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CSC CONSEIL SUPERIEUR DE LA COMMUNICATION : Un appel à l’égal accès des partis politiques aux médias

Publié le jeudi 29 juillet 2010 à 01h22min

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Recommandation n°2010-001/CSC relative à l’égal accès des partis politiques ou regroupements de partis politiques aux médias en période hors électorale.
La liberté d’opinion et d’expression, la liberté de presse ainsi que le droit à l’information sont reconnus dans notre pays à travers divers instruments juridiques nationaux ou internationaux (Constitution, Code de l’information, Déclaration universelle des droits de l’homme, Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, Pacte international relatif aux droits civils et politiques, etc).

L’alinéa1 de l’article 8 de la Constitution du 11 juin 1991 proclame la liberté de penser en ces termes : "Les libertés d’opinions, de presse et le droit à l’information sont garantis ». En vue de limiter les abus de la liberté de presse, l’alinéa 2 du même article indique que "Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et règlements en vigueur ». La liberté de presse est une liberté politique qui permet donc à tout Burkinabé sans distinction aucune de participer à la gestion des affaires de l’Etat et de la société. En période électorale, l’accès aux médias des partis politiques ou regroupements de partis politiques est organisé par le Conseil supérieur de la communication, à partir des dispositions du code électoral. En période hors électorale, les composantes de la société, notamment les partis politiques, bien que disposant des droits conférés et énumérés ci-dessus, n’en jouissent pas toujours de manière totale ou équitable.

C’est le cas constaté dans notre pays fortement dominé par l’analpabétisme, le faible taux de possession d’un récepteur radio ou télé, la nouveauté des médias électroniques, etc. Au premier semestre de l’année 2010, le Conseil supérieur de la communication a mené une réflexion sur l’accès des partis politiques ou regroupements de partis politiques aux médias en période non électorale.

Aux termes de cette réflexion, il s’avère en effet que malgré l’existence de toutes les dispositions nationales et internationales et les efforts du Conseil supérieur de la communication, et quoiqu’en progression, il y a une faible présence du politique et des partis politiques notamment, dans les médias en période non électorale. Cette situation est due à plusieurs contraintes relevées au niveau des partis politiques et liées entre autres à leur nombre pléthorique, à l’absence de moyens financiers ne leur permettant pas d’organiser des manifestations ou payer pour des reportages, au problème du porte-parolat en leur sein, à l’absence de sièges fixes où on peut les rencontrer. Des contraintes liées aux journalistes et aux médias existent également et se résument en l’insuffisance de moyens matériels, financiers et humains, la pratique de la facturation, la non- diversification des genres rédactionnels, la frilosité des journalistes vis-à-vis des émissions politiques. Face à un tel constat, le Conseil supérieur de la communication, lors de sa session ordinaire du 07 juillet 2010, conformément à sa mission de régulation de la communication, et en vue d’assurer un traitement équilibré de l’information ainsi qu’un accès équitable dans les médias publics et privés, a décidé, de faire observer avec l’aide des médias eux-mêmes, l’accès équitable des partis politiques aux médias en période non électorale.

A cet effet, le Conseil recommande :

1) Aux médias publics et privés :
- de veiller au pluralisme et à l’équilibre de l’information pour les partis politiques ou regroupements de partis politiques légalement reconnus au Burkina Faso ;
- de veiller à une couverture permanente et équitable des activités de ces partis ou regroupements de partis ;
- de veiller à programmer en toute autonomie, des émissions de débats politiques ou des débats à caractère politique dans le respect des principes de pluralisme et d’équilibre de l’information. Le Conseil supérieur de la communication recommande en outre que le maximum d’attention et de soins soit observé dans la diffusion des propos et des déclarations des hommes politiques. Le Conseil supérieur de la communication sait compter sur le sens élevé de responsabilité et de professionnalisme de la presse écrite et audiovisuelle et réaffirme sa disponibilité à l’accompagner dans la mise en œuvre de la présente recommandation.

Ouagadougou, le 23 juillet 2010

Pour le Conseil supérieur de la communication

La Présidente Béatrice DAMIBA Commandeur de l’Ordre national

Ont signé

Madame Béatrice DAMIBA, Présidente Monsieur Sikonon Urbain TRAORE, Vice-Président Boniface COULIBALY Franceline NARE/OUBDA Joseph KAHOUN Richard YAMEOGO Jean de Dieu VOKOUMA Sita TARBAGDO Fati OUEDRAOGO/ZIZIEN Mounkayla H.MAIGA N’péré Adèle TRAORE

Le Pays

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