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Aboubakari BARRO : « 75% de ma vie est consacrée à la Jeune chambre internationale »

Publié le samedi 17 juillet 2010 à 11h29min

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Aboubakari BARRO recevant sa décoration

Il est le premier membre de l’histoire de la JCI à avoir porté la chaine du président mondial de la JCI sans être président lui-même. Cet honneur, il le doit à son mérite exalté à Abuja à travers le titre de « membre le plus remarquable de la conférence de zone A 2010 ». Parcours de cet homme au caractère bien trempé dont la vie porte les couleurs et les saveurs de la JCI.

Les deux mains enfouies dans les poches de son pantalon d’une blancheur immaculée, il jette du haut de ses 1,76 m un regard vide sur la cité. L’air pensif… Je l’observe au fur et à mesure que j’approche de lui. Progressivement son visage se détend pour s’illuminer d’un sourire avenant avant qu’il ne me lance un « salut, chef on dit quoi ? ».

Sa poignée de main est franche et chaleureuse. Je me laisse guider dans les escaliers par cette silhouette qui s’arrondie chaque jour un peu plus, avant de m’installer confortablement dans un bureau spacieux au premier niveau de l’immeuble Nacoulma Soulamane sis l’Avenue France Afrique à Ouaga 2000. Il s’installe en face de moi, passe machinalement la main d’abord sur sa barbe de 3 jours, ensuite sur sa calvitie naissante qui brille à la lumière des néons.

Le bureau est impeccablement rangé, dégageant de la place pour le trophée du membre le plus remarquable de la conférence de Zone A 2010 tenue à Abuja au Nigeria du 12 au 15 Mai 2010. Son ordinateur portable est allumé et affiche un document portant le logo JCI. Le pin’s JCI est de rigueur sur le collet gauche de sa chemise blanche avec des motifs traditionnels bien assortis.

Neuvième enfant d’une importante fratrie, Aboubakari BARRO a coulé une enfance choyée à Ayamé, sa ville natale au sud de la république de côte d’ivoire. Le jeune Aboubakari est tout potelé et à l’époque, un paresseux réputé. Son géniteur, polygame et fonctionnaire de l’Energie Électrique de Côte d’ivoire (CIE ex EECI) se dépense sans compter pour que sa famille ne manque de rien. Mais il sait rougir l’œil sur l’essentiel pour ses enfants. La progéniture à l’obligation d’être dans le peloton de tête en classe. De cette liberté surveillée le jeune Barro hérite de la rigueur, aujourd’hui le trait marquant de son caractère.

Abou quitte précocement le cocon familial pour poursuivre sa scolarité au Lycée moderne d’Aboisso, loin des parents. Il loue une maison, s’occupe lui-même de sa cuisine et de son ménage. A 12 ans le voilà maitre de son destin. Il goutte au fruit doux/amer de l’indépendance hâtive et en tire le caractère de battant qui fait sa force. Les nombreuses épreuves de la vie lui enseignent la philosophie de la dure carapace. « Savoir oublier les échecs et ne retenir que la leçon » est sa ligne de conduite. Avec cette pensée du Dalai Lama, il se forge un destin de gagneur face aux épreuves de la vie. Depuis le balcon de son bureau, l’air frais nous caresse le visage et Barro me communique sa passion de chef de service chargé contractualisation et suivi des producteurs de la société de transformation des Fruits et légumes de Loumbila (STFL). Ce diplômé de l’économie agricole des ressources naturelles et de l’environnement de l’Université de Ouagadougou est dans son élément au sein de cette structure qu’il vient d’intégrer. De son poste, il accompagne les producteurs dans l’amélioration de leur production et la gestion de leurs revenus.

Aboubakari – il tient ce nom de la reconnaissance exprimée par son père à un oncle bienfaiteur- accorde une valeur primordiale au respect d’autrui dans sa différence et voue un culte à l’intégrité. En revanche cet originaire de Bakaribougou dans le Kénédougou, rompt tout lien de contact avec les personnes chez qui il découvre l’hypocrisie. Sa plus grande richesse sont, de ses propres mots, ses amis de la JCI et il a une passion quasi obsessionnelle pour la formation ; ce désir de partager son savoir avec son prochain. Comme pour me convaincre, il parle de cette passion avec de grands gestes de la main. Un tic qui trahie son passé de champion de Kung-fu Wushu. Barro est un amateur de cet art martial qu’il a pratiqué jusqu’au grade de « rouge barré 3 » (le dernier grade avant le sacre de la ceinture noire).

Celui qui est pressenti pour présider aux destinés de son OLM au titre du mandat 2011, à découvert la JCI sur les bancs de l’école. Séduit par la hauteur et l’ouverture d’esprit de son enseignant, le jeune élève de la 1ère pétillant d’intelligence s’informe sur l’organisation et manifeste son désir ardent d’y entrer. Son enseignant lui conseille la patience jusqu’à l’obtention du Baccalauréat. Cette période de patience qu’il subit en pénitence prend fin en 2002 à l’obtention du parchemin. Sans perdre de temps il participe à porter sur les fonts baptismaux la Jeune Chambre universitaire du Burkina dont il présidera à la destiné quelques années plus tard en 2006.

De la jeune chambre internationale, Bouba – c’est son nom de caresse-parle avec de la lumière dans les yeux. Sans doute le souvenir encore vif de l’organisation fort réussie de la 2èmeédition de la rencontre inter-organisation universitaire d’Afrique qu’il a pilotée de main de maître pendant sa présidence de la JCI-U. Avec les modestes moyens qui sont ceux des étudiants, il a tenu le pari d’accueillir dignement 160 participants venus de 8 pays d’Afrique. C’est après ce passage remarqué à la JCI-U qu’il dépose ses valises, en homme de challenge, à la JCI OUAGA GOLDEN en 2008 ; une OLM confrontée à l’époque à un réel problème de mobilisation. Il se donne le défi de redynamiser cette OLM qui compte aujourd’hui 47 membres actifs.

Difficile de faire prospérer une conversation avec Aboubakari BARRO si celle-ci n’est pas afférente à la JCI. « Ma personnalité a été façonnée par la JCI » confie celui qui s’est plus d’une fois privé de nourriture pour financer ses activités JCI. Et l’organisation le lui rend bien. Son engagement remarquable engrange des fruits juteux. Des contacts sûrs dans tous les pays de la sous région où la JCI le conduit, excepté la Guinée Conakry et le Sénégal qu’il attend de visiter bientôt ; et des distinctions dont la plus récente et de loin la plus importante reçue à Abuja.

Ce titre de membre le plus remarquable, il l’a ravi aux candidats présentés par les pays de l’organisation venus des pays d’Afrique, et du moyen orient. En portant la chaine du président mondial, l’ami Barro comme on l’appelle affectueusement au sein de la JCI Burkina, dit avoir été animé d’un sentiment de fierté pour son pays, son organisation nationale, et son organisation locale. Il dit l’avoir reçu aussi avec un chapelet de questionnements à l’image des maillons de la chaine présidentielle. Des questionnements relatifs aux défis futurs, à la lourde responsabilité qui est la sienne en tant que représentant de l’organisation au niveau national. Des interrogations relatives également à la meilleure formule qui lui permettra de vivre pleinement sa vie de JCI MEMBER dans l’âme sans que l’organisation n’envahisse sa vie de foyer.

A 28 ans bien comptés, ce formateur aspirant au grade IG (international graduate) est encore célibataire sans enfant. Peut être pas pour longtemps encore car depuis trois ans, son cœur fredonne l’hymne symphonique de l’amour à la fine oreille musicale de sa souveraine absolue. La religion, il dit voir foi en l’unicité de Dieu et à la prophétie de Mahomet même s’il cache mal cette gène quand il avoue ne pas être un exemple dans la pratique. Aboubakari Barro, projette avoir deux enfants qui seront libres d’embrasser la Jeune chambre ou pas. Etonnante liberté offerte !

Mamadou DEMBELE
Collaborateur

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