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Yirmalè Frédéric Somé : Lauréat du prix UJAO 2010

Publié le mercredi 18 août 2010 à 19h28min

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Yirmalè Frédéric Somé

Un prix qui a surpris jusqu’au lauréat. Un an après avoir postulé pour le concours du meilleur reportage audiovisuel, Yirmalè Frédéric Somé est déclaré lauréat du prix UJAO (union des journalistes de l’Afrique de l’Ouest). Au-delà de sa personne, Yirmalè, considère cette distinction comme celle de son organe, la télévision nationale du Burkina. Mieux, pour lui, c’est le pays qui est honoré.

Cinq années de service à la télévision nationale du Burkina. Il enchaine les reportages, sous la pluie et le vent. Il parcourt le pays entier. Mais, rien. Aucune distinction. Pas même un Galian spécial. Une disette, somme toute logique, d’autant plus qu’il n’aime pas la compétition. Du moins, il ne s’est jamais présenté aux Galian, le concours des meilleurs journalistes du Burkina. Août 2010, Yirmalè tape un grand coup. Ça y est, il tient sa première récompense professionnelle. Le prix UJAO 2010 lui échoit.

De l’inattendu, au sens vrai du terme. Un jour, le président de l’AJB (association des journalistes du Burkina) l’appelle pour l’informer qu’il est le lauréat. D’abord, il pense à une plaisanterie, prend du temps avant de se rappeler avoir postulé pour un concours. Puis, soudain tout devient clair.
Yirmalè Frédéric Somé a vu l’information sur Internet en 2009. Il hésite, traine les pas, puis se décide à aller au charbon. Il envoie son reportage, déjà diffusé sur la télévision nationale, à Bamako au siège de l’UJAO, juste avant la clôture. Sans grand espoir de triompher. Pourtant, il venait de faire le bon choix.

Le sujet qui a permis de le distinguer : les huiles frelatées. En compagnie de l’inspection des affaires économiques, de la sécurité, de la ligue des consommateurs, Yirmalè et son équipe surprennent les fautifs. A l’improviste. Une construction à usage d’habitation sert d’usine de production d’huile. L’intéressé transformait des graines de coton en huile consommable. Sans aucun respect des normes d’hygiène. L’ « entrepreneur » refuse de se faire filmer. L’équipe de la RTB joue au chat et à la souris, filme à l’insu de celui qu’on vient de prendre en flagrant délit. Sans son avis, bien entendu.

Ce reportage lui permet d’obtenir sa toute première distinction sous régionale. D’une valeur de 250 000f CFA et une attestation, voici la composition du prix qui, depuis 2008, met en compétition les journalistes des 15 pays de l’Afrique de l’Ouest et la Mauritanie.

Journaliste par vocation

« Je suis l’un des rares journalistes à venir au métier par vocation. C’est un métier où je me sens très bien », souligne-t-il. L’amour du métier lui a été inculqué par son professeur de Français depuis le secondaire. Il mettait tous ses camarades d’accord sur son profil de journaliste lors de la présentation de l’actualité que leur imposait son enseignant. Au CFPI (centre de formation professionnel de l’information) où il est admis en 2003, Yirmalè se souvient encore de son premier jour où son professeur lui dit : « je sens que tu sera un bon journaliste ». Il ne se dit pas pour autant une référence mais se donne les moyens d’être techniquement irréprochable, ou le moins reprochable possible. « Je n’aime pas tricher avec les téléspectateurs, il arrive que j’aille sur le terrain pour constater si les promesses faites ont été tenues », précise Yirmalè.

Yirmalè ne se voit pas en train de faire autre chose que le journalisme.
Sauf, peut-être le cinéma. Il bénéficie d’un soutien total de sa hiérarchie dans son poste actuel. En témoigne cette phrase du directeur général de la RTB, Yacouba Traoré « tant que vous resterez professionnel, vous pouvez compter sur moi »
Pour ses temps libres, Yirmalè s’éclate au maximum. Il va danser avec des amis très souvent. Aussi, il joue au volleyball.

Né à Libreville au Gabon où vit toujours son père, le bâtisseur de la cité (signification de Yirmalè en Dagara) est actuellement le PCA du RICHE (réseau d’information et de communication en hygiène et eau potable). Il affirme ne se sentir utile que hors quatre murs. Même la présentation, à le croire, ne le tente pas. En tout cas, pas pour l’instant.

A la RTB, Yirmalè s’épanouit pleinement donc, surtout depuis l’instauration du « grand journal » tous les dimanches soir à la TNB. Ce créneau lui permet réellement d’exercer le métier de journaliste, comme il l’entend. Maintenant que la porte des récompenses lui est ouverte, il n’est pas exclu de voir le « bâtisseur de la cité » décrocher des « Galian » les années à venir. Ce n’est pas le talent qui lui manque le plus.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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