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DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL : LE Burkina perd 47,8 milliards par an

Publié le jeudi 26 août 2010 à 01h54min

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Après le lancement officiel de l’IPE-Burkina le 23 août 2010, il a été procédé, le lendemain à Jolly Hôtel à Ouagadougou, à la validation de l’étude préliminaire réalisée sur ce projet. Des résultats de cette investigation présentés par les consultants André Bassolé et Serge Sédogo, il est ressorti qu’il existe un lien étroit entre l’aggravation de la pauvreté et la dégradation de l’environnement. Il a par exemple été relevé, entre autres, que le Burkina perd environ 47,8 milliards de F CFA par an du fait de la détérioration des sols cultivables due à l’exploitation incontrôlée.

Si des activités comme l’agriculture, l’élevage et la foresterie occupent plus de 85% de la population et fournissent presque 70% des recettes d’exportation, force est de constater que ces formes d’exploitation des ressources naturelles ne s’effectuent pas toujours dans les conditions d’équité et de rationalité requises pour une gestion durable. C’est ainsi qu’il ressort de l’étude préliminaire de l’Initiative pauvreté-environnement (IPE-Burkina), l’existence d’un lien étroit entre l’action des hommes sur leur cadre de vie et leurs conditions de vie. La nécessité de créer un équilibre entre l’environnement et le développement en vue d’améliorer le niveau de vie des populations s’impose. L’étude pilote dont la validation des résultats est prévue pour les 24 et 25 août 2010, vise à fournir des éléments pour l’intégration transversale des liens environnement-développement dans la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Pour ce faire, le rapport de ce travail de base comporte l’état des liens pauvreté-environnement, une analyse du contexte institutionnel, des politiques environnementales et de développement durable, assorti d’un plan d’actions au Burkina Faso.

Plus de la moitié des terres agricoles exploitée

Les exposés des consultants André Bassolé et Serge Sédogo ont permis une mise en évidence de ces liens à plusieurs niveaux d’activités. Dans le domaine agricole par exemple, le Burkina aurait déjà exploité plus de la moitié des terres agricoles. Et si rien n’est fait dans le but d’assurer la gestion durable des terres et sortir les populations rurales du cycle infernal de pauvreté, tous les cinq à huit ans, de nouvelles terres seraient nécessaires par exploitant agricole pour maintenir le même niveau de productivité. Pour le sorgho par exemple, le capital productif en terres arables pourrait passer de 1 500 à 200 kg par hectare. Ce qui causerait à la longue une perte d’environ 47,8 milliards de F CFA par an sur le capital national.

Cette dégradation irréversible des terres est essentiellement due à l’usage non maîtrisé de pesticides néfastes. L’étude a donc recommandé, pour y remédier, la promotion d’une agriculture durable dans l’intensification, le contrôle de la croissance démographique et l’application de la loi sur le foncier rural. En ce qui concerne l’effet des exploitations artisanales de l’or, en plus des sites anarchiques et sauvages, c’est l’usage inapproprié de certains produits chimiques comme le mercure qui est pointé du doigt. Ce qui, en plus d’engendrer l’insécurité, contribue à polluer l’environnement, les sols et les nappes phréatiques. Aussi a-t-il été recommandé un meilleur contrôle de l’importation et l’exploitation de ces substances chimiques, l’éradication de l’occupation anarchique des sites à des fins d’orpaillage et l’évaluation environnementale stratégique de tout le secteur minier qui doit passer par le filtre des textes réglementaires en la matière.

Juste PATOIN

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 27 août 2010 à 11:03, par christ En réponse à : DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL : LE Burkina perd 47,8 milliards par an

    Cet exposé tel que relaté est restrictif. On n’aborde pas le sujet de l’augmentation annuelle de la population qui est de 3% soit un doublement de la population tous les 20 ans environ. Si déjà plus de la moitié des terres sont aujourd’hui (sur)exploitée et en voie de dégradation avancée, cela signifie si rien ne change vers des pratiques plus durables, que l’on se retrouvera avec des paysans sans terre dans 10/20 ans.L’augmentation de la population est une véritable bombe à retardement pour tous les pays sahéliens : plus de 40 millions de burkinabè à l’horizon 2050 à nourrir sur un territoire égal à la moitié de la France (qui elle a l’eau, de bonnes terres... pour nourrir 64 millions d’habitants), Idem pour le Niger dont la quasi totalité du territoire est désertique...
    La dégradation irréversible des terres n’est pas uniquement dû aux pesticides. L’érosion, l’absence de fumure organique, absence de couvert végétal, surexploitation des pâturages par les animaux, déforestation inconsidérée, coupe abusive de bois, etc. y contribuent aussi largement.
    La véritable alternative pour y remédier est de pratiquer l’agroécologie.

  • Le 4 septembre 2010 à 21:33, par Dauripovo En réponse à : DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL : LE Burkina perd 47,8 milliards par an

    Une des solutions consiste à pratiquer l’agroforesterie : combiner les arbres et l’agriculture entre ceux-ci. Les arbres permettent une certaine protection des plantes, régulent le cycle hydrique et, par leur évapotranspiration baissent très légèrement la température tout en augmentant l’humidité de l’air. Sans oublier que les racines et les feuilles tombées au sol permettent d’amender le sol.
    Et en choisissant bien les espèces, les arbres peuvent pporter des ressources supplémentaires (ex : l’acacia senegal produit de la gamme arabique, les feuilles de moringa oleifera sont très nourrissantes et soignent des dizaines de maux, les fruits peuvent purifier l’eau)

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