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HAUSSE DU PRIX DU CARBURANT : Les Houndéens surpris et mécontents

Publié le mardi 24 août 2010 à 01h08min

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Le prix du carburant a connu une augmentation depuis le mercredi 11 août 2010 sur toute l’étendue du territoire. A Houndé dans la province du Tuy, région des Hauts Bassins, les citoyens sont surpris et mécontents de cette mesure du gouvernement. Ils trouvent que l’augmentation du prix du jus est mal tombée après celle constatée sur celui du sucre en cette période du jeûne musulman. Nous avons recueilli la réaction de quelques uns d’entre eux.

Noël Zoundi fonctionnaire à la DPAHRH : C’est ce matin que je viens de l’apprendre. Chaque fois, il ya des augmentations même quand le prix du baril baisse au plan international. Avec nos maigres salaires, ce n’est pas facile. Si on doit acheter cher le carburant, acheter cher à manger, etc., c’est vraiment compliqué. Il faut que nous les consommateurs fassions quelque chose. Il ne faut pas qu’on augmente les prix sans nous donner les raisons.

Lassané OUEDRAOGO, revendeur de carburant à Wakuy : Nous demandons la diminution du prix du carburant pour espérer gagner un peu. Sinon avec cette augmentation on ne peut plus rien gagner. Je vends le litre de gasoil à 625 F CFA et avec le coût du transport, nous cherchons 10 F de bénéfice. Avec ces nouveaux prix, de retour je vais ajouter 25 F au prix du litre parce que si on ajoute beaucoup, les clients vont se plaindre. Je vendrai donc le litre de gasoil à 650 F et celui du super à 750 F.

A. Sansan Youl, intendant au lycée provincial du Tuy : J’ai constaté une augmentation. Je n’ai pas suivi les informations, donc ça m’a vraiment surpris. Mais ce qu’il y a lieu de dire, c’est qu’apparemment l’Etat ne fait rien pour résoudre ce problème. On ne sait pas aussi à quel niveau le problème se situe. Est-ce au niveau de l’Etat ou bien à celui des commerçants ? Comme les choses ne sont pas clairement situées, c’est nous les consommateurs qui sommes désemparés. Vraiment, vu le coût de la vie, on n’arrive pas à supporter. La solution, c’est de baisser les prix parce que dans la sous-région nous sommes les seuls quand même à souffrir de ces augmentations abusives alors qu’on se dit que l’Etat peut trouver une solution. Il suffit d’emboîter le pas aux autres pays. On ne comprend pas par exemple pourquoi le carburant est moins cher au Mali alors que les Maliens passent chez nous pour aller chercher le carburant au port de Lomé.

Laurent Kahoun, agriculteur à Dohoun : Vraiment, c’est trop. Nous les tractoristes ne savons pas comment faire pour nous en sortir. D’habitude, je prenais 400 litres mais aujourd’hui je vais en prendre 200. Cela va jouer sur notre travail parce que pour louer le tracteur, il faut 20.000 F CFA par hectare. Or, on ne peut pas dire aux gens que le prix du carburant a augmenté, et qu’on va augmenter le prix de la location. On sera obligé d’appliquer le même prix.

Alassane Zongo, chauffeur : J’ai constaté que les prix ont grimpé, j’ai même fait la bagarre avec le pompiste parce que d’habitude je prends pour 15.000 F de carburant à Houndé avant d’aller compléter 10.000 F à Dano pour rentrer à Gaoua. Mais quand j’ai demandé 15.000 F de gasoil, j’ai remarqué que la quantité ne correspondait pas. On n’était même pas au courant. Si le prix du gasoil a augmenté, il faut revoir aussi celui du transport parce que nous ne gagnons rien. Quand nous disons aux clients de payer 3.000 ou 3.500 F pour Bobo-Ouaga on n’a rien et d’ailleurs ils ne le veulent pas. Nous ne pouvons pas gagner comme les gros cars parce que ce n’est pas la même chose. En tant que chauffeur, ce qu’on gagne en enlevant les frais de route et le carburant est insignifiant.

Sié Sou, agent de santé au CMA de Houndé : On aimerait savoir pourquoi cette montée brusque du prix du carburant. On ne nous explique rien et les prix montent et descendent du jour au lendemain. Quand c’est descendu on nous avait expliqué pourquoi. Mais c’est monté cette fois sans explications ; cela m’inquiète. Vraiment ces augmentations jouent beaucoup sur nous les consommateurs. Avec 500 F, tu n’as que 0,73 litre de super. Où est-ce que cela peut-il t’amener ? Avec 2.000 F, tu n’as plus la même quantité. Il faut donner les explications de ces fluctuations aux consommateurs sinon j’ai l’impression que quelque chose ne va pas et on ne supporte plus le coût de la vie.

Sieni Bognini, agent de santé au CMA de Houndé : Ce n’est pas du tout bon ; je travaille dans le domaine médical et je peux dire que ça va jouer beaucoup sur le budget de la prise en charge des malades. Pour évacuer un malade de Houndé à Bobo-Dioulasso, il faut au minimum 20.000 F de carburant et c’est sûr qu’on sera obligé encore d’augmenter la quantité. Et il faut se dire aussi que si ça monte à la pompe cela va jouer sur le budget familial. Sans compter que nos amis commerçants vont aussi augmenter les prix des produits, notamment ceux de première nécessité. Il faut que l’Etat essaie de revoir ces prix à la baisse.

Mme Cécile Bognini/Somé à la DPEBA du Tuy : Vraiment, on se demande où va le pays. Apparemment, dans les autres pays le carburant est moins cher par rapport au Burkina. On se demande pourquoi chez nous le prix du carburant connaît en permanence des hausses. Le ciment est cher, le loyer est cher, le carburant aussi augmente et en tant que fonctionnaire, c’est difficile. Après cela on va dire que les fonctionnaires ne partent pas à l’heure au service. A la maison, tu n’arrives pas à joindre les deux bouts et il y a des moments où il est difficile d’avoir du carburant pour aller au service. Il faut que le gouvernement revoit sa politique et qu’il développe des initiatives pour baisser le prix du carburant. Vous-même vous savez que sans le carburant on ne peut rien faire.

Un gérant de station : En réalité, les augmentations ne nous arrangent pas du tout. Chaque fois qu’il y a augmentation ou baisse, cela ne nous plait pas. Quelle que soit la station, nous (gérants) perdons toujours. Chaque fois, l’Etat nous doit mais on ne peut pas réclamer. Par exemple avec la baisse du 1er janvier 2010, j’ai perdu plus de 900.000 F CFA. Nous sommes même plus préoccupés que les consommateurs.

Un autre gérant :Nous avons été surpris par cette hausse. Mes bons de commande ont été rejetés le jeudi (NDLR : 12 août) parce qu’il manquait plus de 180.000 F CFA puisque j’avais commandé 13.000 litres de gasoil. Les gens pensent que les gérants de station gagnent, ce n’est pas vrai. Nous avons trop de charges.


Les nouveaux prix du litre à la pompe à partir du 11 août 2010

- Gasoil : 598 F CFA soit plus 31 FCFA ;
- Super : 683 F CFA soit plus 40 F CFA ;
- Mélange : 690 F CFA soit plus 35 F CFA. D’une manière générale, les consommateurs de Houndé n’ont pas eu l’information sur la hausse du prix du carburant. C’est le constat fait le vendredi 13 août dans une des stations d’essence de la ville. C’est même nous qui avions donné l’information à certains. L’autre constat est que certains consommateurs ne suivent pas leurs dépenses. En effet, ces derniers se contentent de dire de mettre pour 500 F, 1.000 F ou même 2.000 F sans pour autant vérifier la quantité servie. C’est après s’être fait servir qu’ils se rendent compte qu’il y a eu augmentation et qu’ils n’ont pas reçu la quantité de carburant correspondant à la somme payée.

Propos recueillis par Yelkabo Rodrigue SOME

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 août 2010 à 08:15, par bauer21 En réponse à : HAUSSE DU PRIX DU CARBURANT : Les Houndéens surpris et mécontents

    salut mes fréres ,je suis content de vos differentes interventions ,mais la ou le bas blesse qui a voté ces resposables du pays c’est vous .nous avons les dirigeants que nous meritons quand les centrales syndicales organisent les marches vous resté chez vous pensant que les gens vont faire la baggare a votre place .en claire vous n’avez rien vue encor ca va toujours contunier a monter mes fréres puisqu’il sont pas la pour nous servire mais plutot pour se servire .de toutes les facons ce qui font les augmentations ne payent pas le carburant .na lara en sara

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