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Campagne agricole 2010-2011 : Pour le moment, pas d’inquiétude à l’Est et au Centre-Est

Publié le vendredi 6 août 2010 à 00h07min

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Le ministre délégué à l’agriculture, Abdoulaye Combari, accompagné de ses collaborateurs, est allé, les 2 et 3 août 2010, s’imprégner du déroulement de la campagne agricole en cours, dans les régions du Centre-Est et de l’Est. Le constat est qu’à l’heure actuelle, tout se passe bien, en dépit de quelques difficultés.

Boukary Compaoré est un paysan exemplaire, dans le village de Tamkoemsé à quelques encablures de Pouytenga. Sa parcelle de production de semence a été visitée par le ministre délégué en charge de l’Agriculture, Abdoulaye Comabari, le lundi 2 août dernier. La visite s’inscrit dans le cadre de suivi de la campagne agricole 2010-2011 par le ministère.

Le champ de Boukary Compaoré, première étape de la tournée, a été positivement apprécié par le ministre Combari et ses collaborateurs. Ce que le ministre et sa suite ont apprécié est moins la superficie cultivée que la technologie utilisée par l’agriculteur. En effet, le paysan Compaoré a une exploitation de cinq hectares (ha).

Il y cultive le maïs (semence améliorée). Boukary Compaoré utilise beaucoup du fumier organique, en raison de 15 tonnes à l’hectare. Pour le ministre Combari, il s’agit d’un bon exemple à imiter. Il a exhorté les autres paysans du village à suivre les conseils des techniciens à la lettre. Ainsi, selon lui, ils pourront accroître leurs rendements agricoles.

Après Tamkoemsé, le cap est mis sur le village de Daltenga, dans la province de Kourittenga à quelques kilomètres de Koupèla. Là-bas, c’est le champ de Pierre Bélemgnégré qui a reçu la délégation. La particularité dans cette exploitation est qu’on y utilise du « Birkoom », un produit à base de l’urine humaine comme fertilisant. La technologie est promue dans la localité par le projet ECOSAN. La physionomie du champ de M. Bélemgnégré se présente bien.

Cela n’a pas empêché le ministre de prodiguer des conseils. Pour le ministre, le paysan peut améliorer sa production en appliquant davantage du fumier organique, dans son exploitation de maïs, de niébié, de sorgho et de patates. Le dernier site visité dans la région du Centre-Est est le bas-fond rizicole de Garango. Il s’agit d’un bas-fond aménagé en 2002. Il a une superficie de 20,73 ha répartis en 190 parcelles.

Mettre l’accent sur la matière organique

Chaque exploitant dans le bas-fond a environ, 1250 m2 à sa disposition. Il y a également trois Champs écoles de producteurs (CEP). Le rendement à l’hectare est estimé à 5 tonnes/ha. La production escomptée à l’issue de la présente campagne est de 118,65 tonnes de riz. Ce qui pourrait engendrer un bénéfice de plus de 17 millions de francs CFA pour les exploitants.

Le ministre Abdoulaye Combari a déploré, le non respect du calendrier agricole par les paysans de ces sites aménagés. Il a également désapprouvé le dysfonctionnement du groupement des exploitants. De même, le ministre a estimé que le taux d’usage de la matière organique dans le bas-fond (2,5t/ha) est faible.

En guise de consignes, le ministre a demandé aux exploitants de ce site de riz pluvial, de respecter le calendrier agricole. Il les a aussi invités à mieux s’organiser à travers leur groupement. En outre, Dr. Combari a expliqué aux riziculteurs, l’importance d’utiliser davantage de la matière organique. « Si vous vous organisez bien et que vous appliquez les conseils des techniciens, vous pourrez doubler votre production, par conséquent, vos revenus.

Ainsi, vous n’aurez pas besoin par exemple, d’aller en Italie pour chercher de l’argent, » a souligné le ministre. Les paysans ont semblé bien enregistrer et accepter le message. En témoignent les applaudissements bien nourris. Dans la soirée du 2 août, une séance de travail a réuni, le ministre délégué, le gouverneur de la région du Centre-Est, Siméon Sawadogo et des acteurs du domaine agricole de la région.

A cette occasion, le Directeur régional de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques (DRAHRH), Amidou Sawadogo a présenté la situation de la campagne agricole 2010-2011 dans la localité. Il ressort que tout se passe bien actuellement et que les prévisions pourraient être atteintes ou même dépassées, si cela continue.

Selon le DRAHRH, la présente campagne agricole a démarré à la bonne date. Il soutient également que les semences améliorées ainsi que l’engrais, ont été distribuées normalement. A cette réunion, Dr Combari s’est dit satisfait, mais à insisté sur la nécessité de maintenir la rigueur. Il a aussi insisté sur la nécessité de prendre au sérieux la question de la relance du secteur agricole au Burkina Faso.

Plus de peur que de mal dans la Gnagna

La journée du mardi 3 août 2010 a été consacrée à la région de l’Est. Premier site, le champ de Salif Rabo, à une cinquantaine de kilomètres de Fada N’Gourma au PK 52. La réalisation visitée est une parcelle de production semencière.

La spéculation est le maïs. Salif Rabo est à sa première expérience dans la culture de cette variété de semence de maïs. Son champ se présente bien. Le paysan a aménagé 22,25 ha. La production attendue est de 3,5 tonnes/ha. Monsieur Rabo dit utiliser du fumier organique à raison de 5 tonnes/ha. Il a affirmé également faire usage d’herbicides de type moderne.

Le ministre délégué en charge de l’agriculture a estimé que l’exploitant peut mieux faire en misant davantage sur le fumier organique et en diversifiant ses cultures. Les mêmes conseils ont été prodigués à Alassane Onadja, dans une autre localité, dans la même région. Le champ de M. Onadja est situé à une dizaine de km de Pama, chef-lieu de la province de la Kompienga. Il cultive du sorgho de type Sariasso. Superficie : environ 15 ha.

La marge bénéficiaire attendue par le producteur est de 666 000 francs CFA. En évoquant la situation générale dans la région, le DRAHRH, Saïdou Kanazoé a abordé le cas des inondations dans la province de la Gnagna, les 21 et 22 juillet dernier. A entendre M. Kanazoé, environ 2000 ha de champs ont été inondés. Il rassure néanmoins que la situation n’est pas catastrophique. « Il y a une possibilité de rattraper les dégâts puisque l’eau s’est retirée des champs. Certains plants sont récupérables.

Dans les bas-fonds rizicoles, on va procéder au repiquage là où cela est possible », a-t-il soutenu. Pour le DRAHRH de l’Est, les inondations peuvent négativement jouer sur les prévions agricoles de la province de la Gnagna, mais pas sur celles de la région. A Fada N’Gourma, tout comme à Tenkodogo, le ministre délégué et ses collaborateurs ont rencontré les acteurs agricoles de la région.

Les échanges ont essentiellement porté sur comment rendre dynamique l’agriculture dans la localité. Un problème de calendrier a conduit le ministre à écourter son séjour dans la région de l’Est. Abdoulaye Combari a affirmé que la visite de deux jours dans les régions du Centre-Est et de l’Est lui a permis de toucher du doigt, les réalités de terrain. Il dit être confiant quant à une bonne production cette année dans les régions concernées, à conditions que la nature ne viennne faire changer les choses.

Dans la région du Centre-Est, le ministre délégué a été accompagné par le gouverneur Siméon Sawadogo durant la tournée. Il a été de même dans la région de l’Est où le gouverneur Théodore Kilimité Hien a sillonné les champs avec le ministre. La prochaine sortie du ministre est prévue pour se tenir dans la région du Centre-Sud. Le chronogramme indicatif du suivi de la campagne agricole 2010-2011 dans les 13 régions va se dérouler jusqu’au 27 août 2010.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)

Sidwaya

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