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Musique- Soum Bill à Ouaga : 96 heures pour annuler le concert

Publié le mercredi 1er septembre 2004 à 08h16min

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Pendant que la crise ivoirienne était à son paroxysme, des chanteurs xénophobes ont fait surface et ont "tué en chantant ou chanté pour tuer". A travers cette déclaration, la Convergence citoyenne et panafricaine (CCP), la Jeunesse consciente et patriote (JCP) et l’Association des étudiants patriotes de l’UO (AEPUO) pointent du doigt l’artiste Soum Bill qui doit se produire le 10 septembre au SIAO.

Cette coalition demande aux organisateurs à savoir Telecel Faso d’annuler la participation de l’artiste dans 96h, et aux autorités de prendre des dispositions pour éviter des situations malheureuses.

Depuis bien longtemps, les peuples burkinabè et ivoirien à travers leurs pays respectifs ont entretenu des relations cordiales et fructueuses tant sur les plans économique, politique, social que culturel. Cette situation qui met en exergue les liens étroits et historiques entre eux n’est pas un fruit du hasard dans la mesure où les deux pays ont constitué pendant un moment une même entité territoriale. Ainsi, naîtront entre les deux peuples une complicité réelle, une solidarité profonde et un climat de paix basé sur le respect mutuel.

"L’ivoirité", un concept ravageur

Cependant, depuis la fin des années 80, la Côte d’Ivoire traverse une crise politico-économique sans précédent. C’est dans ce contexte qu’est adoptée « l’ivoirité », doctrine longtemps prônée par des politiciens en perte de vitesse, et maintenant reprise par le régime en place aux lendemains du décès d’Houphouët Boigny. Comme il nous a été donné de constater, ce concept ravageur allait mener le pays vers une instabilité permanente ponctuée entre autres par les évènements de Tabou et Moossou, le putsch de décembre 99 et les violations massives et répétées des droits humains.

Logiquement donc, surviennent les tristes évènements du 19 septembre 2002 qui font sombrer la Côte d’Ivoire dans une guerre civile. Ce qui achève le régime xénophobe en place de déclarer les communautés étrangères, notamment burkinabè, indésirables. Dans une violence inouïe on assiste à des spoliations de biens, à des expropriations de terres et à des assassinats commandités. Cette période sera aussi marquée par le rapatriement forcé de plus de trois cent mille Burkinabè à travers l’opération « Bayiri ». Ceux-Ià mêmes qui ont reçu tout fraîchement la visite de la Commission d’enquête des Nations unies.

Pour assurer sa survie, le régime fasciste, agonisant, crée et entretient les escadrons de la mort, les milices tribales (dans toutes les localités sous son contrôle) chargées des assassinats ciblés d’opposants et d’étrangers, mais aussi un courant musical dit patriotique (xénophobe en réalité) ayant pour mission d’élever le moral, et de soutenir les actions des premiers cités. On pouvait donc tuer en chantant ou chanter pour tuer.

C’est pour décrier, non seulement ces violations graves du droit à la vie, mais aussi les invitations ô combien honteuses et humiliantes que les étudiants patriotes en son temps avaient protestées contre la participation des xénophobes chanteurs à des spectacles organisés sur le territoire burkinabè. En témoignent les concerts du groupe Ayano et d’Edy annulés.

Néanmoins, le 13 mars 2004 s’est tenu sous haute tension, au théâtre populaire de Bobo, le concert du tristement célèbre Soum Bill. Après les excuses publiques des promoteurs du concert de Bobo-Dioulasso... voilà que ce dernier (Soum Bill) récidive et accepte cette fois-ci de se produire à Ouagadougou à l’invitation de Telecel faso, à la date du 10 septembre 2004, à la salle climatisée du SIAO. Or, en rappel, nul n’est censé ignorer sa contribution dans la compilation intitulée « Libérez mon pays » avec ses compères Pat Sacko, Petit Yodé et Petit Denis.

La mise en garde de la coalition

En ce qui concerne Telcel Faso, l’une des premières entreprises privées de téléphonie mobile à s’installer, sa situation achève de nous convaincre que le Burkina n’a pas besoin d’un troisième opérateur. En effet, ces piètres dirigeants à la recherche de toute occasion salvatrice même en foulant au pied la dignité, l’honneur et l’intégrité de notre patrie, trouvent en Soum Bill la stratégie-tollé-miracle pour sortir la tête de l’eau.

Reconverti en organisateur de spectacles, Telecel Faso, nous osons espérer, n’ira pas jusqu’à convier un jour un groupe Nazi ou Néo-nazi en concert à Tel-Aviv ou Jérusalem. Face à cet état de fait, la C.C.P, la J.C.P et l’AE.P.UO appellent :
- Telecel Faso à retirer dans un délai de 96h à partir de ce mardi 31 août, sans appel, le nom de l’artiste Soum Bill du programme de son spectacle du 10 septembre à la salle climatisée du SIAO,
- l’ensemble des établissements publics et privés à se démarquer de telles attitudes inciviques, insolentes et non citoyennes,
- les autorités communales et celles en charge de la sécurité à prendre toutes les mesures conservatrices pour éviter toute situation malheureuse,
- l’ensemble des patriotes, des démocrates et panafricanistes à se mobiliser pour empêcher, par tous les moyens légaux, la prestation de cet artiste à Ouagadougou. De même les organisations sus-citées assurent Telecel Faso que si elle ne venait pas à extirper cet artiste du programme de la soirée, elle s’exposerait à toute action légitime de rétorsions en ce qui concerne son image et ses produits.

C’est aussi l’occasion pour nous de rappeler au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et ses services rattachés, notamment le BBDA qu’ils ont le devoir d’user de leurs fonctions et de leurs prérogatives pour empêcher non seulement l’entrée, sur le territoire burkinabè, de tout support artistique illicite, notamment musical, incitant à la haine ou portant atteinte à la dignité humaine, mais aussi de tout artiste encourageant ce genre de pratiques.

La CCP, la Jeunesse consciente et patriote, et l’Association des étudiants patriotes de l’université de Ouagadougou réaffirment leur adhésion sans faille à une véritable Union africaine et une intégration basée sur la solidarité, l’interdépendance et le respect des différences, mais maintiennent leur engagement contre toute la politique xénophobe et chauvine.

« NON AUX INTERETS EGOISTES QUI DESHONORENT LA PATRIE »

Oui à « une nation forte dans un continent uni »

Pour la Coalition, le président,
Okson Idrissa Sawadogo

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Vos commentaires

  • Le 3 septembre 2004 à 13:49, par le sambiiga En réponse à : > Musique- Soum Bill à Ouaga : 96 heures pour annuler le concert

    "La côte d’Ivoire est un pays hospitalier, mais hospitalier ne veut pas dire hopital où on reçoit tous les malades", voilà en substance une partie de leur chanson xénophobe qui déchira mon coeur la première fois que j’ai tendu l’oreille pour m’impreigner.
    Que diable, ce monsieur de soum bill a déjà oublié ; un adage qui dit que "la sorcière a oublié mais pas la mère de de l’enfant". Il n’est pas question que ces chansonniers d’une autre époque viennent chanter au Burkina, ils n’ont qu’à rester chez eux.

    Télécel ferait mieux de changer son tir s’il ne veut pas qu’on le taxe d’une société apatride, prête à se prostituer pour engranger de l’argent ; déjà qu’elle est en perte de vitesse, cet entetement va le plonger complètement dans le gouffre. D’ailleurs depuis la première pub que j’ai vue à la télé, je viens de changer d’opérateur de téléphonie.

    A bon entendeur, salut !

    • Le 7 septembre 2004 à 06:00, par KABORÉ ANDRÉ NOABILA En réponse à : > Musique- Soum Bill à Ouaga : 96 heures pour annuler le concert

      Tu n’as rien compris !
      Non seulement tu ne connais pas ton propre pays, mais tu ne connait pas la côte d’Ivoire.
      Si tu es en manque d’informations, instruis toi.
      Si tu veux te laisser emporter par les politicards tu Faso, je te souhaite bonne chance !
      Mais soi sûr d’une chose, aujourd’hui, le Burkina est vu à la loupe par la communauté internationale comme un pays destabilisateur ; et cela à cause des ses pseudos dirigeants qui ont les mains ensanglantés.
      Et puis, personne n’a chassé les Burkinabè de la Côte d’Ivoire !
      Ils sont partis d’eux même du fait de la guerre comme certains Ivoiriens !
      Que ferais-tu si des étrangers que le Burkina heberge, contribuent à la tuerie de plusieurs centaines de Burkinabè ?
      Que ferais-tu si un pays voisin du Burkina contribue à la tuerie de plusieurs centaines de Burkinabè ?
      Je préfère m’arrêter là et te dire, sinon dire à tous mes compatriotes, de ne pas se laisser aveugler par ce régime fascisant qui dirige actuellement le Burkina Faso.
      Avez-vous déjà oublier Norbert Zongo ? OUmarou clément ? Et les autres ?
      Faites attention à ceux qui veulent du fait de leurs intérêts égoïstes, falcifier certaines pages de l’histoire de notre pays.
      Arrêtez de vous laisser distraire par des CRIMINELS sans foi ni loi !

      De toute façon, nous restons vigilant et nous obervons toujours ces falcificateurs zélés de l’histoire de notre chère Patrie !
      RAPPELEZ-VOUS !

      "ON PEUT TROMPER TOUT LE PEUPLE UNE PARTIE DU TEMPS,
      ON PEUT TROMPER UNE PARTIE DU PEUPLE TOUT LE TEMPS,
      MAIS ON NE PEUT TROMPER TOUT LE PEUPLE TOUT LE TEMPS."

      À bon entendeur...

      KABORÉ ANDRÉ NOABILA

  • Le 21 janvier 2005 à 13:01, par coulibaly En réponse à : > Musique- Soum Bill à Ouaga : 96 heures pour annuler le concert

    bonjour cheres amis,
    c’est avec un réel plaisir, mais aussi beaucoup de tristesse que j’ai lu cet article sur l’artiste ivoirienne ( africain soum bill).
    je ne souhaites pas repondre à l’article tant dans le fond que dans sa forme. non plus apporté une reponse quelconk.
    je souhaiterais tout simplement avoir les contacts electroniques des membres de la Coalission. Pas pour etre desagreable, mais plutot pour faire comprendre un certain nombre de chose que le peuple burkinabé, precisement ceux de ouagadougou n’ont pas compris.
    je vous serais reconnaissant de me rendre ce service. ke Dieu Protege notre afrique.

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