Monsieur le Directeur Général, Dans la sous-rubrique "Question à qui de droit" de votre édition N° 4682 du vendredi 20 août 2010, un téléspectateur mécontent du secteur 28 de Ouagadougou s’interroge sur les interférences constatées au niveau des chaînes de télévision de la capitale. Je voudrais, à travers ces lignes, apporter quelques précisions à l’auteur de l’écrit et à vos nombreux lecteurs. Permettez-moi, avant tout propos, de remercier l’auteur de l’écrit pour l’intérêt qu’il accorde au Conseil supérieur de la communication, instance chargée de la régulation de la communication sociale au Burkina Faso. En effet, tout citoyen peut saisir le CSC pour toute question d’intérêt relative à l’information et à la communication sociale dans notre pays. Il est donc souhaitable que lorsqu’un article est envoyé dans la presse que l’auteur fasse une ampliation au Conseil supérieur de la communication.

Le Conseil exhorte, du reste, les citoyens à s’exprimer, chaque fois que de besoin, car c’est ensemble que nous pourrions œuvrer efficacement à la consolidation des espaces de liberté et au renforcement de la démocratie au Burkina Faso. Pour en revenir au problème de brouillage des chaînes soulevé par le téléspectateur du secteur 28 de Ouagadougou, il faut indiquer que la préoccupation est bien réelle. Effectivement, le Conseil supérieur de la communication a constaté que dans divers secteurs de la ville de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, un certain nombre de radios et de télévisions brouillent d’autres médias audiovisuels. Aussi, la Présidente du CSC a-t-elle instruit le Département technique d’étudier globalement la question et de suggérer les solutions idoines. C’est ainsi que des missions sont en train d’être effectuées sur le terrain afin de mesurer l’ampleur du problème.

"Le CSC dispose d’instruments juridiques"

Il faut rappeler que chaque promoteur de média audiovisuel privé signe une convention avec le Conseil supérieur de la communication et est soumis de ce fait aux cahiers des charges et des missions des radiodiffusions sonores et télévisuelles. Les dispositions de ces textes l’obligent au strict respect d’un certain nombre de normes techniques. Aussi est-il prévu au Titre II des conventions que la radio ou la télévision "s’engage à respecter les conditions techniques ci-dessous et liées à l’utilisation de la fréquence attribuée :
 le niveau des harmoniques par rapport à la fréquence fondamentale (fréquence d’émission) ne doit pas dépasser un milli watt pour la radio et -60 dB pour la télévision ;
 l’excursion de fréquence ne doit pas dépasser 75 kHz ;
 la distorsion et les bruits de fond ne doivent pas être perçus ; les critères de protection contre les interférences possibles avec l’usage d’autres moyens de télécommunications doivent être également respectés ;
 la puissance de l’émetteur doit être pour la radio inférieure ou égale à 500 watts et elle ne doit pas dépasser 1kw pour la télévision ;
 le gain des antennes de la télévision ne doit pas dépasser 9dB". De même, il y est indiqué clairement que le concessionnaire :
 "s’engage à n’utiliser qu’un matériel d’émission approprié et conforme aux exigences techniques définies ci-dessus. Il s’engage aussi à soumettre l’exploitation des équipements à un contrôle de conformité aux normes techniques existant au Burkina Faso" ;
 "s’engage à ce que ses installations ne produisent aucune interférence de nature à gêner les émissions des autres diffuseurs rayonnant sur le territoire national. Il s’engage à ne pas dépasser la puissance nominale des émetteurs utilisés pour la diffusion du programme".

Enfin, les conventions précisent que "tout concessionnaire se soumet à tout contrôle de l’autorité concédante (CSC) sur les conditions techniques de diffusion des programmes. Il s’engage à laisser le libre accès aux installations de diffusion aux agents de l’autorité concédante ou d’un organisme mandaté par lui. En cas de gênes causées par ces installations à un moment quelconque de l’exploitation, l’autorité concédante se réserve le droit d’imposer à la radio ou à la télé toute modification technique nécessaire pour les supprimer.

Ces modifications sont à la charge de la radio ou de la télé et peuvent notamment concerner la hauteur du pylône, le diagramme de rayonnement dans un plan vertical ou le changement du site d’émission, les caractéristiques techniques des équipements". Comme vous pouvez le constater, le CSC dispose d’instruments juridiques pour régler ces questions et il s’y attèle pour les cas déjà constatés comme indiqués plus haut à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. L’institution est même en train d’acquérir des équipements de mesure de champ pour être plus efficace dans le diagnostic et les solutions aux problèmes d’interférence. Le Département technique du CSC a terminé son travail en ce qui concerne Ouagadougou et devra se rendre dans les jours à venir à Bobo-Dioulasso.

Le Conseil examinera avec beaucoup d’attention les conclusions et les recommandations techniques et prendra les mesures nécessaires pour une résolution de ces questions dont il mesure l’ampleur des désagréments pour les auditeurs et téléspectateurs. D’ores et déjà, le respect strict des normes techniques contenues dans la convention signée par chaque promoteur de média audiovisuel apporterait un début de solution à ce problème d’interférences constatées dans nos agglomérations.

Ouagadougou, le 20 août 2010

Simon YAMEOGO Chef du Département de la Communication et des Relations publiques du CSC

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