. On est loin des 50 vehicules du cortège d’Alain YODA du temps où il était à la santé mais un effort peut être encore fait. Car nous avons vu de gros vehicules où il n’y avait que le chauffeur deul ; sans compter ceux où il n’y avaient que le chauffeur avec probablement son patron.

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