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NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

Publié le lundi 26 juillet 2010 à 23h15min

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Selon RFI, l’ancien président du Niger, Mamadou Tandja, a adressé une lettre de demande de clémence à la junte qui a mis fin à son pouvoir le 18 février 2010. En plus de cette lettre à la junte, le locataire de la Villa verte à Niamey, a signé une autre missive, cette fois à adressée au président de la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans cette dernière, il prie la juridiction communautaire de ne tenir compte d’aucune plainte déposée en son nom, indiquant qu’il n’a "mandaté personne et en aucune manière" à ce sujet. Il avoue avoir agi sans aucune contrainte de quelque nature que ce soit et "en âme et conscience".

Mais l’on est en droit de se demander s’il a vraiment adressé cette dernière correspondance sans contrainte. Cette question vaut son pesant d’or en ce sens que dans le courrier remis à la junte, il écrit ceci : "J’ai l’honneur de vous adresser cette requête pour vous demander votre clémence et votre indulgence par rapport au dossier de plainte déposé en mon nom auprès de la CEDEAO". C’est à croire, à la lecture croisée de ces deux documents, que si l’ex-homme fort de Niamey n’a pas été contraint de façon directe à écrire à la Cour de Justice communautaire, il a, au moins, compris que la voie judiciaire empruntée par ses proches pourrait radicaliser les nouveaux maîtres de Niamey, ce qui l’a décidé à négocier leur pardon. Ce faisant, Tandja pose un acte d’humilité. C’est peu de dire qu’en l’espace de quelques mois, de sa brusque descente du paradis aux enfers - de la gloire à la déchéance -, il est passé par toutes les émotions. Comme quoi, du Capitole à la Roche tarpéine, il n’y a vraiment qu’un pas.

Par ailleurs, le président déchu demande que la junte ne le livre pas à la justice de son pays et qu’elle le maintienne dans sa prison dorée au regard de son "état de santé qui nécessite un suivi régulier". Dans la peur d’être traîné à la barre, Mamadou Tandja veut s’éviter un procès. Ainsi donc il craint la honte ! Comme le dit un dicton de chez nous, "le tueur a peur du gourdin". On a, en effet, en mémoire ce que ce chef d’Etat a fait vivre comme vexations, humiliations et embastillements à la volée, à tous ceux qui, à l’intérieur des frontières de son "royaume", avaient osé commettre un quelconque crime de lèse-majesté en critiquant d’une façon ou d’une autre son coup de force constitutionnel. Aujourd’hui, de "l’autre côté du pouvoir", il craint les effets possibles de la décision de la junte de le mettre à la disposition de la Justice.

Reste à savoir si le profil bas adopté par le président déchu lui permettra d’atteindre son objectif ou si la junte fera prévaloir le droit tant il est vrai que la gestion du régime de l’ancien président, notamment vers la dernière phase de son mandat légal, a fait d’énormes dégâts (troubles politiques, famine, etc.) qui nécessitent que leurs conséquences soient tirées. En la matière, la méthode la plus idoine est le recours à une procédure judiciaire indépendante qui dira le droit et rien que le droit ; quitte à ce que le peuple nigérien décide, souverainement, de pardonner. Un procès de Tandja et de son régime pourrait, au-delà des seules frontières du Niger, faire réfléchir un tant soit peu, tous ceux qui ne raisonnent que sur la base de leurs seuls intérêts.

Ainsi que les partisans de tout acabit des pouvoirs à vie par tous les moyens et quel que soit ce que cela coûte aux populations et à leur pays. Même s’il est vrai que cette situation peut ne pas servir de leçon à certains dirigeants africains pas si différents de Tandja, qui, pensant que ça n’arrive qu’aux autres, foncent tête baissée jusqu’à ce que l’irréparable se produise. Pour revenir au Niger, un tel procès pourrait servir de catharsis, après les turpitudes de Tandja et servirait, à l’exemple du Mali qui a jugé son ex-président Moussa Traoré et est reparti sur de nouvelles bases, à l’émergence d’une nouvelle citoyenneté politique moulée dans un patriotisme sincère et empreint des vraies valeurs démocratiques.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2010 à 09:02, par gobnangou En réponse à : NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

    Merci vraiment pour cette analyse.
    Beaucoup de gens pensent que ca n arrive qu aux autres. Il n y a pas longtemps en ce qui concerne Hama Amadou et Moussa kaka ce meme Tandja disait que la justice de son pays etait independante pourquoi a t il peur de faire face a cette justice ?
    Oui le decollage politique et institutionnel passe par le jugement de tandja par la justice de son pays comme ce fut le cas au Mali.
    Les apprentis dictateurs et les partisans du tazartche dans leur pays doivent comprendre que DIEU est capable de tout et qu il suscite toujours des signes pour les aviser.
    "La sorcioere a toujours peur qu on tourne autour d elle avec un couteau."

  • Le 27 juillet 2010 à 11:09, par Amadou En réponse à : NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

    On ne comprend pas pourquoi les burinabé (notamment ce journal) crie sur Tandja. La seule raison est que cet homme (Tandja) a voulu sortir son pays de la pauvreté ?
    Dis donc, le Burkina est sous dictature depuis 1987 !!!! Taisez-vous. Tandja est un homme fier, seul à être 2 fois élu Présidents sans aucune tricherie (pas le cas de Blaise...) !

    Il n’aura jamais honte sauf, si cela est une honte, celle d’avoir voulu du bien pour son pays.
    COncernat ces 2 lettres, de 2 choses l’une:soit elles sont fausses soit elles sont écrites sous contrainte soit pour éviter au Niger des choses graves.

  • Le 27 juillet 2010 à 11:49, par Bark Biiga En réponse à : NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

    Est-ce que TANDJA sait ce que le mot "clémence" veut dire ? Qu’il se souvienne quand il a envoyé son ex-premier ministre, malade, grabataire, croupir en prison sans aucune pitié ni aucun souci pour sa santé ! Il était resté sourd aux multiples appels à la clémence et à un peu d’humanisme de sa part envers son prisonnier et n’avait cure de son état de santé qui se dégradait de jour en jour. TANDJA n’a que ce qu’il mérite. Il pensait être Dieu, Dieu lui a montré qu’il n’est qu’un simple mortel et que quand IL lui avait confié la destinée de ses compatriotes, c’était pour qu’il agisse avec clairvoyance et sagesse ; pas en tyran au point de croire que rien ne pouvait lui arriver ! Le voilà aujourd’hui réduit à sa plus simple expression, sans honneur, pleurant comme un gamin et demandant sans honte un peu de compassion ! Qu’il aille goûter aussi aux "délices" de la prison avant d’être jugé et que le peuple nigérien décide de son sort.
    BRAVO A SALOU DJIBO et ses compagnons.

    • Le 1er août 2010 à 14:54, par abdoulwahidou hassane koulbaga En réponse à : NIGER pays de tolérance !

      assallamou alleykoum !
      je dis à Salou DJIBO et ses Hommes le pardon est toujour une boussoule qui doit guider le voyageur ,et que le NIGER notre chere patrie é une nation islamique ,un pays de tolerance ,de véilleté de droit d"ainesse .Si tandja a trahi notre peuple ,il s" est trahi lui meme ce qui l"a accroupi mais pas le NIGER .IL sait maintenant qu" il avait des mauvais conseilers qui l"ont poussé dans le gouffre je suis + que sur si l"on demandait l"avis de Hama AMADOU IL SERA liberé... Salou DJIBO LIBEREZ TANJA car il est trop vieux et laissez le avec DIEU ALLAH !!!pensez à ses enfants et à ses femmes n"ecoutez pas certains ,faites votre propre jugement !!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 27 juillet 2010 à 12:04 En réponse à : NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

    MERCI AU JOURNAL LEPAYS ;Pour ce reste de Tandja...je souhaite qu’on en fasse un bon kilichi à la nigérienne. Comme ça les autres feront attention puisque c’est pour bientôt.

  • Le 27 juillet 2010 à 14:12, par Montana En réponse à : NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

    Si le ridicule tuait ! C’est trop facile de demander pardon ! ce qui me vient rapidemen en tête, c’est le tratement reservé à un journaliste dont je ne me souviens pas du nom qu’il a fait enfermé et qui était malade si je me rappelle bien. Il va subir les mêmes effets. Pour moi, il n’est pas question qu’un quelconque pardon soit accordé à un tel individu. qu’il subisse les conséquences de ses actes

  • Le 27 juillet 2010 à 16:50, par WAFO En réponse à : NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

    L’arroseur arrosé ; voilà un bourreau sans défense face à un autre bien armé jusqu’aux dents ; Que faire, il faut l’affronter quand même. Attendons de voir la suite. Vive les pays africains ; il y a espoir demain.

  • Le 30 juillet 2010 à 15:52 En réponse à : NIGER : Ainsi donc Tandja craint la honte !

    La loi de la compensation. Le bien attire le bien. Le mal attire le mal.. sur leur auteur. L’ effet boomerang, vous connaissez ?

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