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Lettre ouverte à M. Coulibaly Dédougou

Publié le mercredi 19 novembre 2003 à 10h16min

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Depuis près d’un an, nous lisons dans la presse du Burkina des articles émanant du Syndicat libre des cheminots du Burkina (SLCB), syndicat qui soit dit en passant n`est apparu que lorsque notre société a été en cessation d’activité à la suite de la crise en Côte d’Ivoire.

Nous avions été surpris par la naissance de cette nouvelle formation syndicale survenue alors que tous les travailleurs de Sitarail étaient sur la brèche, et que, dans notre grande majorité, notre souci était de nous serrer les coudes pour sauver notre outil de travail face à la période d’incertitude qui s’ouvrait devant nous.

Nous avons mis, au départ, sur le compte du désarroi, l’attitude et les propos de M. Coulibaly

Dédougou et de ses camarades du SLCB. Mais face à leurs propos devenus de plus en plus outrageants, mensongers et même haineux, nous avons décidé de faire à M. Coulibaly et à ses camarades, la mise au point suivante, afin de les ramener à la raison et de neutraliser le venin qu’ils distribuent dans l’esprit des cheminots et de l’opinion nationale au Burkina, à coups d’articles de journaux et de médisances régulières, de dénigrement systématique.

"Discrimination entre cheminots burkinabè et ivoiriens" C’est le titre de l’article que M. Coulibaly Dédougou a fait publier dans les colonnes de la presse burkinabé (Le Pays, l’Observateur Paalga, édition du 16 octobre 2003 et Sidwaya édition du 22 octobre 2003). Dans cet article, M. Coulibaly Dédougou accuse le directeur général de Sitarail de pratiquer une politique salariale discriminatoire aux dépens des cheminots burkinabé, de fouler aux pieds les intérêts des cheminots burkinabè en refusant de prendre en compte leurs "grades réels," en traitant les cheminots de façon inégale durant la période d’inactivité. . . Pis, il affirme sans la moindre preuve que le directeur général de Sitarail a toujours traité les cheminots d’analphabètes. Nous nous étonnons de constater- que c’est seulement huit ans après que Dédougou et ses camarades relèvent de tels faits ! Pourquoi n’ont -ils pas refusé en 1998, I’augmentation salariale décidée par le gouvernement ivoirien et dont tous les cheminots, de Vridi à Kaya ont bénéficié sans distinction de nationalité ? Nous déplorons que toutes ces attaques dépassent le strict cadre de la lutte syndicale : visiblement, il s’agit tout simplement de jeter l’opprobre sur la personne du directeur général, de susciter contre lui la haine. Car nous doutons fort que M. Coulibaly et ses camarades puissent produire la moindre preuve des propos graves et diffamatoires qu’ils attribuent a notre premier responsable. D’où et de qui les tiennent-ils ? Une telle malveillance est indigne d’un syndicaliste. Car aucun syndicaliste, soucieux de l’éthique de la corporation ne peut se laisser aller à une telle dérive qui ressemble plus à un règlement de compte personnel. Est-ce là le sens de la lutte syndicale ?

Nous voulons pour mémoire, rappeler à M. Coulibaly Dédougou et à ses camarades les conclusions de la réunion tenue les 26, 27 et 28 mars 1996 à la Direction générale de Sitarail, réunion qui avait vu la participation de tous les responsables syndicaux des anciens réseaux : CGTB et SYNACB pour le Burkina SYNASICF et SYACCI pour la Cote d’lvoire. Tous ces responsables syndicaux avaient unanimement reconnu que les informations antérieures, transmises à Sitarail, surtout celles relatives aux éléments de salaire, n’ont en aucun moment concerné les grades réels. Le procès verbal de cette rencontre est toujours disponible et peut être consulté à tout moment. Voilà donc un problème qui existait bien avant la création de la

société Sitarail ! A ce jour, aucune administration, au Burkina, n’a pu en imputer, juridiquement, la responsabilité à Sitarail. Seuls M. Dédougou et ses camarades osent franchir allègrement ce pas, sans la moindre preuve. en s’en tenant toujours aux déclarations fracassantes. Nous déplorons que certains cadres de Sitarail, notamment ceux qui occupaient de hautes fonctions à la SCFB, observent une étonnante passivité dans cette affaire. Par leur

silence, ils accréditent la thèse de ceux qui imputent la responsabilité de ce problème de grades réels à Sitarail. Quoi qu’il en soit, il faut tout simplement noter que même la dernière rencontre que le Concessionnaire a eue avec la partie burkinabè de l’Autorité concédante à Ouagadougou, du 12 au l9 octobre 2003. n’a pu désigner Sitarail comme la responsable de cette affaire de grades réels. Les deux parties ont d’ailleurs convenu, sagement, de s’en référer à un expert international qui se chargera d’établir les responsabilités. Alors, laissons cet expert travailler et attendons avec sérénité ses conclusions.

Pour ce qui est de la différence de traitement entre agents ivoiriens et burkinabè dans la situation de crise que nous connaissons, nous sommes ulcérés de lire que nous, cheminots ivoiriens, avons bénéficié d’un traitement de faveur. Nous sommes tous logés à la même enseigne. Faut-il encore nous rappeler que, malgré la disparité des textes en Côte d’Ivoire et au Burkina, la Direction Générale a soumis tout le personnel de Sitarail au même traitement en proposant à tous un protocole d’accord ? Au Burkina, à ce jour, seulement 63 agents n’ont pas signé le protocole et pour cause ce sont ceux-là les militants du SLCB !

A vous lire, vous et vos camarades, M. Dédougou, on en vient à ne pas comprendre votre acharnement à vouloir semer la zizanie entre nous à créer dans la société une mauvaise atmosphère entre travailleurs ivoiriens et burkinabè, et pire à vouloir la mort de notre société. Car, franchement, vous ne semblez pas prendre conscience des effets néfastes de cette affaire de grades réels sur le fonctionnement de notre entreprise. En attribuer la responsabilité à Sitarail signifie tout simplement que notre société devra mettre la clé sous le paillasson. Ni plus, ni moins.

Au regard de tout ce qui précède, les provocations inutiles, la démagogie dans laquelle vous versez sans retenue nous font douter de la sincérité de votre combat syndicat . Et nous constatons avec regret, que vous n’êtes ni soucieux de préserver l’unité des agents de Sitarail, ni encore moins de sauvegarder notre outil commun de travail. Vous vous êtes tout de même complus à Sitarail pendant huit longues années ! N’eût été la crise, votre formation n’aurait sans doute pas existé. On ne tire pas sur une ambulance, a toujours conseillé le sage et c’est ce que bon nombre de cheminots burkinabè et ivoiriens, privés de salaire depuis de longs mois, se sont abstenus de faire parce qu’ils ont tous compris la gravité de la situation en laquelle nous ne sommes nullement responsables.

Nous ne pouvons plus nous taire face à vos agissements, car en le faisant, nous nous rendons complices de votre haine et de votre esprit de division. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être solidaires. C’est pourquoi nous vous invitons à la modération. Evitons les propos haineux, la violence verbale, les excès . . . Car en toute chose, l’excès nuit. Enfin, sachons raison garder et restons sereins. Un défi majeur nous attend : c’est de remettre en marche notre société, relancer notre activité de manière à atteindre notre performance d’avant cette crise que nous payons tous très cher, et cela, avec l’ensemble des agents de la société ...de Vridi à Ouagadougou.

Syndicalement,
M. Guéï Gontrand, Président du SYNTARAIL
ABIDJAN (RCI)

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