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Inondation à Séguénéga : « Nous n’avons jamais vu ça »

Publié le jeudi 19 août 2010 à 01h53min

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Un millier de personnes sinistrées. C’est la résultante de l’inondation suite à la pluie torrentielle du mercredi 11 août dernier à Séguénéga, commune rurale du Yatenga, située à environ une cinquantaine de kilomètres de Ouahigouya. Si on n’y dénombre pas de perte en vie humaine, les dégâts matériels par contre sont considérables. Par centaines, les familles sinistrées ont été déportées dans des écoles et au lycée, attendant le déploiement des différents secours.

« J’ai tout perdu dans la furie des eaux. Nous avons juste pu sauver nos vivres et quelques ustensiles de cuisine », déclare Azéta Gondé, une autre ressortissante de la localité affectée par le sinistre, s’adressant à un membre du Conseil provincial de la Croix-Rouge du Yatenga, Ousmane Sawadogo. Un pagne en lambeaux ceinturant la taille, la vieille femme explique que tout est arrivé subitement. « Après la pluie, alors qu’on se préparait à aller aux champs, nous avons été surpris par la montée des eaux dans nos habitations », indique-t-elle, l’air dépité.

Les murs écroulés, les maisons et les champs inondés, les populations riveraines du barrage de Séguénéga, surtout celles du secteur n°3, ont déguerpi des lieux. Suite à une montée inhabituelle du niveau du barrage due à la pluie diluvienne le mercredi 11 août 2010, un abondant écoulement des eaux a inondé les habitations riveraines, causant du coup un grand sinistre. Environ un millier de personnes sont affectées par la situation, selon le préfet de Séguénéga, Etienne Yaméogo.

Au moment de notre passage, dans la matinée du vendredi 13 août 2010, les eaux affluaient toujours de partout, gonflant la mare située au cœur de la ville. Des caïmans, sans doute excédés par cette crue inhabituelle, s’étaient affalés sur des îlots au milieu du barrage. Le pont séparant les deux côtés du barrage était toujours sous l’emprise du flux. La peur habite les esprits. « S’il pleut encore aujourd’hui, la passerelle va céder », s’inquiète un volontaire de la Croix-Rouge.

Dans les écoles, c’est le calme malgré la gravité de la situation. Des femmes et des enfants y devisent tranquillement, lorgnant de temps à autre le ciel encore tacheté de nuages visiblement bien chargés. La préoccupation de l’heure était l’accès à l’eau potable et à l’hygiène par les sinistrés. A cet effet, les agents de santé et des volontaires de la Croix-Rouge, s’affairent sur les sites d’hébergement.

Au même moment se tenait à la mairie une rencontre de crise. Elle a regroupé le préfet du département de Séguénéga, Etienne Yaméogo, le maire de la commune, Mamadou Bélem, et des responsables de services. « Il s’agit de cerner le sort qui frappe la localité et de faire des recommandations à l’endroit de la hiérarchie afin de prendre les dispositions qui s’imposent », a indiqué le maire, puis d’ajouter : « Nous n’avons jamais vu une telle affluence d’eau ».

Il est ressorti de cette rencontre qu’en plus de la ville de Séguénéga, les villages de Gambo, Rallé et Pissi ont été également touchés par les débordements des eaux. D’où l’appel du préfet, Etienne Yaméogo, à tous les Conseils villageois de développement de son ressort, de faire signaler au plus vite toute nouvelle situation en rapport avec les inondations. Situé en plein centre de la ville, le barrage datant de plus d’une vingtaine d’années a besoin d’être sécurisé par des dispositions adéquates.

Plusieurs réhabilitations entreprises auparavant n’ont pas permis de circonscrire les risques de débordement. La dernière réhabilitation dont le délai d’exécution tire à son terme tarde à se concrétiser. Les autorités locales n’écartent pas l’éventualité d’un déguerpissement définitif des riverains du barrage. Ils seront attributaires de parcelles dans le cadre d’un nouveau lotissement où, cette fois-ci, une distance réglementaire séparant les habitations du barrage sera respectée.

Emery Albert Ouédraogo & David-Hiver Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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