« J’ai une femme et 6 enfants. C’est avec les petits revenus de ce kiosque que gérait ma femme, que nous subvenions à nos besoins. Actuellement, je ne sais plus quoi faire. Et comme nous n’avons pas la force de réagir face aux autorités municipales, nous sommes obligés de nous taire et de les regarder faire. Mais comme on le dit, dans la vie, chaque chose à une fin ». Beaucoup de personnes ont vécu où vivent la situation de Hamidou Dembega, ce propriétaire de kiosque qui a dû, fermer les portes de sa petite entreprise, pour raison « d’installation anarchique ».

M. Dembega dit n’être pas prêt d’oublier cette journée du mardi 20 juillet 2010. Elle symbolise pour lui deux événements. D’une part, l’inauguration de feux tricolores sur l’avenue Charles De Gaulle par les autorités municipales, à une dizaine de mètre de son commerce. Ces feux de signalisation, ce dernier en avait appelé à l’érection de tous ses voeux, vu le nombre important d’accidents, en ces lieux dont il était chaque jour témoin. D’autre part, cette date est également, et malheureusement pour lui, le point de départ d’une galère qui n’avait même pas effleuré son esprit, il y a encore quelques jours : la fermeture de son kiosque. Pourtant, l’homme affirme, ce que nous n’avons pas pu vérifier, avoir reçu une autorisation d’occupation des lieux, avec la mairie de l’arrondissement de Bogodogo, depuis 2005.

Selon les riverains, c’est à la fin de la cérémonie d’inauguration des feux tricolores, que le maire de la ville, Simon Compaoré, aurait donné l’ordre à la police municipale de faire déguerpir les commerçants anarchiquement installés aux abords. « Quand ils sont arrivés, ils m’ont donné 30 minutes pour vider les lieux sinon la mairie saisirait mon kiosque. Connaissant bien ceux à qui j’avais affaire, je me suis vite exécuté », a signifié, impuissant, Hamidou Dembega.

Inoussa Ouédraogo (Stagiaire)

Fasozine