Face aux grands noms du handball continental, ce n’était pas évident pour des garçons qui sortaient pour la première fois de leur Burkina natal, d’affronter des équipes aguerries et habituées à ce niveau depuis les catégories inférieures. Ainsi, en atteignant un tel parcours, ces jeunes, joueurs timides au départ, ont appris au fur et à mesure de la compétition, à se départir d’un certain complexe. Le niveau atteint par ces juniors handballeurs est la preuve que si les moyens sont mis à la disposition de certaines disciplines avec une bonne méthode de travail, les résultats pourront suivre. C’est en ce sens qu’il faut saluer et encourager l’engagement des autorités du pays pour cet effort en faveur des handballeurs. C’est la seule façon pour les sportifs nationaux de se frotter aux meilleurs, d’apprendre et de mieux s’organiser pour se perfectionner dans la perspective de se rapprocher des grandes nations continentales du handball.

Aujourd’hui, le Burkina semble être sur une voie qui peut lui permettre de faire bouger les choses avec notamment le palais des Sports qui doit être davantage très proche des sportifs et non loin d’eux. C’est le cas des frais d’utilisation que les structures fédérales honorent difficilement. Le développement du handball dans les pays du Nord de l’Afrique s’est fait avec la complicité du pouvoir public qui a injecté les moyens dans les infrastructures, la formation des joueurs depuis la plus petite des catégories, des techniciens et des dirigeants. Les résultats sont là pour l’attester puisqu’ils dominent le handball masculin depuis des années. Ce n’est pas le fruit du hasard.

En deux semaines à Libreville, ils se sont une fois de plus distingués en s’imposant au niveau continental chez les cadets avec en tête, l’Egypte suivie de la Tunisie et du Gabon qui s’est infiltré de justesse à domicile devant l’Algérie, avant de réaliser quelques jours après un cent pour cent sur le podium des juniors (Egypte, Tunisie et Algérie). Ils impressionnent et dominent dans un premier temps leurs adversaires du Sud du Sahara par le physique, le gabarit, la musculation, avant de s’imposer en plus sur le plan tactico-technique.

Après une telle campagne, c’est au Burkina de savoir tirer les enseignements pour mieux planifier le travail sans mettre fin à cette belle aventure qui vient de commencer. Les jeunes qui étaient de l’expédition gabonaise doivent se mettre dans la tête, que le plus dur commence pour eux parce qu’ils devront travailler afin de toujours mériter la sélection nationale dans leur catégorie et poursuivre l’effort pour être demain en espoirs et en seniors. Ainsi, ils donneront envie à leurs jeunes frères qui suivront leurs traces pour aussi défendre les couleurs nationales après avoir fait leur classe dans leurs différents clubs.

Cela est aussi valable pour les autres sports de mains. Cette fois-ci, c’est le handball qui a eu la chance de s’exprimer et certainement que si les autres ont cette opportunité, ils pourront également faire mieux. C’est aux autorités et aux responsables des disciplines sportives d’œuvrer à harmoniser les efforts parce qu’au-delà de ce qu’on gagne comme lauriers, il y a la valorisation de ses talents mais surtout l’honneur et le prestige du pays.

Antoine BATTIONO

Le Pays