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COTONCULTURE : Sankara, le chercheur désargenté

Publié le jeudi 12 août 2010 à 00h08min

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C’est un jeune chercheur. Il s’appelle Salif Sankara. Il fait sa recherche dans le secteur cotonnier. Il est né à Sig-Noghin dans la province des Banwa, d’un père cotonculteur. Salif Sankara, est porteur d’un projet qu’il a appelé "Technique d’amélioration du rendement du cotonnier". Selon lui, cette technique qu’il a murie depuis plus de 15 ans, permettra d’augmenter de 50% le rendement cotonnier actuel. Il lui manque cependant des moyens pour l’appliquer à grande échelle.

Lundi 2 août 2010, il est 15 h quand un jeune homme, cartable en main, entre dans la salle de rédaction du journal "Le Pays". "Merci de m’avoir reçu", dit-il en ouvrant son cartable. "Ceci est mon projet", poursuit-il, en nous indiquant un document de 4 pages, sur lequel on lit : "Technique d’amélioration du rendement du cotonnier". "Avec ce projet, j’ai été dans plusieurs structures pour un appui financier, mais je n’ai pas eu gain de cause. Comme son nom l’indique, mon projet consiste à améliorer le rendement de la filière coton, en augmentant de plus de 50% le nombre de boutons floraux et partant du nombre de capsules sur le cotonnier", nous confie le jeune chercheur.

"C’est pourquoi je suis venu ici au journal pour voir ce que vous pouvez faire pour moi afin que je puisse bénéficier de l’appui des bonnes volontés. Aujourd’hui, même si c’est un prêt que la personne veut m’accorder, je suis prêt à m’engager. Pour le moment, avec ma situation d’élève administrateur à l’ENAM, je ne peux pas supporter les frais de l’expérimentation à grande échelle. Mais si j’ai un financement ou un prêt, l’application de la technique que j’ai découverte permettra aux agriculteurs de rentabiliser en un temps record. Et moi aussi, je pourrai avec la présentation des résultats, bénéficier d’un appui afin d’éponger la dette contractée."

Une expérimentation ratée de justesse

"Depuis longtemps, raconte M. Sankara, mon père est resté l’un des plus grands producteurs de coton de Sig-Noghin. Pour la campagne 96/97, sa production a été supérieure à 20 tonnes. J’ai poursuivi ma recherche sans que personne ne soit au courant. J’ai procédé ainsi parce que je voulais m’assurer de la maîtrise parfaite de ma technique, avant de la divulguer. En 2006, j’ai commencé l’application de la technique en produisant conjointement un document de suivi de la production. Malheureusement, cette année, je n’ai pas pu établir un bilan exhaustif et stable de ma technique, pour deux raisons : il y a eu de fortes pluies, puis une poche de sécheresse, qui a fait tomber les boutons floraux."

"Cette fois sera la bonne, si j’ai le financement"

"Ma technique étant très simple, explique le jeune chercheurdonc applicable par tout producteur, alphabète ou analphabète, je tiens à la divulguer. C’est pourquoi cette année je compte poursuivre son application dans la région des Cascades ou du Sud-Ouest, qui sont moins exposées à la sécheresse. Et comme je tiens à suivre de bout en bout l’évolution des boutons floraux, afin de rendre compte à celui qui m’a appuyé et à tous ceux qui veulent en savoir davantage, j’ai besoin de moyens matériels et financiers. Les besoins financiers et matériels pour réaliser le projet s’élèvent à 2 millions de F CFA.

Dès que j’obtiens le financement, je me rends sur le lieu d’expérimentation que je vais choisir avec le bailleur de fonds, puisque je dois y résider afin de mieux suivre le travail. Comme la saison est déjà avancée, je vais signer une convention avec un agriculteur, pour appliquer la technique sur son champ". Après cette explication, Salif Sankara a lancé cet appel : "Je vous prie de bien vouloir me financer afin que je puisse apporter ma contribution à la production cotonnière de mon pays."

Tiabrimani NADINGA (Stagiaire)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 12 août 2010 à 01:29, par Booyinga En réponse à : COTONCULTURE : Sankara, le chercheur désargenté

    Une meilleure maniere de trouver un financementc’est renforcer sa credibilite sur le plan technique ou savoir, et aussi sur le plan rentabilite de ton project. Tu es au stage d’essai d’une technique que toi seul pretend sera rentable. Convaincre quelqu’un de te financer sans preuve de succes sera pas facile. Mon conseil serait que tu determine d’abord comment tu compte profiter de ton savoir. Si par exemple tu veu vendre ton proceder de production, faudra d’abord le brevete, c’est a dire le protege. Un avocat pourra t’aider a ce sujet. Ensuites addresse toi a un producteur de coton et propose de travail avec lui. Il a une connaissance de la production et si ta technique lui semble rentable, il l’appliquera avec toi suivant des regles d’un contrat. Le producteur gagnera donc une augmentation de production a faible cout et graduitement utilisant ton proceder, et tu gagnera en credibilite pour pouvoir vendre ta technique. C’est un savoir intellectuel et le protege serait ton premier objectif si tu veu en profiter.

  • Le 12 août 2010 à 01:47 En réponse à : COTONCULTURE : Sankara, le chercheur désargenté

    L’idee est noble et j’encourage Mr Sankara pour l’initiative. Cependant, j’avoue que c’est difficile de convaincre qu’un projet qui pourrait augmenter la production contonniere de 50% tient sur quatre pages seulement. Des theses toute entiere sont consacrees a ce sujet. Un peu de details sur le budget pourrait aider, car ce genre de test a grande echelle coute beaucoup plus cher que le montant indique. Mr Sankara gagnerait a contacter l’INERA afin de presenter son projet pour au moins une validation scientifique.

  • Le 12 août 2010 à 06:15, par gtpob En réponse à : COTONCULTURE : Sankara, le chercheur désargenté

    Mr sankara Salif mettez vous en contact le plus tôt avec les services agricoles des egreneurs (SOFITEX, SCOMA, FASO COTON) et pour notre part le GTPOB, groupement des producteurs des produits oleagineux du Burkina, nous vous rencontrerons avec plaisir : gietpob@yahoo.fr

    MC

  • Le 12 août 2010 à 12:25, par galina En réponse à : COTONCULTURE : Sankara, le chercheur désargenté

    Mon cher le probleme je pense est tres simple. Tu vas a la Sofitex et tu demande une audience avec le DDPC cad le Directeur du Developpement et de la Production Cotonniere.Si ma memoire est encore bonne et si on ne l a pas change c est Mr. Georges Yameogo, Expose lui tes travaux si il accepte de recevoir. parce que j estime qu ils sont aussi beneficiaires . et en plus ils depenses surement de grosses sommes pour des choses qui n en valent pas la peine.

  • Le 12 août 2010 à 17:46, par christ En réponse à : COTONCULTURE : Sankara, le chercheur désargenté

    Pour cette année, c’est déjà trop tard ! il faut prendre les contacts pour l’année prochaine.
    Dans ce qu’il a dit, il y a un point à la limite à cette méthode qu’il veut vulgariser à savoir la sécheresse. S’il multiplie le nombre de fleurs par pied, la plante a besoin de plus d’éléments minéraux et d’eau. Cette technique ne sera valable que si l’agriculteur améliore sa fertilité du sol par exemple avec de la fumure organique et, il y a peut être des risques liées à ce que les plantes soient plus sensibles aux maladies avec l’augmentation du nombre de fleurs
    Enfin, j’ai une recommandation à Sankara de bien vérifier si ce travail n’a pas été déjà fait par d’autres chercheurs pour ne pas réinventer la roue.

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