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Rencontre gouvernement-partis politiques : La CNIB, clé de réussite du scrutin du 21 novembre

Publié le mardi 10 août 2010 à 01h45min

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Le premier ministre, accompagné du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, du président de la CENI et de celui de l’ONI, a rencontré les différents responsables des partis et formations politiques légalement reconnus le 9 août dans la salle de conférence du ministère des affaires étrangères et de la coopération étrangère. Objectif : faire le point de la mise en œuvre du processus électoral.

Cette rencontre est le prolongement de celle du 02 décembre 2009. Elle avait consisté en des échanges sur les dispositions à prendre en vue de réussir l’organisation de l’élection présidentielle du 21 novembre prochain. L’une des suggestions des partis politiques était d’instaurer un dialogue permanent entre le gouvernement et les partis politiques. Huit mois après, dans la même salle, les deux parties marquent une halte pour évaluer le chemin parcouru.

Des efforts ont été consentis. Mais le chemin est encore long. Le gouvernement a d’abord réalisé une opération de délivrance massive de jugements déclaratifs d’actes de naissance. Cette opération a permis de doter 2 707 537 burkinabè d’acte de naissance au soir du 30 mars dernier. L’exécutif a aussi soumis à l’adoption le projet de loi portant modification du code électoral, tenant ainsi compte des recommandations de la rencontre du 02 décembre. Il fut adopté par l’assemblée nationale le 25 janvier 2010. Selon cette nouvelle loi, l’électeur, pour justifier son identité le jour du scrutin, doit présenter soit le passeport, soit la carte militaire ou encore la carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). C’est au niveau de la troisième pièce que se pose véritablement le problème.

L’ancienne carte d’identité ne sera pas admise. 3 330 792 personnes sont inscrites pour le scrutin du 21 novembre sur le principe de l’inscription volontaire et l’obligation faite de se déplacer dans le centre d’enregistrement. Pourtant, au soir du 08 août 2010, seulement 3 302 937 cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) ont été produites par l’office national d’identification (ONI). Tenez-vous bien, il ne s’agit pas seulement d’inscrits sur la liste électorale mais de l’ensemble des burkinabè disposant de la CNIB. C’est donc dire qu’un nombre important d’inscrits ne disposent pas de la précieuse carte. Pour l’inscription sur les listes électorales, l’acte de naissance était admis. Mais pas pour le retrait.

D’où l’inquiétude grandissante de la classe politique. Certains de leurs militants ne sont pas sûrs de pouvoir voter, car ne disposant pas du précieux sésame.
Pourtant, en quelque mois, l’ONI a triplé sa production journalière, passant de 3000 cartes par jour à environ 20 000 cartes par jour. Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas assez pour doter l’ensemble de burkinabè en âge de voter de la carte nationale d’identité (CNIB). La confection des cartes constitue une équation à plusieurs inconnus. Mais, la distribution est encore plus complexe. C’est en cela que les partis politiques sont invités à jouer leur rôle. Informer leur base et surtout les inciter à aller chercher leur pièce d’identité. Et ce, dans les plus brefs délais. Malgré les difficultés d’acquisition de cette pièce, personne ne remet en cause son imposition pour le scrutin du 21 novembre prochain. Elle semble même être la clé de réussite de l’élection présidentielle.

L’issue de ce scrutin est l’affaire de tous les burkinabè. A chacun de partager ses inquiétudes, soumettre ses préoccupations et faire des propositions pour accélérer ou réajuster le processus électoral déjà enclenché. Une chose est sûre. Pour une fois, tous semble d’accord sur le principe. Il faut trouver un moyen pour accélérer l’obtention des pièces devant servir pour le scrutin aux principaux concernés. Des propositions, des suggestions ont été faites par les responsables politiques. Au gouvernement et aux structures en charge de l’organisation pratique du scrutin (la CENI) et l’ONI en charge de la confection de pièces devant servir pour l’élection, de murir les propositions et les adapter au contexte du moment. Ce qui ne devrait pas être une sinécure pour le gouvernement. A en croire les propos du chef de l’exécutif burkinabè, Tertius Zongo « on verra la faisabilité des suggestions sans entacher la régularité du processus électoral », conclut-il.

Il faudra aussi faire un croisement des données informatisées de la base du ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale en charge de l’établissement des passeports diplomatiques et celle de la direction générale de l’ONI en charge de la délivrance des CNIB et des passeports ordinaires. Pour ce faire, le conseil des ministres du 04 août dernier a pris un décret autorisant la CENI à effectuer ce croisement. Il répond au souci de rendre plus fiable le fichier électoral.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 août 2010 à 09:17, par Bobo En réponse à : Rencontre gouvernement-partis politiques : La CNIB, clé de réussite du scrutin du 21 novembre

    "Pourtant, en quelque mois, l’ONI a triplé sa production journalière, passant de 3000 cartes par jour à environ 20 000 cartes par jour."

    J’ai beaucoup apprécié l’écrit mais arrivé à ce niveau, je me suis rendu compte que M. Diallo ne sait pas compté et j’ai arrété la lecture...

  • Le 10 août 2010 à 12:22, par directo En réponse à : Rencontre gouvernement-partis politiques : La CNIB, clé de réussite du scrutin du 21 novembre

    ce que je relève, dans cette rencontre, c’est la volonté du pouvoir, par le canal du PM, d’utiliser, de phagocyter les partis. On les convoque et ils viennent comme des moutons de Panurge, écouter des propos sans queue ni tête et après, on balance des décisions en disant que c’est après avoir informé tous les partis et obtenu leur caution. Quand il fallait revenir sur la loi du vote des burkinabé de l’étranger, c’est cette démarche peu élégante et même peu honnête qu’on a utilisée. Il ne faudrait pas qu’après cette seconde rencontre, on entende encore des annonces spectaculaires. Si cela déclenche des bagarres, le PM aura choisi. Il est temps vraiment d’arrêter le « lib-lib ». Si au cours de la rencontre, courageusement, le PM avait dit dans le langage qu’on lui connaît : « écoutez les gars ; on est emmerdé ; comment on peut faire ? Ceux qui nous avaient prévenus ont eu raison mais comme ce pays appartient à tout le monde, et qu’on ne doit pas verser sa figure, qu’est-ce qu’on peut faire dans l’immédiat et après les élections ? ». Hon, hun ! Là les partis significatifs, qui pendant la réunion n’ont pas ouvert leurs bouches pour ne pas qu’on y mange du piment, auraient pu s’exprimer et relever le niveau de la concertation. Ca n’a pas été le cas. Seuls des partis aux noms abracadabrantesques ont parlé, dans la surprise et voire même dans l’hilarité générale jusqu’à celle du PM, franchement peu convaincu du sérieux de cette rencontre. Vraiment, de grâce, on doit quitter dans ça !

  • Le 10 août 2010 à 12:24 En réponse à : Rencontre gouvernement-partis politiques : La CNIB, clé de réussite du scrutin du 21 novembre

    les refondateurs nationaux, en tout cas, n’ont pas été dupes. Et sur la toile, je lis leur communiqué, tout à fait approprié ! Le voici :

    COMMUNIQUE DE PRESSE DES PARTIS SIGNATAIRES DU MANIFESTE POUR LA REFONDATION NATIONALE

    Monsieur le Premier Ministre nous a convié en tant que partis politiques à une rencontre cet après-midi 09 août 2010, assisté des membres de son Gouvernement, autour d’un ordre du jour portant sur le processus électoral devant conduire à la présidentielle du 21 novembre 2010.

    Bien qu’ayant, comme vous le savez, des points de vue divergents sur ce processus, et que nous les ayons très tôt et largement exprimés, nous avons fait le déplacement par souci de civilité.

    Ceci étant, il faut se garder d’amalgames vite faits sur notre présence. Aussi, nous portons à votre connaissance que nous ne sommes pas venus ici pour homologuer ni pour adhérer à un processus qu’il serait au demeurant vain, de rattraper.

    En tout état de cause, nous ne manquerons pas, si besoin s’en fait sentir, après concertation, de formuler de façon plus circonstanciée notre point de vue.

    OUAGADOUGOU, le 09 août 2010

    POUR LES PARTIS SIGNATAIRES

    LE COMITE DE CONTACT

    Dr Alain Dominique ZOUBGA EL Hadj Hamadou DABO

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