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Inondations au Niger : Un malheur n’arrive jamais seul

Publié le mardi 10 août 2010 à 01h44min

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La nature semble se déchaîner : si ce n’est un tremblement de terre qui détruit un territoire, comme ce fut le cas en janvier 2010 à Haïti, c’est un volcan islandais qui brûle des terres entières, ou encore des tempêtes, voire des inondations, qui lessivent tout sur leur passage.

Depuis fin juillet, le Pakistan, qui subit les conséquences dramatiques de pluies torrentielles qui ont fait des milliers de morts et des millions de sinistrés, s’est ajouté à la liste des pays sinistrés. Un décor apocalyptique dans un territoire qui subit déjà les foudres des terroristes, avec les attentats à la bombe qui se suivent à un rythme soutenu.

Conséquences du changement climatique ou phénomènes cycliques ? En attendant que les spécialistes éclairent davantage notre lanterne, une nouvelle victime élargit le cercle des victimes de catastrophes naturelles : il s’agit du Niger, où le ciel a ouvert trop grandement ses vannes, provoquant des pluies torrentielles.

C’est comme si les dieux avaient abandonné cet Etat. Classé parmi les plus pauvres au monde avec le Burkina Faso, le Niger voit son développement sans cesse remis en cause du fait des crises politiques. La dernière en date : celle ayant découlé de l’entêtement du président Mamadou Tandja à prolonger son mandat pour achever ses chantiers ; la suite, on la connaît, un coup d’Etat conduit par Salou Djibo a mis fin au rêve des dignitaires du régime.

Alors que les nouveaux dirigeants de Niamey s’attellent à remettre le pays sur les rails de la démocratie, voilà qu’une famine, longtemps camouflée par les autorités du pouvoir déchu, éclate au grand jour, menaçant la vie de nombreux Nigériens. En avril dernier, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires humanitaires, John Holmes, qui s’était rendu sur le terrain, déplorait une situation alimentaire grave à cause de l’absence de récolte et s’était fait le défenseur de la cause nigérienne.

Face aux effets dévastateurs d’un tel phénomène, la junte a multiplié les appels aux bailleurs de fonds à une aide d’urgence afin de sauver des milliers de vies. On en était encore à déployer des efforts pour remédier à cette crise alimentaire, quand une autre catastrophe s’abattit sur le pays : des inondations, consécutives à une pluviométrie évaluée à 1990 mètres cubes d’eau. Du jamais vu depuis…1929.

Avec une telle quantité d’eau de pluie enregistrée, c’est un truisme que d’affirmer que les dégâts sont colossaux, augmentant du coup le nombre de sinistrés, que l’on peinait déjà à gérer. On imagine l’ampleur des tâches au sommet de l’Etat pour pallier le drame. Dans ces conditions, on peut craindre pour le respect des délais de la transition, dont la bonne marche pourrait être perturbée par d’autres difficultés, d’ordre social.

Crise politique, famine, inondations, le Niger est malade et il faut un remède de cheval pour le sortir de son état comateux. La solidarité internationale est en marche, et on espère que les nombreux médecins qui voleront au secours de ce pays le sauveront d’une descente aux enfers.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 10 août 2010 à 12:02 En réponse à : Inondations au Niger : Un malheur n’arrive jamais seul

    revoyez l’unité utilisée pour quantifier la pluviométrie. 1990 mètres cube d’eau tombés sur un pays n’a pas grand sens et ne permet pas d’apprécier effectivement les dégâts si ce volume n’est pas rapporté à la superficie concernée par la pluie. C’est pourquoi on utilise la hauteur d’eau pour quantifier car elle, montre la hauteur d’eau qu’on allait observer s’il n y avait pas eu d’infiltration ni d’écoulement. Par exemple 1990 mm d’eau a un sens et équivaut à 1,99 mètres d’eau. Ce qui veut dire que si vous vous être trompé dans l’unité utilisée et que c’est 1,99 mètres de hauteur d’eau qui ont été enregistrés au Niger, autrement dit, du début à la fin de la pluie s’il n’ y avait pas eu d’infiltration ni d’écoulement dans la zone concernée par la pluie, l’eau sur le sol aurait atteint une hauteur de 1,99 mètres = 1990 mm.....
    Si on est bien d’accord sur ce que je viens de dire, vous pourrez dire et être sûr d’être compris : "Imaginez un peu l’ampleur des dégâts vue que la pluviométrie enregistrée lors du 1er Septembre au Burkina n’était que de 300 mm.Donc plus de 6 fois la pluviométrie du 1er Septembre"

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